Petro

Porochenko

Président de l’Ukraine

Discours prononcé devant l'Assemblée

jeudi, 26 juin 2014

Madame la Présidente, Monsieur le Secrétaire Général, Mesdames et Messieurs, je vous remercie très vivement de m’avoir invité à m’adresser aujourd’hui à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Je vous suis reconnaissant de me donner cette possibilité de faire entendre la voix du peuple ukrainien de l’ouest, du sud, du nord et des territoires hélas occupés.

La cérémonie d’investiture remonte à trois semaines. J’ai voyagé pendant la campagne présidentielle dans l’ensemble de l’Ukraine. Je n’ai jamais vu les Ukrainiens si pro‑européens et en même temps si pro‑ukrainiens. J’ai vu un pays pacifique, hospitalier, pas seulement sur le plan géographique mais aussi de par sa vocation même. L’Ukraine a toujours été une maison hospitalière pour ceux qui venaient en paix chez elle.

Malheureusement cette maison court aujourd’hui un grave danger. En effet, des étrangers sont venus sans apporter la paix. Je n’aurais jamais imaginé qu’au XXIe siècle, dans mon pays, on ait à parler d’agression, de mercenaires, d’occupation étrangère, de personnes déplacées... Que pouvons‑nous faire pour mettre un terme à la violence. Pour éviter une escalade et une guerre à part entière? Cette question ne se pose pas qu’à l’Ukraine, mais bien à l’Europe tout entière, et donc aux membres de cette Assemblée.

On a privé l’Ukraine, en décembre, de son rêve d’intégration européenne sans demander l’avis des Ukrainiens et sans donner quoi que ce soit en échange. La révolution de la dignité s’est levée et la population l’a emporté. Mais il a fallu beaucoup de sacrifices et le sang a coulé.

Il y a vingt ans, la Russie, en échange de notre arsenal nucléaire, s’était engagée à veiller sur la souveraineté de l’Ukraine. Elle a violé cet accord et n’a pas respecté le mémorandum de Budapest, qui avait promis la paix en échange de l’arsenal nucléaire, le troisième au monde, rendu par l’Ukraine. La Russie est devenue agresseur, mettant ainsi à mal la stabilité de la région et tout le système équilibré de pouvoirs et contre‑pouvoirs.

De cette tribune, je remercie, au nom de tous les Ukrainiens, le Conseil de l’Europe pour la rapidité de sa réaction suite à l’agression militaire subie par mon pays. Les décisions de l’Assemblée parlementaire et du Comité des Ministres ont jeté les bases d’une restauration permettant à tous ceux qui vivent dans les territoires occupés de recouvrer leurs droits.

Il est indispensable d’arrêter le financement des terroristes qui, dans les régions de Lougansk et de Donetsk, continuent à venir de la Fédération de Russie. C’est une seconde étape de l’agression. En 2008, nous avons vu ce qui s’est passé en Géorgie. En 2014, cela se répète aux dépens de la souveraineté de l’Ukraine. Qui sera le prochain sur la liste? C’est pourquoi aujourd’hui l’Europe doit faire preuve de son unité et de sa solidarité. Le principal problème actuellement en Europe, c’est l’absence d’un réel mécanisme permettant de maintenir la paix, de protéger l’intégrité territoriale et la démocratie.

Le modèle postconflit d’après la seconde guerre mondiale est maintenant mis à mal. Nous devons en créer un nouveau, qui tienne compte des réalités et qui permette d’éviter les agressions. Malheureusement aujourd’hui, l’agressivité s’empare de toute la société russe. Elle est dans l’attitude sociale, dans la mentalité envers l’Ukraine, qui essaye d’opposer à cela la confiance, la force morale. Mais sans la normalisation des relations et le retour de la Crimée, il sera bien difficile d’envisager un avenir stable.

Nous sommes un peuple pacifique. Comme Président de l’Ukraine, j’ai proposé un plan de paix. Il faut en effet nouer un dialogue et montrer notre volonté de parvenir à un accord. Il le faut pour sauver des vies humaines.

Mesdames et Messieurs les membres de l’Assemblée, aujourd’hui, les bases de la stabilité en Ukraine sont mises à mal par l’occupation de la Crimée. Les droits politiques, linguistiques et autres y sont violés. Comme toujours, ce sont les minorités nationales qui souffrent le plus. Les Tatars de Crimée et les Ukrainiens de souche font l’objet de discriminations et de persécutions. D’innombrables rapports témoignent que la liberté d’expression des médias, le droit à l’éducation, à la liberté de culte, à la résidence, au travail, à la santé, et le droit de propriété ont été violés. Dans l’est de l’Ukraine, des groupes armés tentent d’imposer la violence par des enlèvements, des tortures, des disparitions. Les persécutions sont devenues le lot quotidien.

