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Réponse à Recommandation | Doc. 14121 | 13 juillet 2016
Les combattants étrangers en Syrie et en Irak
1. Le Comité des Ministres
se félicite de la Recommandation de l’Assemblée parlementaire 2084
(2016) sur «Les combattants étrangers en Syrie et en Irak», qu’il
a étudiée avec intérêt et transmise aux comités directeurs et comités
d’experts concernés pour commentaires. Le Comité des Ministres partage
l’avis de l’Assemblée selon lequel le Conseil de l’Europe a une
contribution importante à apporter aux efforts de la communauté
internationale contre le terrorisme.
2. Lors de sa 126e Session, qui s’est
tenue à Sofia (Bulgarie) le 18 mai 2016, le Comité des Ministres
a salué les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan d’action
du Conseil de l’Europe sur la lutte contre l’extrémisme violent
et la radicalisation conduisant au terrorisme, qu’il avait adopté
à sa précédente Session. Le Comité des Ministres a appelé les Etats
membres qui ne l’ont pas encore fait ainsi que l’Union européenne à
signer et à ratifier rapidement les conventions du Conseil de l’Europe
dans le domaine du terrorisme et leurs protocoles. Il a également
appelé de ses vœux la désignation, dans les plus brefs délais, des
points de contact du réseau 24/7 afin de faciliter les échanges
d’informations policières en temps utile, comme le prévoit le Protocole
additionnel à la Convention du Conseil de l’Europe pour la prévention
du terrorisme (STCE no 217), en attendant
son entrée en vigueur. De plus, le Comité des Ministres a adopté
des décisions concernant le Cadre de référence des compétences nécessaires
à une culture de la démocratie, les Lignes directrices sur la protection
et la promotion des droits de l’homme dans les sociétés culturellement
diverses et les Lignes directrices à l’intention des services pénitentiaires
et de probation concernant la radicalisation et l’extrémisme violent,
la Recommandation de politique générale no 15
de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI)
sur la lutte contre le discours de haine, et la nécessité de renforcer
la protection des victimes d’actes terroristes.
3. Le Conseil de l’Europe joue un rôle moteur dans les efforts
déployés en Europe pour endiguer le flux des personnes qui se rendent
à l’étranger à des fins de terrorisme, avec l’adoption et l’ouverture
à la signature, en 2015, du Protocole additionnel à la Convention
du Conseil de l’Europe pour la prévention du terrorisme (Protocole
de Riga, STCE n° 217). Le Protocole additionnel porte spécifiquement
sur un ensemble d’activités criminelles liées au phénomène des «combattants
terroristes étrangers», sans aucune précision géographique. A cet
égard, le Comité des Ministres souhaite souligner que les personnes
qui se rendent à l’étranger à des fins terroristes devraient être
appelées «combattants terroristes étrangers» afin de les distinguer
clairement des autres catégories de «combattants». Il note que le
Conseil de sécurité des Nations Unies aussi, dans sa Résolution
2178 (2014), emploie l’expression «combattants terroristes étrangers»
pour décrire le phénomène des personnes qui se rendent à l’étranger
à des fins de terrorisme.
4. Par ailleurs, le Comité des Ministres souhaite informer l’Assemblée
que le Comité d’experts sur le terrorisme (CODEXTER) travaille actuellement
sur un projet de Recommandation sur les «terroristes agissant de
manière isolée», qui devrait aussi évoquer les possibles menaces
que posent les «combattants terroristes étrangers» à leur retour
et la manière de prévenir ces menaces (paragraphe 4.3 de la Recommandation
de l’Assemblée).
5. Le Comité des Ministres estime, comme l’Assemblée parlementaire,
que l’absence d’une définition juridique globale du terrorisme dans
le droit international nuit aux efforts des Etats pour traduire
les terroristes en justice, en particulier en matière d’extradition
des suspects et d’entraide judiciaire dans les affaires de terrorisme.
A cet égard, il note qu’en 2016-2017, le CODEXTER examinera les
questions juridiques liées à l’élaboration d’une telle définition
au niveau international (européen) (paragraphe 5 de la recommandation
de l’Assemblée).
6. Conformément à la recommandation de l’Assemblée, le Comité
des Ministres a fait le nécessaire pour que soient mises en œuvre
rapidement les mesures figurant dans le Plan d’action précité afin
de prévenir et de combattre la radicalisation (paragraphe 4.2 de
la recommandation de l’Assemblée). Il estime que la recrudescence
de l’extrémisme violent montre une fois de plus la nécessité de
renforcer la mission démocratique de l’éducation. La préparation
de tous les apprenants à une citoyenneté démocratique active tout
au long de la vie devrait être un pilier des systèmes éducatifs
européens et un élément de réponse essentiel aux défis auxquels
l’Europe doit faire face aujourd’hui.
7. Le Comité des Ministres note que la conférence permanente
des ministres de l’Education du Conseil de l’Europe «L’éducation:
une option sûre pour la démocratie», qui s’est tenue à Bruxelles
les 11 et 12 avril 2016, a réaffirmé l’importance de l’éducation
dans la promotion de la démocratie, de la compréhension interculturelle et
de la tolérance, et dans la lutte contre la radicalisation, la discrimination
et la violence extrémiste fondée sur des prétextes idéologiques,
religieux et racistes. Les ministres de l’Education ont de plus
approuvé un nouveau Cadre de référence des compétences nécessaires
à une culture de la démocratie (voir le paragraphe 2 ci-dessus).
Ce document servira d’instrument de référence aux Etats membres
pour assurer un enseignement de qualité, commun et cohérent, à la
citoyenneté et à la démocratie dans et à travers l’éducation scolaire.