Ilir
Meta
Premier ministre d’Albanie
Discours prononcé devant l'Assemblée
mardi, 4 avril 2000
C’est pour moi un plaisir et un honneur que de pouvoir m’adresser à vous en ce jour proche du cinquième anniversaire de l’adhésion de l’Albanie au Conseil de l’Europe. Cependant, je voudrais souligner que la coopération avec le Conseil – la plus ancienne des institutions européennes créées pour défendre la démocratie et les droits de l’homme – est antérieure à 1995, puisque la coopération entre le Parlement albanais et l’Assemblée parlementaire a été lancée en 1991.
Je vous remercie une fois encore de l’intérêt que vous portez à mon pays et à mon gouvernement ainsi que de l’intérêt que vous manifestez pour notre évolution démocratique et institutionnelle. Je vous suis reconnaissant de cette possibilité qui m’est donnée de vous présenter ici nos progrès et nos efforts les plus récents, et de vous faire part de notre volonté de continuer dans cette voie.
Aujourd’hui, l’Albanie – et le gouvernement que j’ai l’honneur de diriger – est totalement impliquée dans le processus de transformation démocratique. Notre pays est parvenu à progresser sur plusieurs fronts, avec des réalisations marquantes dans des domaines tels que le respect des droits de l’homme – tant civils que politiques -, le respect du droit des minorités, la diversité culturelle, le pluralisme linguistique, la liberté et la coopération entre nos différentes communautés religieuses.
Nous avons mis en place un Etat fondé sur le principe de la prééminence du droit. C’est sur ce fondement que repose la nouvelle Constitution définissant clairement la séparation entre les pouvoirs, l’indépendance du pouvoir judiciaire, la décentralisation des compétences au niveau local, le développement des médias privés et beaucoup d’autres choses encore. Des mesures importantes ont été prises pour relancer et développer l’économie.
Cette action est étroitement liée à la stabilité du pays, à la primauté du droit, à la lutte contre la corruption et à la possibilité pour notre diplomatie de jouer un rôle actif dans le cadre du Pacte de stabilité, à l’amélioration de la situation économique du pays et à l’adoption et à la mise en œuvre d’une législation adaptée. Tout cela crée les fondements dont le gouvernement a besoin pour définir des perspectives de développement claires et concrètes.
Nous nous sommes engagés à faire en sorte que les élections locales toutes proches soient libres et équitables, et nous ne permettrons pas que ces élections soient à l’origine de dissensions et servent de prétexte à des divisions. C’est pourquoi nous coopérons étroitement avec la communauté internationale et en particulier avec l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, ainsi qu’avec le Conseil de l’Europe, dans le but de trouver un consensus sur les quelques questions en suspens.
Cependant, nous constatons avec regret que le principal parti d’opposition ne semble pas animé de cette même volonté et défie la Constitution. Ses représentants ont participé à un certain nombre de nos réunions avec l’OSCE et le Conseil de l’Europe, et nous espérons qu’ils continueront à le faire.
L’application des lois, le respect de la légalité restent au premier plan des préoccupations de mon gouvernement. La lutte contre la corruption et les trafics ainsi que le renforcement de la justice et de la police selon les principes et les modalités arrêtés avec nos partenaires internationaux seront poursuivis avec la plus grande détermination.
Récemment, nous avons adopté une série de lois relatives aux forces de police. C’est ainsi que nous avons adopté en novembre dernier une loi sur la police d’Etat qui marque définitivement sa séparation du pouvoir politique. Nous travaillons actuellement à renforcer la coopération policière entre les pays de la région afin d’augmenter l’efficacité de la lutte contre la criminalité organisée et se§ ramifications internationales. Nous avons obtenu des résultats importants en 1999, année où le nombre des délits a nettement baissé.
En ce qui concerne la corruption – problème majeur pour toute la région, Albanie comprise – nous avons concentré nos efforts sur deux aspects: la lutte contre la corruption dans un cadre national et au niveau régional.
Nous entendons par là la coopération avec les pays de la région, sans parler de l’adhésion à une série de conventions et d’accords européens. Bien sûr, cela implique une mise en œuvre efficace des obligations qui en découlent.
En tant que président du programme gouvernemental de lutte contre la corruption, je suis conscient des obligations particulières que cela entraîne pour moi et je suis déterminé à lutter sans relâche contre la corruption. Toutefois, la lutte contre la corruption n’est pas une mission réservée à la police, aux tribunaux ou au gouvernement. Elle doit s’étendre à l’ensemble de la société, alors que le gouvernement assume une responsabilité spécifique.
L’objectif stratégique de l’Albanie est de renforcer ses liens avec l’Union européenne et l’Otan, dans le but de devenir, à long terme, membre de ces organisations. Nous pourrons y parvenir en menant les réformes avec détermination, en modernisant l’Etat et la société, et en poursuivant une politique stable propre à faire de notre pays un partenaire fiable pour la communauté internationale.