Grâce à l’assistance d’organisations internationales – Conseil de l’Europe, Nations unies, OSCE –, nous tentons d’en dresser l’inventaire, d’établir les faits, car il faudra un jour trouver les responsables. L’Ukraine, pour se défendre, prépare ses arguments.

L’élection présidentielle a été une étape importante dans la voie de la restauration de l’ordre et de la paix. Des observateurs internationaux sont venus assister au scrutin. Récemment, j’ai présenté le plan de retour à la paix et à la sécurité, auxquelles aspirent les Ukrainiens. Il n’est plus possible que des gens soient pris en otage, torturés, abattus. À l’heure actuelle, on compte 150 morts, plus de 300 blessés et 174 personnes retenues en otage. En moins d’une semaine, depuis l’établissement du cessez‑le‑feu, 18 soldats ont été tués, 27 ont été blessés et, avant‑hier, un enfant de dix mois a été tué par l’explosion d’une grenade.

Pourtant, nous voulons œuvrer pour la paix, comme le montre le plan que j’ai présenté, et, pour mettre fin à la violence, il faut faire preuve de la plus grande magnanimité possible vis‑à‑vis de ceux qui n’ont pas commis de crimes trop graves, stabiliser la situation et restaurer l’ordre dans les régions. En revenant dans un cadre civilisé, nous retrouverons non seulement la paix mais la confiance. Après quoi, il faudra traiter la question des infrastructures économiques, qui ont été dévastées.

Dans le cadre du groupe de contact tripartite, avec des représentants de l’Ukraine, de la Fédération de Russie et de l’Union européenne, et sous la présidence suisse, nous tenterons de défendre la paix. Mais le préalable est l’arrêt de la violence. Avant de présenter mon plan, j’en ai parlé avec tous les représentants légitimes de tous les organes de pouvoir dans le Donbass, et avec les élites des affaires, qui représentent toutes les entreprises. Chacun a approuvé ce cessez‑le‑feu unilatéral, commencé le 22 juin et qui prendra fin demain, à 14 heures.

Notre tâche consiste à passer de la défense militaire des frontières à leur contrôle pacifique. Lorsque le cessez‑le‑feu sera durable, nous souhaitons établir, avec l’aide de l’OSCE, un suivi indépendant de la situation sur le terrain, mettre un terme à l’afflux des séparatistes, des véhicules blindés, des chars, en un mot mettre en place un suivi rigoureux de la situation en établissant des points de contrôle. Nous souhaitons que les représentants russes participent officiellement à la surveillance des frontières. Ils vérifieront ainsi que nous respectons strictement les engagements du plan de paix, approuvé par la plupart des grands pays du monde, ce dont l’Ukraine leur est reconnaissante.

Le plan de paix ne pourra fonctionner que si la Russie joue le jeu, ce qui n’est malheureusement pas le cas. Il est tout de même précieux de savoir que la Fédération ne déclarera pas la guerre à l’Ukraine, ce qui n’empêche pas que la guerre non déclarée continue de faire rage. Des mercenaires armés jusqu’aux dents arrivent de Russie sur notre territoire. Hier, le Président Poutine, qui a joint au téléphone la Chancelière Merkel et le Président Hollande, a promis d’appuyer le plan de paix. Nous espérons maintenant des mesures concrètes. Depuis cette tribune, j’invite une nouvelle fois la Russie à contribuer au règlement de la situation. Quant à vous, je vous demande d’appuyer le plan de paix non seulement en paroles mais par des actes. Nous attendons des mesures concrètes.

Je le répète: il faut renforcer le contrôle aux frontières pour mettre un terme aux infiltrations de véhicules militaires. Le peuple ukrainien ne veut ni la guerre ni l’anarchie. On tente de lui imposer de l’extérieur des idées séparatistes, mais l’Ukraine est solide et unie. Il faut aussi faire taire les discours de haine véhiculés par les médias russes, qui ne contribuent nullement à restaurer la paix. Les communautés locales souhaitent avoir davantage de droits, dont celui de parler et de chanter dans leur langue, ainsi que d’honorer leurs monuments. C’est ce que prévoient le programme de décentralisation et les amendements à la Constitution que j’ai proposés, et dont le Parlement européen a pris note.

Il est rare qu’un Président récemment élu entreprenne ce type de réforme. Je pense que celle‑ci sera soutenue par le Parlement ukrainien. Les amendements prévoient l’organisation d’élections anticipées, afin que les dirigeants élus des conseils territoriaux exercent de nouveaux pouvoirs et de nouvelles responsabilités. Ils pourront notamment créer des conseils locaux, qui créeront à leur tour des comités exécutifs.

Un autre chantier consistera à restaurer l’économie de la région de Donetsk. Je me réjouis qu’avec nos partenaires de l’Union européennes et les Etats‑Unis, nous ayons pu prévoir un programme de création d’emplois, qui pourra attirer des investisseurs. Un projet porte spécifiquement sur la reconstruction économique de la région, mais il résoudra aussi le problème de la répartition des ressources entre la capitale et les régions. Ce programme sera mis en œuvre conformément à la charte des autorités locales, modifiée par des amendements constitutionnels.

