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Réponse à Recommandation | Doc. 14152 | 06 octobre 2016
La corruption judiciaire: nécessité de mettre en œuvre d’urgence les propositions de l’Assemblée
1. Le Comité des Ministres
a procédé à un examen approfondi de la Recommandation 2087 (2016) de l’Assemblée
parlementaire intitulée « La corruption judiciaire : nécessité de
mettre en œuvre d’urgence les propositions de l’Assemblée » et l’a
transmise aux comités et organes pertinents pour information et observations .
2. Le Comité des Ministres considère, comme l’Assemblée, qu’il
importe de lutter contre la corruption judiciaire en promouvant
des normes de conduite et de déontologie des juges. Cette question
prioritaire a fait et continue de faire l’objet de nombreux travaux
menés par les instances compétentes du Conseil de l’Europe comme
le GRECO – en particulier dans le cadre de ses rapports de suivi
et des recommandations aux Etats membres qui en découlent – ou le
CDCJ – au moyen d’instruments juridiques ou d’autres textes ayant
trait, plus particulièrement, au renforcement de l’indépendance
et de l’impartialité de la justice ou à l’établissement de normes
de conduite pour les juges. Le Comité des Ministres rappelle également
le Plan d’action du Conseil de l’Europe pour « Renforcer l’indépendance
et l’impartialité du pouvoir judiciaire » (CM(2016)36-final) qui permet notamment à divers organes du Conseil de
l’Europe d’accompagner les Etats membres dans leur lutte contre
la corruption.
3. Au paragraphe 3.1 de sa recommandation, l’Assemblée appelle
le Comité à élaborer un modèle de code de conduite à l’attention
des agents du système judiciaire, à l’instar du modèle de code de
conduite pour les agents publics qui figure en annexe à la Recommandation Rec(2000)10 du Comité des Ministres sur les codes de conduite pour
les agents publics. Le Comité des Ministres note que, bien qu’il
existe déjà des normes déontologiques, sous diverses formes, dans
la plupart des Etats membres, le comportement et la déontologie des
juges restent une source d’inquiétude dans nombre d’entre eux, vraisemblablement
parce que ces normes ne sont pas appliquées ou le sont insuffisamment.
A cet égard, le Comité des Ministres considère qu’un modèle de code
de conduite pourrait s’avérer un outil efficace pour les Etats membres,
en particulier s’il est assorti de commentaires explicatifs et/ou
d’exemples pratiques et de conseils concrets pour résoudre les dilemmes
éthiques qui ne sont pas toujours familiers aux juges. Une formation
axée sur la pratique ainsi qu’un service de conseil confidentiel
pourraient également favoriser le renforcement de la mise en œuvre
du code de conduite. Le Comité des Ministres invite par conséquent
le CDCJ, en concertation avec le GRECO et le CCJE, à examiner plus
attentivement la faisabilité et la valeur ajoutée potentielle de
l’élaboration d’un modèle de code de conduite allant dans ce sens
(dans son programme pour le biennium 2018-2019).
4. Enfin, le Comité des Ministres a également relevé avec intérêt
la proposition faite par l’Assemblée de collecter et de mettre à
jour des informations sur les poursuites engagées et les condamnations
prononcées pour corruption à l’encontre de juges dans les Etats
membres. Le CDCJ pourrait examiner cette proposition dans le cadre
de ses travaux sur l’étude de faisabilité susmentionnée.