A cet égard, j’aimerais attirer plus particulièrement l’attention sur le fait qu’au cours des derniers mois nous avons déployé des efforts considérables pour atteindre nos grands objectifs d’intégration de l’Albanie en Europe et dans les structures euro-atlantiques. Des progrès décisifs ont été réalisés dans nos relations avec l’Union européenne. Ainsi, à la fin du mois dernier, à Bruxelles, j’ai officiellement remis le rapport de l’Albanie. J’espère qu’à la fin de cette année nous serons en mesure d’entamer des négociations en vue d’un accord d’association et de stabilisation avec l’Union européenne. Nous sommes pleinement déterminés à honorer tous nos engagements.
Les relations bilatérales avec l’Otan ont pris un cours nouveau et se sont intensifiées à la suite de la crise du Kosovo. En ce qui concerne le plan d’action pour l’adhésion à cette organisation, nous sommes entrés à présent dans la phase de consultation et nous nous conformons point par point à ses exigences.
Le Gouvernement albanais est très attaché à la poursuite de la réforme de son système juridique et judiciaire. Je saisis cette occasion pour exprimer ma gratitude au Conseil de l’Europe et à la Commission européenne pour la contribution apportée à ces réformes par le biais du plan d’action. Dans ce cadre, nous avons réalise, d’importants progrès dans la voie de l’indépendance et de l’efficacité du système judiciaire. Cela contribuera certainement à restaurer la crédibilité que la justice avait perdue.
Le Gouvernement albanais attache une grande priorité au progrès des réformes structurelles dans les secteurs clés de l’action gouvernementale. D’importantes avancées ont été réalisées dans le cadre du plan d’action mené conjointement par le Conseil de l’Europe, l’Albanie et la Commission européenne pour poursuivre les réformes dans le domaine de la justice.
Cependant, nous sommes conscients que les progrès démocratique, économique et social sont étroitement liés au développement de l’ensemble de la région, notamment à la stabilité et au renforcement des relations avec et entre les pays voisins. C’est pourquoi l’Albanie a, dès le début, apporté tout son soutien au Pacte de stabilité pour l’Europe du Sud-Est, dont nous pensons qu’il offre un nouveau cadre pour la stabilité et le développement de la région. Le Pacte de stabilité pour l’Europe du Sud-Est, en promouvant la démocratie, le développement économique et la sécurité, contribuera à terme à l’intégration des pays de la région dans les structures euro-atlantiques. Nous pensons toutefois que le renforcement de nos politiques intérieures et de nos institutions nationales est un préalable indispensable pour tirer le meilleur parti des possibilités offertes par le Pacte de stabilité. Le Gouvernement albanais estime que la participation active du Conseil de l’Europe aux trois tables rondes du pacte, en particulier à la table ronde n° 1, sur la démocratie, et à la table ronde n° 3, sur les droits de l’homme, est vitale pour les pays de la région.
Le Gouvernement albanais a appuyé sans réserve les engagements pris par la communauté internationale en vue de stabiliser la situation au Kosovo, tels qu’ils figurent dans la Résolution n" 1244 du Conseil de sécurité. Comme vous le savez, certains des plus grands défis que la communauté internationale doit relever au Kosovo sont liés à la création d’un environnement sûr pour le retour de toutes les personnes déplacées, au rétablissement de la confiance pour permettre la cohabitation multiethnique, à la restauration de la légalité, à la création d’institutions démocratiques autogérées dans l’attente d’un règlement politique définitif, etc. Je pense que les entraves au retour des réfugiés, quelle que soit leur origine ethnique, et les efforts pour réaliser un découpage ethnique du Kosovo, eu égard en particulier aux récents événements de Mitrovica, sont diamétralement opposés aux principes cités précédemment. Le cercle infernal de la violence qu’on a pu voir en action à Mitrovica est, sans aucun doute, une conséquence de la politique menée par le régime de Belgrade, dont le but est de déstabiliser et de remettre en cause tout ce qui a été accompli jusqu’ici au Kosovo. C’est pourquoi nous jugeons important que la communauté internationale maintienne l’embargo sur le régime de Milosevic, faute de quoi ce dangereux irresponsable se verrait conforté et sa mainmise sur le pouvoir s’en trouverait renforcée.
Ces processus sont indissociables et les objectifs ne pourront être atteints qu’au prix d’un sérieux engagement de tous les pays de la région, mais aussi de l’ensemble des organisations internationales. La politique régionale de l’Albanie a le fion voisinage pour souci et pour principe. Nous coopérons donc étroitement avec les gouvernements de la Grèce, de «l’ex-République yougoslave de Macédoine» et de la Bulgarie pour définir des projets ayant un impact pour les uns et les autres au niveau de la région. Nous attachons une importance particulière aux relations avec les forces démocratiques du Monténégro.