Je suis favorable également à un panel d’enquêtes, dont nous avons d’ailleurs parlé avec le Secrétaire Général, afin d’enquêter sur le recours à la force sur la place Maïdan les 18, 19 et 20 février, ainsi que sur les tragiques événements survenus à Odessa le 2 mai. Nous sommes prêts à une pleine coopération afin que le monde entier sache ce qu’il en est et que les auteurs de ces actes soient bien traduits en justice.

Mesdames et Messieurs les membres de l’Assemblée, l’Ukraine traverse des moments très difficiles, mais également des temps d’espoir. Nous espérons en effet construire une démocratie forte qui soit respectée par la communauté des nations et nous voulons aller vers l’Union européenne.

C’est la raison pour laquelle demain, le 27 juin, je signerai en tant que Président de l’Ukraine l’accord d’association avec l’Union européenne. Car pour nous, l’Union européenne est un succès, un modèle à suivre.

Cela entraînera, bien évidemment, tout un enchaînement de réformes. Mais lorsque l’on m’a demandé quel était mon programme de réformes pour l’Ukraine en tant que président, il m’a été facile de répondre, j’ai dit: «L’accord d’association». Car tout est inclus dans cet accord, que nous chercherons à mettre en œuvre le plus rapidement possible après sa signature.

L’Ukraine va se lancer sur la voie de l’intégration économique et de l’association politique avec l’Union européenne. C’est une chance historique que nous devons, bien sûr, mettre à profit, car voilà bien longtemps que nous aurions dû lancer ces réformes et mettre en place un nouveau contrat social, un système viable de gouvernance qui protège les citoyens de toute menace extérieure et jette les bases d’un développement culturel, économique et social.

En même temps, je veux dire clairement que nous ne voulons pas de changement à tout prix. Certains éléments ne doivent pas être soumis à débat: le système parlementaire, le système actuel des deux langues – une langue officielle et un grand nombre de langues régionales –, la garantie pour les minorités d’utiliser leur langue, l’intégration européenne... Mais tout le reste peut faire l’objet d’un débat public et je puis vous assurer que ce débat a déjà commencé.

J’ai bon espoir que les élections législatives se déroulent dans de bonnes conditions. L’absence d’un niveau de représentation pertinent se fait particulièrement sentir dans le Donbass, dans l’oblast de Donetsk, à l’est du pays, mais j’ai bon espoir que le nouveau parlement soit réélu sur la base d’un scrutin proportionnel et sur des listes ouvertes – les électeurs doivent connaître tous les candidats individuellement. Le gouvernement sera tout d’abord formé par le Premier ministre, puis approuvé par le parlement. Le président assurera la fonction de contrôle.

L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe l’a souvent répété: il faut une réforme du système juridique et judiciaire. Au cours des derniers mois, nous avons vu à quel point ces réformes sont essentielles. Il faut prévoir un meilleur contrôle sur la nomination et le travail des juges. Nous devons poser des garanties pratiques de l’indépendance du judiciaire par rapport aux autres branches du pouvoir. Le bureau du procureur doit travailler sur la base de règles nouvelles, il doit garantir l’application de la loi et la protection des droits de l’homme. Il faut bien réfléchir au système judiciaire et modifier la Constitution en ce sens. La lutte contre la corruption, la nomination de nouveaux juges, la modernisation du service public doivent venir compléter le nouveau système judiciaire en Ukraine.

Au cours des derniers mois, la situation a été très mouvementée. Les événements en Ukraine vont mener à une nouvelle Europe, unie ou divisée, stable ou fragile. Le futur esprit de l’Europe dépendra de la façon dont la situation en Ukraine sera réglée, sur la base du droit international ou du droit du plus fort.

Chacun d’entre nous doit, de son côté, déployer des efforts pour régler le conflit. Au fond, les troubles ont commencé parce que les Ukrainiens ne voulaient pas refuser la démocratie et avaient choisi la voie européenne. Quelqu’un a décidé de les punir pour cela. Cela ne s’arrêtera que lorsque le bon sens et les valeurs européennes domineront. Aidez‑nous à nous en sortir et l’Europe de demain sera unie, stable et forte moralement. Je vous remercie de la solidarité dont vous faites preuve à l’égard de l’Ukraine. Merci de votre soutien à l’Ukraine, elle en a véritablement besoin. Vive l’Ukraine!

LA PRÉSIDENTE (interprétation)

Je vous remercie, Monsieur le Président. Ces applaudissements vous montrent combien le soutien de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe est fort.

Nous passons maintenant aux questions.

M. GROSS (Suisse), porte‑parole du Groupe socialiste (interprétation)

Merci, Monsieur le Président, pour votre intervention.

