FR16CR06ADD1

AS (2016) CR 06
Addendum 1

SESSION ORDINAIRE DE 2016

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(Première partie)

COMPTE RENDU

de la sixième séance

Mercredi 27 janvier 2016 à 15 h 30

ADDENDUM 1

Les combs étrangers en Syrie et en Irak

L’intervention suivante a été communiquée au service de la séance pour publication au compte rendu par un orateur qui, inscrit et présent en séance, n’a pu être appelé à la prononcer faute de temps.

M. BAPT (France) – La lutte contre l’Etat islamique comprend une composante relativement nouvelle : l’endiguement de l’afflux massif d’étrangers en Syrie et en Irak. Cet afflux est en constante augmentation. Depuis 2011, le nombre de combattants étrangers en Syrie et en Irak serait supérieur à celui des combattants qui étaient partis en Afghanistan dans les années 80.

Dans votre rapport, vous analysez un des facteurs les plus importants : le territoire syrien est plus aisément accessible que ne le sont l’Afghanistan, la Tchétchénie ou le Mali. Le passage a été favorisé par les pays voisins, notamment la Turquie.

Les candidats au djihad prennent des vols low cost vers la Turquie, surnommés « djihad express », rejoignent la frontière avec la Syrie qui est devenu une voie de passage particulièrement poreuse, d’autant plus que du côté syrien les forces armées de Damas ont perdu le contrôle des frontières.

La coopération entre les pays d’origine et les pays de transit doit donc être une priorité pour un contrôle effectif des accès aux théâtres d’opération.

Les contrôles mis en place en Europe au travers du système SIS de Schengen ne sont pas suffisants. Il est clair que la présence de M. Abaaoud lors des attentats de Paris, qui a traversé toute l’Europe depuis la Syrie sans être jamais inquiété soulève plusieurs problèmes. La trajectoire de la belle-sœur du terroriste Mohammed Merah, partie en voiture de Toulouse pour prendre l’avion à Madrid vers Istanbul, démontre que la mise en place du fichier PNR à l’échelon européen n’a que trop tardé !

Mais les échanges d’information ne seront pas suffisants si le contrôle des personnes aux frontières extérieures n’est pas plus harmonisé. Il en est de même pour le contrôle entre la Syrie et l’Europe au travers de la Turquie. Les forces turques ont annoncé un renforcement des contrôles, voire des refoulements et des expulsions, mais la politique ambiguë de M. Erdogan vis-à-vis de Daech nous interpelle sur leur réalité. C’est pourtant une des clés : si les candidats au djihad ne peuvent plus passer par la Turquie, voie d’accès facile, ils seront de fait moins nombreux.

Pour cela il faut du courage, de la volonté et une grande solidarité européenne.

Il y faut aussi plus de compassion, non seulement pour les réfugiés extérieurs à la Syrie, mais aussi pour ceux de l’intérieur et pour le peuple syrien dans son ensemble, qui souffre des renforts incessants venant quasiment du monde entier vers EI et Al Nosra !