Récemment, le Parlement albanais a formé une commission ad hoc chargée d’aider à la mise en œuvre du Pacte de stabilité. Il s’agit d’un processus de retour à la normale après un conflit et il serait bon de maintenir un certain équilibre entre les pays de la région. L’Albanie – le fait est connu de tous – a hérité de l’infrastructure la plus désastreuse. Elle a également porté la plus grande partie du fardeau lors de la crise humanitaire au Kosovo et les conséquences s’en font sentir aujourd’hui. Il est donc vital que l’Albanie soit soutenue lors de l’affectation des fonds. A cet égard, je tiens à exprimer ma profonde gratitude à tous les pays donateurs qui ont soutenu les projets albanais lors de la dernière conférence de financement, à Bruxelles, le mois dernier.
Mesdames, Messieurs, nous pensons que le Conseil de l’Europe est une organisation politique aux compétences généralistes qui a déjà contribué et contribuera encore, de manière substantielle, à la consolidation de la région. Le rôle de votre Organisation, en cette période d’après-guerre, par rapport à d’autres organisations, consiste en une série de grandes missions, comme la mise en place d’institutions démocratiques, la protection des droits de l’homme, l’aide aux réfugiés et les activités dans des domaines tels que la démocratie locale, la justice, la société civile ou les médias. Leur mise en œuvre passe à la fois par l’assistance d’experts et par l’action du Bureau ouvert par le Secrétariat du Conseil de l’Europe à Pristina, au Kosovo. Dans ce cadre, nous apprécions le rôle inestimable que joue le Conseil de l’Europe dans l’accomplissement des tâches confiées à la Mission des Nations Unies au Kosovo.
Le Gouvernement albanais est persuadé que le Conseil de l’Europe dans son ensemble est essentiel en Europe du Sud-Est, en particulier par sa contribution à la mise en place d’un cadre institutionnel, par le développement d’une culture démocratique et pour le patrimoine culturel. Ce sont les principaux piliers du programme de votre Organisation pour la stabilité de la région, les garants de la protection des droits fondamentaux de tous les citoyens. Cette contribution est indispensable si nous voulons éviter les conflits à l’avenir. Dans ce contexte, le rôle de l’Assemblée parlementaire est essentiel.
Parallèlement à la consolidation des structures de l’Etat, le Gouvernement albanais a pris des mesures concrètes pour respecter les obligations que lui ont fixées diverses organisations internationales, parmi lesquelles, bien sûr, le Conseil de l’Europe. La signature du Protocole n" 6, abolissant la peine de mort, constitue un bouleversement de notre législation, surtout au niveau des mentalités. Permettez-moi, toutefois, de souligner qu’il n’a pas été facile pour nous de franchir ce pas et de respecter notre engagement, compte tenu de tout ce que notre pays a connu par le passé; mais, de notre point de vue, la peine de mort procure un faux sentiment de sécurité à l’opinion publique. Qui plus est, s’ériger ainsi en Dieu est dépourvu de tout fondement moral. Il reste encore beaucoup à faire; un Etat civilisé, pour mériter ce nom, doit respecter et non violer le caractère sacré de la vie humaine.
En ce qui concerne le programme gouvernemental et la mise en œuvre de ses priorités, nous sommes résolus à poursuivre les réformes démocratiques, juridiques, institutionnelles et économiques. Permettez-moi de vous dire ma profonde reconnaissance pour le soutien généreux apporté à cet égard par le Conseil de l’Europe et d’autres organisations européennes. L’adhésion de l’Albanie au Fonds de développement social, la création d’un centre de publication d’Etat et de l’école de la magistrature, la police judiciaire, le soutien à l’élaboration d’un projet de loi organique pour le ministère de la Justice, les efforts pour adapter la législation albanaise aux exigences de la Convention européenne des Droits de l’Homme — ce qui est, en fait l’une des priorités de notre coopération mutuelle – et le programme pour la stabilité démocratique en Europe du Sud-Est, adopté en mai 1999, à Budapest, constituent quelques- uns des principaux secteurs de notre coopération qui portent aujourd’hui leurs fruits. Ce processus de coopération nous a permis d’atteindre les objectifs prioritaires que nous nous étions fixés dans notre programme, facilitant ainsi l’intégration de l’Albanie dans les structures euro-atlantiques. Manifestement, il nous reste encore bien du chemin à parcourir et ce sont là des objectifs à long terme qui exigeront un engagement ferme et de la persévérance de notre part.
Avant de conclure, j’aimerais souligner que nous ne ménageons pas nos efforts pour améliorer l’image de l’Albanie, l’idée que l’on s’en fait à l’extérieur, et pour prouver que l’Albanie que nous voulons construire est une Albanie européenne. Nous sommes conscients des difficultés qui nous attendent encore, c’est pourquoi nous avons grand besoin du soutien des organisations européennes et internationales, ainsi que de celui des démocraties les plus développées, afin de consolider nos institutions, de relancer notre économie et de promouvoir nos valeurs culturelles. Ce processus, pour lequel – j’en suis convaincu – votre soutien nous est acquis, constitue un sérieux défi qu’il appartient au Gouvernement albanais, mais aussi au pays tout entier, de relever
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, permettez-moi, pour conclure, de vous faire part, au nom du gouvernement que je représente, de ma ferme conviction que notre fructueuse coopération et la contribution de votre Organisation à la reconstruction des institutions démocratiques en Albanie se poursuivront sans faiblir à l’avenir. Je vous remercie de votre attention.