J’ai une question de base. L’Ukraine a connu deux révolutions. Après la première, les autorités ont déçu des millions de personnes, notamment la jeunesse. Qu’avez‑vous appris de cette première expérience? Comment ne pas répéter les mêmes erreurs?

M. Porochenko, Président de l’Ukraine (interprétation)

Toute la population ukrainienne a tiré les enseignements de ses erreurs. C’est la raison pour laquelle la seconde révolution était totalement différente.

La seconde révolution s’explique assez simplement. Les Ukrainiens dans les rues ne demandaient pas d’augmentation des salaires et des retraites, de baisse d’impôts ou toute autre demande normale dans une démocratie. Ils demandaient un avenir européen. C’était très clair. Ils demandaient que l’accord d’association soit signé, car cet accord est la seule chance de réformer le pays. Ils demandaient que cette mesure soit prise immédiatement, ils demandaient la démocratie!

Nous avons déjà réussi la première épreuve, à savoir l’élection présidentielle. Jamais en Ukraine ne s’étaient tenues d’élections aussi libres, équitables et transparentes. Cela fut possible grâce à cette responsabilité que ressentaient les Ukrainiens. Ils ont montré le jour de cette élection qu’ils étaient unis. Toutes les régions d’Ukraine ont apporté leur soutien à un candidat. Cela montre que nous sommes prêts pour des réformes, que nous sommes prêts pour l’Europe, que nous sommes prêts pour la paix.

Mme ČIGĀNE (Lettonie), porte‑parole du Groupe du Parti populaire européen (interprétation)

Apparemment, la clé d’une solution d’une solution pacifique serait la possibilité de contrôler la frontière. Quelles sont les mesures concrètes que vous prenez à cette fin?

M. Porochenko, Président de l’Ukraine (interprétation)

Je vous remercie d’avoir posé cette question.

Dès que j’ai été investi comme président, j’ai dit qu’il fallait contrôler la frontière avec la Russie. Le 7 juin, nous avons constaté que 287 kilomètres de la frontière n’étaient pas contrôlés. L’idée était de pouvoir maîtriser cette frontière. Les garde‑frontières ukrainiens sont en place aux points stratégiques de la frontière. Mais après le cessez‑le‑feu, on ne peut plus recourir à la force.

Depuis, un poste de garde‑frontières a été pris par des bandits, mais je peux vous assurer que désormais nos unités militaires ont tout verrouillé, il n’est plus possible que des troupes ou des blindés soient envoyés sur le territoire ukrainien.

Nous avons besoin d’une coopération forte avec la Russie. C’est impossible de fermer la frontière en recourant à la force. Il n’est pas possible que, de l’autre côté, il y ait des flux d’artillerie lourde, de blindés ou de troupes qui ne soient pas sous contrôle; cela met à mal l’équilibre dans la région. C’était donc vraiment la priorité des priorités pour les négociations d’hier avec le Président Poutine.

Nous voulons inviter les inspecteurs de l’OSCE et des représentants d’autres organisations internationales à venir sur place afin de contrôler ce qui se passe à la frontière. Je suis sûr que c’est possible, que nous pouvons contrôler la frontière; il le faut car c’est un élément essentiel du plan d’action. Sans cela, nous ne pouvons pas parler d’un plan de paix.

Mme GODSKESEN (Norvège), porte‑parole du Groupe démocrate européen (interprétation)

Quelles sont vos intentions, Monsieur le Président, en matière de lutte contre la corruption? En agissant sur ce sujet, vous permettriez que s’instaure une certaine confiance envers votre gouvernement.

M. Porochenko, Président de l’Ukraine (interprétation)

La lutte contre la corruption est l’une de nos priorités. En effet, la corruption, à l’image d’un cancer, paralyse le Gouvernement et les autorités ukrainiennes. Sans une lutte contre la corruption menée dans la transparence, nous n’avons guère de chances de réussir. C’est la raison pour laquelle l’une de mes toutes premières propositions sera de désigner un procureur général chargé de lutter contre la corruption, mais aussi de mettre en œuvre tout un train de réformes, qui doit d’ailleurs faire partie intégrante de l’accord d’association avec l’Union européenne.

Une partie importante du travail consiste à changer la législation, ce qui a déjà été fait. Maintenant, il faut mettre en œuvre les dispositions votées. Pour cela, des mesures doivent être prises rapidement, de manière transparente et en faisant en sorte qu’elles soient bien comprises. Nous y sommes prêts; la volonté politique existe, avec un nouveau président et un nouveau gouvernement. Nous espérons maintenant des résultats très rapides.

M. GARÐARSSON (Islande), porte‑parole de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (interprétation)

Monsieur le Président, je vous remercie pour votre intervention. Vous avez instauré un cessez‑le‑feu unilatéral à l’est de l’Ukraine et vous avez présenté un plan de paix ambitieux. Le cessez‑le‑feu expire demain. Pensez‑vous, sur la base des efforts qui ont été accomplis, que votre plan de paix permettra de résoudre durablement le problème?

