Beriz

Belkić

Président de la présidence de Bosnie-Herzégovine

Discours prononcé devant l'Assemblée

mercredi, 24 avril 2002

Messieurs les Présidents, Monsieur le Secrétaire Général, Mesdames, Messieurs, c’est pour moi un grand honneur et un immense plaisir de m’adresser à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, berceau de la démocratie européenne, en ce jour où le drapeau de la Bosnie-Herzégovine va être hissé devant le Conseil de l’Europe sur la musique de son hymne national. C’est un jour important pour la Bosnie-Herzégovine, pour ses citoyens et ses peuples. Vous nous confirmez aujourd’hui que nous avons fait un grand pas sur le chemin que nous avons décidé de suivre, celui de l’intégration à l’Europe.

La Bosnie-Herzégovine fait effectivement partie de l’Europe, aussi bien géographiquement qu’historiquement, mais elle est aussi influencée par les vestiges de l’ancien régime totalitaire et par la guerre menée contre elle. Le passage de cette situation à une société démocratique et économiquement prospère est un processus complexe et ardu. Il est en cours et se poursuivra.

Ce processus suppose de nombreuses réformes, une modification de notre manière de penser et de notre système de valeurs, ainsi que l’acceptation de vos règles et procédures. Ces éléments constituent tout simplement les conditions que la Bosnie-Herzégovine doit remplir si elle veut s’intégrer à l’Europe et au monde.

Le mot «condition» est l’un des plus fréquemment prononcés en Bosnie-Herzégovine ces dernières années. Apparemment, il devrait continuer à l’être. Pour combien de temps, cela dépend de nous.

Plutôt que de parler de conditions, j’aimerais m’exprimer en termes de priorités et vous indiquer nos objectifs immédiats: la réforme urgente du système judiciaire, le renforcement des institutions, la lutte contre le crime organisé, contre la corruption et contre le terrorisme, la consolidation de l’Etat de droit, la protection des droits de l’homme, le retour des personnes déplacées et des réfugiés, ainsi que le jugement des criminels de guerre. Si ces objectifs ne sont pas atteints, il ne sera pas possible d’améliorer la situation économique et sociale difficile qui règne en Bosnie-Herzégovine, et les réformes économiques ne pourront répondre aux attentes des citoyens. La coopération régionale figure également parmi nos priorités.

Pour la Bosnie-Herzégovine, ce jour marque une avancée décisive vers la réalisation de ces objectifs, dans un climat nouveau et plus clément. C’est aussi un encouragement et je suis sûr que nous réussirons. Nous aurons bien sûr besoin de la communauté internationale, mais sur le mode du partenariat. L’expérience des derniers mois montre que les résultats sont encourageants. Les Constitutions des entités ont été modifiées et le calendrier des élections est fixé.

Je crois que la réalisation de ces objectifs, qui sont nos priorités, nous permettra de remplir les conditions d’une participation prochaine aux associations et programmes européens, et, ce qui tient le plus à cœur aux citoyens de Bosnie-Herzégovine, de construire une société sans haine ni tensions, dans toute sa diversité, une société fondée sur la libre entreprise, sur l’Etat de droit et la protection des droits de l’homme.

Permettez-moi, pour terminer, de vous dire toute ma gratitude pour l’aide et le soutien que vous nous avez apportés et de formuler mes vœux pour que cette coopération se poursuive à notre plus grande satisfaction mutuelle.

Je vous remercie.

LE PRÉSIDENT (traduction)

Je vous remercie pour ce discours fort intéressant, Monsieur Belkic. Au nom de l’Assemblée, je vous souhaite, à vous, à votre pays et à votre peuple, bonne chance pour l’avenir. Une nouvelle fois, je tiens à vous féliciter pour votre adhésion.