LE PRÉSIDENT (traduction)
Merci beaucoup, Monsieur le Premier ministre. Les applaudissements que vous venez d’entendre montrent à quel point les membres de l’Assemblée parlementaire ont apprécié vos propos. Vous avez, accepté de répondre aux questions que quatorze membres de l’Assemblée ont, jusqu’ici, manifesté le désir de vous poser.
Je rappelle à ceux qui souhaitent poser des questions que leur temps de parole est limité à trente secondes, pas une de plus. Comme le temps presse, j’utiliserai la cloche pour arrêter ceux d’entre vous qui dépasseraient leur temps de parole, sinon nous ne pourrons pas faire le tour de toutes les questions. Pour la même raison, je n’autoriserai pas de question supplémentaire.
Certaines des questions que les membres de l’Assemblée souhaitent soulever portent sur le même thème, c’est pourquoi je les ai regroupées. Lorsque le cas se présentera, j’inviterai les membres à poser leurs questions en série, puis je vous inviterai, Monsieur le Premier ministre, à donner une réponse.
Le premier groupe de questions concerne la situation politique générale de l’Albanie, avec des questions de M. Taylor, unioniste de l’Ulster, Royaume-Uni, et M. Brunetti, d’Italie. Je donne la parole à M. Taylor
M. TAYLOR (Royaume-Uni) (traduction)
Nous remercions le Premier ministre de son rapport sur la situation de son pays. J’ai deux petites questions. Il a dit qu’il entendait fonder une Albanie européenne. Cela signifie-t-il qu’à terme l’Albanie souhaite adhérer à l’Union européenne et devenir membre de l’Otan? Il a également vanté les mérites du Pacte de stabilité. Peut- il nous confirmer que l’Albanie en tire effectivement profit et qu’il ne s’agit pas simplement d’une belle idée?
LE PRÉSIDENT
La parole est à M. Brunetti. Il n’est pas là. Vous avez la parole, Monsieur le Premier ministre.
M. Meta, Premier ministre d’Albanie (traduction)
Je remercie M. Taylor de sa question très intéressante. J’ai dit que nous voulions construire une Albanie européenne. L’Albanie fait partie de l’Europe depuis des centaines d’années, mais, après cinquante années passées sous le régime communiste le plus dur d’Europe, le pays a eu beaucoup de mal à revenir aux valeurs démocratiques. Heureusement, l’Albanie a fait de grands progrès au cours de la dernière décennie et son adhésion au Conseil de l’Europe, il y a cinq ans, a été un grand pas en avant. Pour que l’Albanie devienne véritablement un pays européen, il lui faut porter ses normes démocratiques, économiques et constitutionnelles au niveau des pays européens les plus développés. Nous avons l’ambition d’adhérer à l’Union européenne et à l’Otan, et nous travaillons actuellement en vue de l’ouverture de négociations sur un nouveau pacte de stabilité et d’association. L’Albanie satisfait à la quasi-totalité des engagements pris vis-à-vis du Conseil de l’Europe dans le cadre du Protocole n° 6 et à toutes les obligations découlant du désir de notre pays d’adhérer à l’Union européenne et à l’Otan. Nous espérons que, dans les années qui viennent, l’Albanie pourra devenir un pays européen, non seulement géographiquement et dans nos esprits, mais aussi par son respect des normes européennes.
En ce qui concerne le Pacte de stabilité, j’ai apprécié que la conférence sur le financement de ce pacte...
LE PRÉSIDENT (traduction)
Je ne veux pas vous interrompre, Monsieur le Premier ministre, mais les trois questions suivantes concernent le Pacte de stabilité. Peut-être vaudrait-il mieux que vous y répondiez en bloc...
M. RADIC (Croatie) (traduction)
Quels résultats concrets attendez-vous de la mise en œuvre du Pacte de stabilité pour l’Europe du Sud-Est?
M. BEHRENDT (Allemagne) (traduction)
J’aimerais connaître les retombées du Pacte de stabilité et de la coopération interrégionale entre l’Albanie, le Monténégro et «l’ex-République yougoslave de Macédoine» sur les minorités ethniques albanaises.
M. HEGYI (Hongrie) (traduction)
La situation des Albanais du Kosovo nous est bien connue, mais rares sont ceux qui savent qu’il y a aussi une minorité d’Albanais au Monténégro et dans «l’ex-République yougoslave de Macédoine». La coexistence pacifique avec la majorité de la population est capitale pour la préservation de la paix en Europe. Quel regard le Premier ministre porte-t-il sur la situation de la minorité albanaise dans ces deux pays?