M. Porochenko, Président de l’Ukraine (interprétation)

La situation actuelle représente un défi pour l’Ukraine. Au‑delà des belles déclarations, nous voulons agir; nous voulons manifester notre désir de paix. Je peux d’ailleurs vous dire que nous payons le prix fort, car le cessez‑le‑feu était unilatéral. Le monde entier verra que l’Ukraine est prête à s’engager sur la voie de la paix et à trouver une solution à ce conflit.

Je vais vous donner un exemple pour illustrer la situation: hier, nous nous sommes mis d’accord pour organiser une réunion à laquelle devaient assister l’ancien Président de l’Ukraine, le représentant de l’ambassade de l’Ukraine et l’ambassadeur de l’OSCE. Malheureusement, les séparatistes n’ont pas envoyé de représentant, car cela ne les intéresse pas, ce qui est en soi très significatif. Demain, les discussions se poursuivront. Or on m’a fait savoir qu’il y a une demi‑heure, c’est‑à‑dire 12 heures avant l’expiration du cessez‑le‑feu, les séparatistes ont manifesté leur volonté d’y participer.

Tout dépendra donc des négociations de demain. Si certains éléments clés du plan de paix sont acceptés par les séparatistes, nous aurons toutes les raisons de nourrir de grands espoirs. Il serait vraiment dommage qu’il soit rejeté. Quoi qu’il en soit, la décision sera prise demain. Pour l’instant, je ne puis vous dire ce qui se passera.

M. HUNKO (Allemagne), porte‑parole du Groupe pour la gauche unitaire européenne (interprétation)

Merci beaucoup, Monsieur Porochenko, pour votre allocution. Ce matin, nous avons abondamment discuté des conséquences humanitaires du conflit dans l’est du pays, notamment au travers de la question des réfugiés. Le cessez‑le‑feu est très prometteur. Sur la base des informations dont vous disposez actuellement – vous nous avez dit qu’une partie des séparatistes semble disposée à négocier –, avez‑vous l’intention de le reconduire demain? Peut‑être deviendra‑t‑il permanent, de manière à laisser la voie ouverte aux négociations.

M. Porochenko, Président de l’Ukraine (interprétation)

Le fait que vous ayez eu un débat ce matin sur ce sujet montre que vous suivez de près la question ukrainienne, ce qui est très important pour nous.

Premièrement, les séparatistes n’ont pas déposé les armes. Pendant six jours, nous avons respecté le cessez‑le‑feu, nous contentant de répondre aux attaques des séparatistes, lesquelles n’ont d’ailleurs pas cessé. Les séparatistes ont publiquement déclaré qu’ils ne reconnaissaient ni le cessez‑le‑feu ni le plan de paix. À la suite de la conversation téléphonique d’hier avec M. Poutine, la position des séparatistes semble avoir changé. Nous verrons demain ce qu’il en est.

Deuxièmement, s’agissant de la situation humanitaire, nous avons considéré qu’il fallait rétablir les services de base – comme l’eau et l’électricité –, notamment à Kramatorsk et Lougansk. Cela faisait 15 jours que les habitants en étaient privés. Nous avons donc profité du cessez‑le‑feu pour rétablir ces services, même si nous avons dû le faire sous le feu des séparatistes. En outre, nous avons fait le nécessaire pour aider les personnes obligées de quitter les régions où agissent les séparatistes.

Comme je vous l’ai dit, la question humanitaire est ma priorité. C’est la raison pour laquelle nous avons proposé de modifier la Constitution, de promulguer une loi d’amnistie et d’engager des négociations internationales. Malheureusement, si la politique de la main tendue ne débouche sur rien, il nous sera difficile de maintenir longtemps le cessez‑le‑feu.

Nous devons agir, non seulement pour l’Ukraine, pour le Donbass et pour les relations bilatérales avec la Russie, mais aussi pour l’ensemble de l’Europe. En effet, ce qui se passe chez nous peut aussi se produire ailleurs si nous ne faisons pas preuve de solidarité et si nous ne mettons pas en place les mécanismes permettant de garantir la stabilité et la sécurité en Europe.

LA PRÉSIDENTE (interprétation)

Je vous propose que nous prenions les questions suivantes par groupes de trois, ce qui permettra à un plus grand nombre de membres de l’Assemblée de s’exprimer.

M. FOURNIER (France)

Monsieur le Président, le peuple ukrainien, notamment lors des manifestations sur la place Maïdan, a exprimé son exaspération à l’égard de la corruption qui ronge l’Ukraine. Vous venez de nous indiquer que vous souhaitez mettre en place un plan anti‑corruption au niveau national, impliquant l’ensemble des acteurs de la vie politique et publique. Quel en est le calendrier? Quelles sont les mesures qui vous paraissent les plus urgentes?

