Opening remarks – 2021 first part-Session (French then English)
Strasbourg, Monday 25 January 2021

Chères et chers collègues,
Un grand merci de votre confiance. C’était une des élections les plus difficiles que j’ai connues dans toute ma carrière – un grand merci !

Permettez-moi de vous dire que l’année passée, je vous ai confié l’assurance d’être à votre disposition à temps plein : parole donnée, parole tenue. Je m’engage, de nouveau, à être à votre service à temps plein.

Permettez-moi ensuite de vous souhaiter à toutes et à tous - Madame la Secrétaire Générale, Madame la Secrétaire Générale Adjointe, le Comité des ministres, celles et ceux qui sont connecté·e·s par vidéo, toutes celles et ceux qui nous suivent, les collègues d’ailleurs et d’ici – la bienvenue à la première session de l’année. Tout en sachant que c’est la première session plénière depuis un an.

Ceci m’amène à faire une réflexion : un ancien collègue à moi - qui a siégé plus de 50 ans au Parlement, toujours élu sur sa propre voie de préférence, et, je peux vous dire qu’on a essayé d’écarter sans y parvenir – m’a dit un jour « Rik, la politique c’est savoir faire, mais surtout faire savoir ».

Est-ce que nous avons su faire ? Oui, je le crois.

Nous avons développé, avec Madame la Secrétaire Générale et le Comité des ministres, le trialogue afin de coordonner, synchroniser nos actions lorsque cela était nécessaire.

Nous avons adapté et modifié le règlement pour pouvoir travailler, et effectivement avoir des résultats.

Nous avons abordé les conséquences de la Covid dans nos rapports, qui ont en partie substantiellement aidé le Comité des ministres à rédiger la Déclaration d’Athènes, que nous avons repris nous-même et qui affirmait notre fidélité aux valeurs qui sont les nôtres, et surtout qui traçait les lignes rouges qui ne doivent pas être franchies afin de protéger de façon efficace les valeurs et afin que nous ne tombions pas dans le piège d'un nouveau « normal ».

Oui, nous avons changé nos méthodes de travail, nous avons adopté une approche thématique qui nous a permis de produire des rapports substantiels sur l’intelligence artificielle afin de les fournir au Comité des ministres.

Je salue ainsi la Présidence allemande du Comité des ministres, qui a fait en sorte qu’aujourd’hui nous sommes en train de travailler sur un ensemble de normes contraignants et non-contraignants concernant l’intelligence artificielle.

Nous avons également vu l’émergence d’une nouvelle génération de droits - par exemple, aujourd’hui, il semblerait que, sous le drapeau de la libre expression, on croit qu’on peut mentir, mais cela ne met pas en cause le droit de connaitre la vérité qui est tout aussi important.

Oui, nous avons vu, une fois de plus, l’urgence de connecter la question de l’environnement aux droits humains, sachant qu’il y a douze ans cette Assemblée a fait une recommandation au Comité des ministres de rédiger un protocole à la Convention européenne des droits de l’homme.

Et donc oui, nous avons su faire.

Je voudrais m’associer aux remerciements de Boriss Cilevics et dire « Chapeau ! » à notre équipe de l’Assemblée - plus 80 personnes, sous la direction professionnelle du Secrétaire Général de l’Assemblée, ont fait en sorte que la tenue de cette session soit possible.

Je voudrais dire aussi dire « Merci et chapeau ! » à toutes et à tous – aux collègues parlementaires qui ont travaillé pendant cette année difficile, à nos Vice-Président·e·s qui m’ont beaucoup aidé, à nos chef·fe·s de délégations qui ont poussé leurs membres d’être actifs, aux chefs de groupes politiques, à tous les gens qui sont autour et surtout à nos Président·e·s de Commissions qui ont fait en sorte que oui, nous avons su faire.

Mais qu’en est-il du faire savoir ? Ne soyons pas naïfs, l’année 2020 a été en partie une année perdue sur ce point.

Le faire savoir est encore plus important – tout ce que nous faisons doit être mis en œuvre dans nos sociétés, au bénéfice de plus de 830 millions de citoyen·ne·s dans 47 pays. Mis à part la « Route 47 » virtuelle qui fonctionne bien, nous n’avons pas su nous connecter physiquement - Cet élément, très important, nous ne l’avons pas vécu, mais nous le faisons en partie aujourd'hui. Nos rapporteur·e·s de la Commission de monitoring n'ont pas pu voyager sur le terrain, nos observateurs n'ont pas pu observer les élections, nos rapporteur·e·s n'ont pas pu visiter les pays pour faire leurs rapports.

Une année en partie de perdue, donc. Mais ne perdons pas le courage et la motivation de continuer, vue, déjà aujourd'hui, en partie, la présence de certains collègues.

This also made me think of, maybe a strange reflection, but it came to my mind that trees don’t meet but people do. Trees stand separate to each other, but people interconnect. And this is the difference between what we have lived in part of 2020 and what we are trying to restart as of today – interconnect people. Yes, in part, we stood separate from each other, and this was not the best way to work, because you need to meet in order to convince your colleagues or to be convinced by your colleagues.

This gives me the following thought: unless we meet in person, it is very hard, if not impossible, to take on board the perspective and the proposals, ideas and opinions of your colleagues. We lose perspective, which by the way, in all of our work has been lost anyway.

Staying in our home countries during the lockdown periods, we were rather “perspectiveless”. Let me illustrate my idea, using a simple glass, as an example. If you look at the glass from the side, it looks like a rectangle but if you look straight at the glass it is a circle. And even if you look at it from the other side, it is a closed circle.

Why am I saying this? So often, we have seen colleagues debating and arguing over the fact that it is a rectangle or a circle, but they were talking about the very same glass. It is just the way and the perspective you use to look at it which changes. If the aim is to fill in the glass, we should take on board the perspective of all colleagues and take into account those things that we do not master, such as gravity for instance, because one has to put the glass upward in order for it to be able to contain water.

It may sound strange to put it that way, but I believe that if we do not interconnect and if we are not able to take on board the perspective and the opinions of each and every one on an equal basis, we will not be able to conclude in a good way.

And so, the next question that arises is why are we doing all of this? Why are we making all these efforts? My brother, with whom I talk over WhatsApp because I cannot meet him, asked me “Rik, why are you doing all that?”.

Well, the answer is simple, at least for me: it is because we care.

It is because we, members of this Assembly, care about the fact that people are equal. Being equal is not being the same, this is why we are united in diversity. It is because we care about human rights being enjoyed by all citizens of our 47 countries. It is because we care that people must be free to enjoy and to be able to pursue their happiness. It is because we care about the fact that no one should be above the law – that’s what rule of law is about. Because we are convinced that the people have to be able to decide – this is called democracy. Equality, human rights, freedoms, rule of law, democracy are the cornerstones of what we do. This is the reason why we care and this is important today more than ever.

But what does it mean? At least for me - and I hope for all of us - it means that principles go over policies. It means that our common values are more important than our interests. And if I can make an analogy to one of the well-known expression of an American President, I would say: ask not what the Council of Europe can do for your interests, but ask what you should do to defend and uphold the principles and the values that we share and cherish.

So, I ask you to stop seeing the Council of Europe as a platform for pursuing interests but look at this Assembly as a vehicle for upholding the values that we share.

The Parliamentary Assembly of the Council of Europe is for me the Council of the Europeans. Upholding and protecting human rights is enshrined in the European Convention of Human Rights: that is our trade. It is a matter of fact that we cannot build an ideal word but, if we have the courage, we can day by day make the world we live in better – this is our goal!

Thank you very much. Let's go to work. Let’s reboot.