M. Meta, Premier ministre d’Albanie (traduction)
Je dois souligner que les résultats du Pacte de stabilité ne doivent pas être exclusivement économiques – ce qui n’empêche pas que tout échec à cet égard serait une déception pour la région. Le Pacte de stabilité vise également à aider les pays de la région à travailler ensemble à la construction d’un avenir commun. Nous devons tourner le dos à notre passé difficile, avec ses conflits et ses problèmes ethniques qui ont toujours entravé le développement de l’ensemble de la région.
Depuis la fin de la guerre au Kosovo, nous avons vu la concorde se développer entre les pays de la région. Il y a eu de nombreuses réunions, de nombreux changements, et cette amélioration de l’atmosphère assurera une bonne base à la mise en œuvre des projets du Pacte de stabilité. Nous espérons que cela se traduira non seulement par un climat politique favorable et une amélioration de la compréhension entre les pays, mais aussi par des conceptions nouvelles en ce qui concerne le traitement des minorités et des groupes ethniques. Nous espérons également assister à une évolution économique et à la reconstruction de toute la région, ce qui renforcera encore nos liens économiques et «infra- structurels». La récente conférence de Bruxelles a été un pas important dans cette direction.
En ce qui concerne la minorité albanaise au Monténégro et dans «L’ex-République yougoslave de Macédoine», les problèmes ethniques sont nombreux dans la région et les Albanais sont probablement ceux qui connaissent le plus de difficultés. La position du Gouvernement albanais est conforme aux normes du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne. Nous soutenons sans réserve la minorité grecque d’Albanie et les groupes ethniques du Monténégro et de «l’ex- République yougoslave de Macédoine». Nous estimons que nous avons le droit de demander aux autres pays d’adopter le même type d’attitude à l’égard des Albanais de «l’ex-République yougoslave de Macédoine» et du Monténégro. Des Albanais sont installés dans «l’ex-République yougoslave de Macédoine» depuis de nombreuses années, alors qu’au Monténégro leur installation est plus récente. Ils font de leur mieux pour cohabiter, en participant aux gouvernements de coalition, en travaillant à construire de nouvelles démocraties et un avenir commun. L’actuel Gouvernement macédonien de M. Georgievski agit autrement que par le passé, d’une manière plus positive à l’égard des Albanais, ce qui contribue à la stabilité de «l’ex-République yougoslave de Macédoine». Je suis sûr qu’ils œuvreront ensemble à la mise en place de nouvelles normes.
Les Albanais du Monténégro font partie des forces démocratiques de ce pays. Ils ont quelques raisons de se plaindre, mais nous sommes convaincus que les progrès de la démocratie dans ce pays entraîneront une amélioration des nonnes. Les Albanais doivent prendre une part active à ce processus. L’Albanie coopère concrètement et efficacement avec le Monténégro et «l’ex-République yougoslave de Macédoine» depuis un an, en particulier au cours des derniers mois. En janvier dernier, nous avons tenu une réunion trilatérale au niveau des Premiers ministres et nous avons présenté plusieurs projets communs dans le contexte du Pacte de stabilité, ce qui contribuera également à l’amélioration de nos relations.
LE PRÉSIDENT (Traduction)
Il y a deux questions sur le Kosovo et les réfugiés. La première de M. Iwinski, membre éminemment actif de notre Assemblée en ce qui concerne les réfugiés, et la seconde de M. Kofod-Svendsen, du Danemark.
M. IWINSKI (Pologne) (traduction)
Compte tenu des nombreux défis auxquels est confrontée l’Albanie, je souhaiterais vous interroger sur la situation actuelle au Kosovo. Quelle est l’attitude du gouvernement vis- à-vis des forces politiques albanaises, comme le parti de M. Rugova, d’une part, et celui de M. Thace, de l’autre? Comment le Premier ministre perçoit-il les tendances en faveur d’un Kosovo indépendant ou du rattachement à l’Albanie? Nous lui serions également reconnaissants de nous dire quelques mots sur la situation des Albanais réfugiés et déplacés.
M. KOFOD-SVENDSEN (Danemark) (traduction)
J’aimerais que vous nous parliez plus particulièrement des possibilités offertes aux réfugiés de rentrer chez eux. Etes-vous en mesure de faire quelque chose pour les aider à démarrer une nouvelle vie dans leur région d’origine?
M. Meta, Premier ministre d’Albanie (traduction)
Je remercie M. Iwinski de sa question concernant notre position sur l’évolution de la situation au Kosovo, sur les partis politiques en présence dans ce pays. La position du Gouvernement albanais s’est toujours inspirée d’un certain nombre de principes et s’inscrit dans la lignée de la communauté internationale concernant l’évolution au Kosovo. Il est clair que ce pays connaît encore bien des difficultés, mais sans commune mesure avec la situation connue il y a un an, lorsque des centaines de milliers de Kosovars étaient réfugiés en Albanie, dans «l’ex-République yougoslave de Macédoine» et dans d’autres pays.