Mme BECK (Allemagne) (interprétation)

Monsieur le Président, je vous remercie pour votre discours extrêmement convaincant. Je crois que vous venez de rendre un immense service à votre pays pour ce qui est de la reconnaissance de sa souveraineté. Pensez‑vous qu’il soit possible que le Président russe accepte le plan de paix, tout en disant qu’il n’a pas d’influence sur le comportement des séparatistes?

M. BADEA (Roumanie) (interprétation)

Monsieur le Président, toutes mes félicitations pour votre courage et pour la décision prise de rapprocher l’Ukraine de la famille européenne.

Dans la mesure où la Cour suprême de Moldova a décidé que la langue officielle serait le roumain, le moldave continuera‑t‑il d’être considéré dans votre pays comme une langue minoritaire?

M. Porochenko, Président de l’Ukraine (interprétation)

La corruption est un grand défi que l’Ukraine se doit de relever. Si nous ne parvenons pas à des résultats rapides, nous perdrons toutes les autres batailles. Il faut modifier la législation certes, mais cela ne suffit pas. Nous sommes dotés déjà de nombreuses lois en la matière, l’objectif est d’obtenir des résultats concrets, qu’il convient d’afficher. Voilà le message que j’adresse au Bureau du procureur général. Je le lui ai d’ailleurs signifié clairement la semaine dernière. Personne ne peut agir hors du cadre législatif.

Je suis très optimiste, car la corruption ne peut sévir dans un pays qu’à partir du moment où les personnes corrompues sont protégées par quelqu’un de haut placé. Le phénomène est rendu possible par l’absence de toute volonté politique de lutter contre la corruption. Or, la situation, aujourd’hui, a changé, ces hautes protections sont tombées et nous avons la volonté de lutter contre la corruption. Les Ukrainiens doivent nous faire confiance. D’ailleurs, si nous ne luttons pas contre la corruption, ils ne nous feront pas confiance. Toutes les autorités l’ont compris.

Madame Beck, je vous remercie de votre propos sur la souveraineté de l’Ukraine. Il était important que les élections soient transparentes, cette transparence s’imposait pour que notre souveraineté soit reconnue. Le nombre des observateurs était très élevé. De là, on ne pouvait que reconnaître les nouvelles autorités, le nouveau Président, la nouvelle Ukraine. C’est donc une première victoire – et elle est essentielle.

Monsieur Badea, vous abordez les aspects clés de la décentralisation. Au sein de la délégation parlementaire du Conseil de l'Europe, M. Popescu représente la minorité roumaine. Plus jamais la question des langues et de la culture ne pourra rompre l’unité de mon pays. C’est l’un des aspects clés de la décentralisation. Il faudra donc défendre tous les droits des minorités; c’est l’une de nos grandes priorités. Cela vaut pour les Roumains, les Slovaques, les Russes, les Tatars de Crimée. À cet égard, je suis ravi et fier qu’un représentant de Crimée, Mustafa Dzhemiliev, soit présent parmi nous. Il est un grand leader pour les Tatars de Crimée, il est un héros, un patriote.

En montrant que nous avons de bonnes relations avec l’ensemble des minorités nous renforcerons l’unité du pays.

M. GHILETCHI (République de Moldova) (interprétation)

Monsieur le Président, félicitations pour votre victoire et pour ce qui s’est passé à Bruxelles hier. Je suis très heureux de constater le rapprochement de l’Ukraine et de la République de Moldova.

M. Porochenko, Président de l’Ukraine (interprétation)

Meilleurs vœux à vous.

M. GHILETCHI (République de Moldova) (interprétation)

L’Ukraine est confrontée à de nombreux défis, dont le séparatisme fait partie. Comme vous le savez, l’Ukraine joue un rôle clé dans la recherche d’une solution au conflit en Transnistrie. Selon vous, pouvons‑nous avoir quelque espoir, aujourd’hui que vous êtes à la tête de l’Ukraine, qu’une solution à ce conflit soit trouvée?

M. NÉMETH (Hongrie) (interprétation)

Meilleures salutations, Monsieur le Président, et félicitations pour votre élection.

Félicitations encore pour votre accord avec l’Union européenne et votre accord avec les Hongrois des Carpates.

La prochaine étape est un régime sans visas entre l’Ukraine et l’Union européenne. Selon vous, est‑ce une priorité? Un régime sans visas pourrait‑il être mis en place dès cette année?

M. JENSSEN (Norvège) (interprétation)

Monsieur le Président, je vous adresse toutes mes félicitations.

Les défis que vous avez à relever semblent considérables. Il faut instaurer la paix à l’est du pays, poursuivre les échanges avec l’Union européenne et traiter des nombreuses questions qui se posent au niveau national: lutter contre la corruption, lancer des réformes démocratiques, assurer les droits de minorités.

Monsieur le Président, en ces temps de bouleversements et de violences, ferez‑vous des réformes sur le droit des minorités une priorité?

M. Porochenko, Président de l’Ukraine (interprétation)

S’agissant de la Transnistrie, mon expérience est grande. Nous ne devrions donner aucune chance au mouvement séparatiste. Au début des années 90, la République de Moldova connaissait un processus similaire à celui que nous connaissons aujourd’hui dans les provinces de Donetsk et de Lougansk. Nous avons essayé de geler le conflit en utilisant les forces de maintien de la paix en Russie. Depuis quasiment une trentaine d’années, des centaines de milliers de personnes ont supporté des conditions de vie déplorables. Elles ont souffert de l’absence de démocratie, de l’absence du développement économique, d’une corruption endémique. De cette situation nous devons tirer tous les enseignements et éviter pour les régions de Donetsk et de Lougansk le scénario que connaît la Transnistrie.

La République de Moldova a payé un prix très élevé. Nous apportons tout notre soutien à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de la Moldova. Demain, nous serons ensemble pour signer l’accord d’association avec l’Union européenne, ce qui permettra d’améliorer nos chances de trouver une solution au conflit gelé de la Transnistrie qui perdure depuis tant d’années, et cela grâce aux efforts conjoints de la République de Moldova, de l’Union européenne avec la participation possible de la Russie.

Pour ce qui est d’un régime sans visas, je signerai demain le deuxième volet du DCFTA. C’est la première phase d’un régime sans visas. Au cours de la seconde moitié de l’année, l’Ukraine, j’en suis persuadé, pourra appliquer les lois adoptées au cours du premier semestre. À partir du 1er janvier 2015, nous pourrons sans nul doute bénéficier d’un tel régime. C’est important pour la démocratie et pour devenir Européens. Et c’est essentiel pour moi. Mais ce n’est pas la fin, parce que, non seulement l’Ukraine veut bénéficier d’un accord d’association plein et entier, le DCFTA, et d’un régime sans visas, mais elle a également pour principal objectif de lancer des réformes extrêmement efficaces. C’est ainsi qu’à très court terme, l’Ukraine pourra envisager de se porter candidate à l’Union européenne – nous comptons sur votre soutien, Mesdames et Messieurs.

S’agissant des réformes démocratiques, il est impossible d’envisager d’être candidat à l’Union européenne sans avoir lancé toutes les réformes démocratiques et sociales nécessaires. Je suis cependant convaincu que la question de la sécurité sera résolue cette année; la vérité est de notre côté, Dieu est de notre côté et le monde entier est de notre côté. Notre opposant, lui, est totalement isolé. C’est pourquoi je crois en la victoire et la paix.

M. DÍAZ TEJERA (Espagne) (interprétation)

Monsieur le Président, je vous remercie pour le travail que vous avez accompli. Je remercie toujours ceux qui œuvrent pour la stabilité dans le monde, je vous souhaite donc tout le succès possible.

Ma question concerne la construction d’un nouveau pouvoir judiciaire qui est, à mon avis, la tâche la plus difficile. Adopter des lois est une chose relativement simple, mais former des juges indépendants est plus difficile. Des juges qui n’appliquent que la loi sans que cela ait une répercussion sur leur vie personnelle et professionnelle. Comment pouvons‑nous vous aider à construire ce nouveau pouvoir judiciaire?

M. VILLUMSEN (Danemark) (interprétation)

Monsieur le Président, je me suis rendu en Ukraine et j’ai parlé avec le président du parti Svoboda qui me disait qu’il voulait interdire le Parti communiste. Qu’en pensez‑vous? Etes‑vous d’accord pour dire qu’une telle mesure n’est pas démocratique? N’êtes‑vous pas inquiet de constater que la participation du Pravyï Sektor du Parti svoboda à votre gouvernement crée une certaine méfiance dans la partie orientale du pays?

Mme MATTILA (Finlande) (interprétation)

Excellence, vous venez de nous raconter comment les gens vivent, sans eau ni électricité, depuis plusieurs jours. Comment envisagez‑vous l’action des ONG – je pense notamment à la Croix‑Rouge – en Ukraine? Seront‑elles en mesure de vous aider? Pourront‑elles œuvrer en toute liberté?

M. Porochenko, Président de l’Ukraine (interprétation)

Monsieur Díaz Tejera, si vous me demandez quelle est ma priorité – et le sujet le plus difficile –, je vous répondrai l’instauration de la paix. Ensuite, effectivement, c’est la réforme du système judiciaire. Vous avez entièrement raison, on peut adopter toutes les lois que l’on veut, mais il est impossible de créer de nouveaux juges et un système indépendant du jour au lendemain. Il s’agit là d’un défi important. Nous comptons donc sur la coopération de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Mais, soyez‑en sûr, nous souhaitons que le système judiciaire soit totalement indépendant et transparent.

Il est très difficile de lancer une réforme judiciaire lorsque moins de 4 % de la population font confiance aux tribunaux. Mais nous devons le faire, comme nous devons lutter contre la corruption.