Aujourd’hui, ces personnes sont de retour chez elles, mais les problèmes sont encore légion, car le cadre institutionnel n’y est pas encore totalement rétabli. Gérer la vie et les problèmes demeure difficile. La guerre remonte à quelques mois à peine, les émotions et autres réactions sont encore très vives, de même que la déception des gens qui sont rentrés chez eux et ont constaté que tout ne pouvait pas changer aussi vite qu’ils l’auraient souhaité, notamment sur le plan économique. L’hiver a été difficile pour la population, pratiquement privée de chauffage et d’autres commodités.
Cependant, les progrès sont considérables. Il n’y a, par exemple, plus d’UCK au Kosovo. Il y a eu également un certain nombre de changements dans la vie politique, et les Albanais ont, dès le départ, siégé au conseil de l’administration provisoire, montrant ainsi leur volonté de travailler en étroite collaboration avec la communauté internationale pour reconstruire les institutions du Kosovo et stabiliser la situation de ce pays. Malheureusement, la minorité serbe n’a toujours pas pris sa place au sein de ce conseil; nous espérons qu’elle la rejoindra le plus rapidement possible.
Certaines difficultés demeurent. En particulier en ce qui concerne la situation à Mitrovica, qui n’a cessé de poser des problèmes, et nous avons demandé aux Albanais qui y vivent de se montrer coopératifs et de travailler avec la communauté internationale – avec la Minuk, la Kfor et d’autres. Cependant, je dois souligner que Milosevic est l’individu qui a le plus intérêt à ce que la tension persiste au Kosovo; c’est sa façon de tenter d’éloigner les tensions de Belgrade. Il espère l’échec des efforts de la communauté internationale pour stabiliser la situation au Kosovo, c’est pourquoi il essaye de découper le Kosovo en cantons et de former des enclaves qu’il pourra utiliser à volonté pour créer des difficultés. Voilà la principale raison des problèmes que nous connaissons encore de temps à autre.
Dès le départ, nous avons clairement dit aux partis politiques albanais que notre collaboration avec eux reposerait sur leurs efforts pour coopérer avec la communauté internationale à l’édification d’institutions démocratiques et sur la tolérance dont ils feraient preuve à l’égard de la minorité serbe et des autres groupes ethniques. Nous n’avons pas de préférence particulière pour tel ou tel groupe ou parti; notre position s’appuie sur de solides principes et cela ne changera pas. Nous souhaitons aussi une meilleure compréhension entre les différents groupes et une coopérations plus étroite entre les éléments albanais et la communauté internationale, en particulier avec M. Kouchner.
Les questions concernant l’avenir du Kosovo ne me sont pas réellement adressées; je ne suis pas la personne la mieux placée pour y répondre. Les réponses à ces questions doivent être données par tous les citoyens du Kosovo – mais, pour nous, le Kosovo n’est pas démocratique. Ce problème est à l’ordre du jour, et il est bien plus important que l’indépendance du Kosovo.
M. COX (Royaume-Uni) (traduction)
Monsieur le Premier ministre, la commission des questions sociales, de la santé et de la famille de cette Assemblée a toujours été en première ligne pour aider votre pays en matière de protection de l’enfance. Pouvez-vous nous dire quels progrès vous avez accomplis dans le développement des services éducatifs, sanitaires, et d’accueil des enfants? Que faites-vous pour mettre un terme au trafic d’enfants qui, malheureusement, se pratique dans votre pays?
M. Meta, Premier ministre d’Albanie (traduction)
Je vous remercie, Monsieur Cox, de votre question. Nous connaissons vos prépccupations et vos recommandations concernant la situation des enfants en Albanie. Cette situation est difficile, tout comme la situation générale de notre pays, avec ses problèmes sociaux. Je souligne que nous ferons tout pour améliorer les droits, le niveau de vie et l’éducation. Je me suis également engagé à œuvrer pour la promotion de la cohésion sociale en étroite collaboration avec le Conseil de l’Europe et l’Unicef, et à définir un programme national en faveur de l’enfance, par le biais du comité national pour les femmes et la famille.
M. HORNHUES (Allemagne) (traduction)
Je constate que le Premier ministre a annoncé la tenue prochaine d’élections locales. J’aimerais savoir si les plaintes de l’opposition concernant la composition unilatérale de la commission électorale sont fondées. La commission est-elle indépendante et va-t-elle permettre des procédures électorales absolument impartiales?
M. Meta, Premier ministre d’Albanie (traduction)
J’espère que ce que j’ai dit de l’organisation de nouvelles élections locales était clair. En effet, nous pouvons mettre cette occasion à profit et inviter l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à assurer le suivi de ces élections. Je suis convaincu que ça sera le scrutin le plus équitable, le plus libre et le plus démocratique organisé dans le pays depuis 1991, parce que les conditions d’organisation de ces élections sont meilleures qu’elles ne l’ont jamais été. Pour répondre plus spécifiquement à la question concernant la Commission électorale centrale, je dois dire que cette commission a été mise en place dans le respect de la Constitution du pays. Nous notons un certain nombre de contestations quant à la manière dont elle a été constituée, elles ne sont pas fondées, pas plus que les contestations concernant tel ou tel de ses membres. Malgré tout, je pense que la nature des rumeurs lancées par une fraction d’un parti démocratique n’a rien à voir avec la manière dont cette commission a été formée, ni avec les personnes en question, mais qu’il s’agit d’une volonté de faire du bruit autour de l’idée qu’il y a des tentatives pour manipuler les élections en Albanie, ce qui est absolument faux.
Aujourd’hui, je représente un gouvernement, mais aussi un parti qui était dans l’opposition en mai 1996, lorsque M. Berisha, l’ancien Président, a manipulé les élections de la manière la plus choquante. Nous ne pouvons permettre que la démocratie albanaise d’aujourd’hui, dans l’Europe de l’an 2000, connaisse à nouveau un tel drame.
Nous travaillons en collaboration très étroite avec la représentation de l’OSCE à Tirana, avec M. l’ambassadeur Ahrens, votre représentant, et avec la communauté internationale pour établir un dialogue et résoudre tous les problèmes. Nous examinons aussi toutes les propositions cohérentes émanant de l’opposition, toujours dans le respect de la Constitution, mais aussi en nous efforçant de faire preuve d’un maximum de souplesse et avec la volonté d’associer l’opposition à toutes les procédures d’organisation de ces élections. Ce n’est pas la majorité gouvernementale qui quitte la table des négociations présidée par le représentant de l’OSCE à Tirana, mais, parfois, une partie de l’opposition qui souhaite bloquer le processus. Je puis vous assurer que le gouvernement prendra toute mesure utile, non seulement pour faire avancer le processus, mais aussi pour organiser les élections les plus équitables et les plus libres que le pays ait connues depuis 1991. Chacun est invité à venir les observer.
LE PRÉSIDENT (traduction)
Il nous reste cinq questions. Elles portent toutes sur des sujets différents, mais, si chacun y met du sien et accélère un peu, nous devrions pouvoir les traiter toutes, une par une.
M. HADJIDEMETRIOU (Chypre) (traduction)
Je fais partie de ceux qui suivent l’évolution de la situation en Albanie en qualité d’observateur du Conseil de l’Europe et j’ai été rapporteur sur les élections législatives. Je vous félicite, Monsieur le Premier ministre, pour les résultats que vous avez obtenus.
Ma question porte sur la culture. Dans ses réflexions sur les conflits dans l’ex-Yougoslavie, l’Assemblée a souligné le rôle de la culture dans la reconstruction et l’amélioration de la compréhension. Cependant, le Pacte de stabilité pour l’Europe du Sud-Est n’inclut pas d’action en faveur de la culture et du patrimoine culturel. L’Albanie pense-t-elle que la culture n’a pas sa place dans le processus de reconstruction?
M. POLLOZHANI («l’ex-République yougoslave de Macédoine») (traduction)
Monsieur le Premier ministre, permettez-moi, tout d’abord, de vous féliciter, vous, votre gouvernement et vos concitoyens albanais, de votre attitude et de votre aide durant la crise du Kosovo.
Deuxièmement, dans le cadre du Pacte de stabilité, une conférence de financement s’est tenue à Bruxelles. L’Albanie a reçu des fonds destinés à la réorganisation de ses infrastructures. Pensez-vous que ces fonds seront suffisants à la réalisation du «corridor 8»? Combien de temps cela prendra-t-il?
M. RODEGHIERO (Italie) (traduction)
Monsieur le Premier ministre, l’Italie met en œuvre, depuis de nombreuses années, des actions de soutien au développement de l’Albanie pour faire face au problème du trafic de clandestins organisé par les réseaux criminels qui cherchent à leur faire gagner, en bateau, les côtes italiennes.
J’aimerais savoir ce que fait actuellement le Gouvernement albanais pour surveiller son littoral et aider les autorités italiennes à identifier les citoyens albanais.
M. RISE (Norvège) (traduction)
En ma qualité d’observateur durant le référendum sur votre nouvelle Constitution, il y a un an et demi, j’aimerais savoir, Monsieur le Premier ministre, quels ont été, pour votre gouvernement, les principaux obstacles à la mise en œuvre de la nouvelle Constitution. Ce qui m’a paru le plus préoccupant lors ma visite dans votre pays, c’est l’ampleur de la criminalité organisée. Nous avons vu la mafia contrôler des villages, les vols de voitures, le trafic de drogue, les activités économiques illégales.
Considérez-vous le crime organisé comme une véritable menace pour la démocratie? Quelle est la principale stratégie de votre gouvernement pour se débarrasser de cette criminalité?