Concernant l’interdiction de certains partis politiques, je vous répondrai que si la majorité de la population ne les soutiennent pas, la meilleure façon de les éliminer est de ne pas voter pour eux. C’est la façon la plus démocratique de les supprimer. J’espère d’ailleurs que les élections législatives pourront se tenir au mois d’octobre.

J’ajouterai que, contrairement à ce qui est dit – que le soutien aux nationalistes est important –, les partis nationalistes n’ont obtenu que 1 % des votes lors de la dernière élection. Cela prouve que la société ukrainienne est vraiment saine, les électeurs responsables et que nous pouvons régler les problèmes par des élections démocratiques.

S’agissant de la situation humanitaire, nous avons mis en place une coopération efficace avec les Nations Unies et l’OSCE et nous ferons de notre mieux pour aider les populations. Mais il est extrêmement dangereux de se rendre dans les zones de conflit, où des gens sont pris en otages – même des représentants des missions humanitaires. Nous ne pouvons pas attendre pour nous mettre autour de la table des négociations, car tous les jours des personnes sont tuées et la situation humanitaire s’aggrave.

M. CHISU (Canada, observateur) (interprétation)

Monsieur le Président, je vous félicite pour votre élection. Le Canada a fermement condamné l’intervention militaire russe en Crimée, ainsi qu’au sud et à l’est de l’Ukraine. Il s’agit là d’une violation patente de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Le Canada ne reconnaît ni la légitimité, ni le résultat du référendum tenu à l’est et au sud de l’Ukraine ni les tentatives russes d’annexer la Crimée.

Monsieur le Président, comment vous préparez‑vous à mettre fin à une nouvelle déstabilisation de l’Ukraine? Et comment allez‑vous rétablir l’intégrité territoriale du pays?

M. ZINGERIS (Lituanie) (interprétation)

Monsieur le Président, je vous remercie pour ce que vous avez fait depuis le sommet de Vilnius. Au cours de ces six derniers mois, vous avez défendu bec et ongles les valeurs fondamentales de cette Organisation. À Kiev, sur la place Maïdan, vous avez fait ce qu’il fallait faire. Et je pense que les réformes économiques vont être mises en place rapidement.

Que pouvons‑nous faire pour assurer votre succès? Vous avez parlé d’otages, alors comment pouvons‑nous faire pour faire libérer le fils de M. Dzhemiliev.

M. KENNEDY (Royaume‑Uni) (interprétation)

Monsieur le Président, je vous salue et vous souhaite bon vent pour les discussions que vous allez avoir à Bruxelles – je sais que votre ministre des Affaires étrangères a déjà commencé à les mener en début de semaine.

Quel est votre sentiment sur le fait que les leaders européens se concentrent sur leur pré carré présidentiel? Cela ne risque‑t‑il pas de détourner l’attention des gens des questions importantes que vous allez mettre sur la table?

M. Porochenko, Président de l’Ukraine (interprétation)

Le Canada a été le premier pays à reconnaître notre indépendance. Il a été l’un des farouches partisans de la souveraineté de notre pays. Je suis certain qu’ensemble, nous pourrons remporter la bataille de la paix et engager les réformes nécessaires en Ukraine. Les consultations bilatérales que nous menons avec le Premier ministre canadien sont très fructueuses. Il était d’ailleurs présent lors de mon investiture. Je compte beaucoup sur l’aide du Canada à l’avenir.

La Lituanie a, elle aussi, joué un rôle important auprès de mon pays. Le mouvement de la place Maïdan a commencé à Vilnius. Lorsque M. Ianoukovitch a refusé de signer l’accord d’association avec l’Union européenne, nous avons été très déçus, mais cet événement nous a poussés à aller de l’avant. Nous nous sommes battus pour notre avenir européen et dans ce combat, le soutien de la Lituanie a été inlassable. Je me souviens parfaitement du discours de la Présidente Grybauskaité à Vilnius lors du Sommet sur le partenariat oriental. La solidarité au sein de la famille européenne est essentielle!

Le soutien du Royaume‑Uni est lui aussi resté indéfectible. L’Ukraine est l’une des rares questions sur lesquelles MM. Cameron et Miliband, que j’ai rencontrés l’un et l’autre, sont à l’unisson!

Je n’ai d’autre choix aujourd’hui que d’être à la hauteur des responsabilités qui sont les miennes. Les attentes sont grandes et nous devons saisir cette chance, probablement la dernière, d’instaurer une Ukraine démocratique en Europe. Dans cette bataille, que nous devons gagner, nous aurons besoin de vous tous. Je remercie donc chacun d’entre vous pour son soutien. Il ne s’est pas démenti par le passé et je compte sur lui à l’avenir!

LA PRÉSIDENTE (interprétation)

Vous pouvez compter sur notre soutien à tous, Monsieur le Président! Je vous remercie beaucoup pour votre présence aujourd’hui.