LE PRÉSIDENT (traduction)
M. Van der Linden a quitté l’hémicycle, il n’y a donc plus de question. Bonne chance, Monsieur le Premier ministre!
M. Meta, Premier ministre d’Albanie (traduction)
Je ferai de mon mieux pour être bref, pour que nous puissions respecter l’horaire.
Je suis heureux que M. Hadjimetriou ait insisté sur le fait que la culture peut jouer un rôle, y compris dans le contexte du Pacte de stabilité, dans le renforcement de la compréhension et de la concorde entre les pays de la région. Cela peut être un moyen très important de promouvoir davantage de tolérance et de compréhension, mais aussi de nous servir de la diversité culturelle non pour séparer, mais au contraire pour renforcer la cohabitation et la compréhension, de manière à ce que nous puissions vivre en harmonie et dans le respect de cette diversité. C’est pourquoi nous travaillons également avec les pays voisins, dans le contexte du Pacte de stabilité, en vue de présenter des projets communs.
M. Pollozhani a demandé si la conférence de Bruxelles avait débloqué suffisamment de fonds pour financer le corridor 8. Je le remercie de sa question très intéressante, non seulement pour moi et pour l’Albanie, mais aussi pour beaucoup d’autres pays de la région. Je dois souligner que la construction du corridor 8 demeure de première importance pour l’Albanie, et plus particulièrement pour le développement de notre région. Jusqu’ici, le processus n’a progressé que lentement. Toutefois, nous sommes optimistes, non seulement à la suite de la conférence, mais aussi à la suite de discussions et de négociations avec l’Union européenne, la Commission européenne, les Etats-Unis, la Banque européenne d’investissement et d’autres institutions. Nous pensons que nos pays bénéficieront du soutien nécessaire pour promouvoir le projet et faire en sorte qu’il devienne réalité. La conférence de Bruxelles n’est qu’un point de départ.
La question de M. Rodeghiero concerne les difficultés que connaît l’Italie du fait des «clandestins» venant d’Albanie. La lutte contre le trafic de clandestins est un enjeu régional étant donné que c’est un réseau régional qui aide les clandestins à passer en Italie, non pas à partir de l’Albanie, mais à partir d’autres pays vers l’Albanie et l’Italie. L’Albanie a toujours été et est encore un pays de transit, qui est utilisé par ce réseau régional en raison de la fragilité de ses institutions, elle-même due à l’instabilité interne que nous connaissions par le passé. Mais, l’année dernière, nous avons enregistré quelques succès dans la lutte contre ce trafic, en coopérant très étroitement avec le Gouvernement italien et les gouvernements d’autres pays voisins. Il faut, toutefois, multiplier les efforts. Il est également indispensable que les pays limitrophes à partir desquels les clandestins entrent en Albanie et de là passent en Italie acceptent des accords de réadmission avec l’Albanie et prennent leurs responsabilités dans la lutte contre le réseau clandestin.
En ce qui concerne les difficultés de mise en œuvre de la nouvelle Constitution, nous avons fait de notre mieux après l’adoption des normes européennes, c’est pourquoi je dois remercier le Conseil de l’Europe et la Commission de Venise qui nous ont aidés tout au long du processus de rédaction. Notre législation a dû subir de nombreuses modifications pour que l’ensemble de notre cadre législatif soit compatible avec la nouvelle Constitution. Sur cette lancée, nous avons adopté des lois très importantes sur la justice, la police et la fonction publique, qui nous permettront de mener des réformes fondamentales.
Pour ce qui est de notre stratégie face à la criminalité organisée, la vision en matière de sécurité, de délinquance et de criminalité organisée est très différente de celle qui prévalait dans le pays il y a un an. Les progrès réalisés dans l’amélioration de la sécurité et le renforcement de l’ordre public et des institutions concernées ont été reconnus et salués lors de la dernière réunion des groupes albanais, à Vienne, fin février.
Nous travaillons en collaboration très étroite avec l’UEO et les missions italiennes, afin d’être plus efficaces dans la lutte contre le crime organisé. De fait, nous avons enregistré des succès dans la lutte contre la contrebande, et le nombre de saisies réalisées par les douanes, au cours des derniers mois, a considérablement augmenté. Nous sommes aussi parvenus à renforcer notre efficacité face au problème des «clandestins». Nous coopérons avec les pays limitrophes et d’autres pays européens dans la lutte contre le trafic de drogue et toutes les autres formes de trafic sur le territoire albanais.
J’ai fait de mon mieux pour vous donner des réponses claires et concises. J’espère que les membres de cette Assemblée auront reçu les réponses qu’ils attendaient; si ce n’est pas le cas, je les prie de m’en excuser.
LE PRÉSIDENT (traduction)
Au nom de l’Assemblée, je vous remercie chaleureusement, Monsieur Meta, tant pour votre allocution que pour la patience dont vous avez fait preuve pour répondre à toutes nos questions. Vous avez mérité un bon déjeuner.