Boris

Trajkovski

Président de « l’ex-République yougoslave de Macédoine »

Discours prononcé devant l'Assemblée

mercredi, 28 juin 2000

Monsieur le Président, chers parlementaires et hôtes distingués, Mesdames et Messieurs, c’est un honneur pour moi de prendre aujourd’hui la parole devant cette Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Je souhaite tout d’abord exprimer mes condoléances à la suite du décès de M. Pierre Pflimlin, ancien Président du Conseil de l’Europe et ancien maire de Strasbourg.

Je voudrais vous faire part de mon point de vue sur deux questions générales: la situation en Europe du Sud- Est et son impact sur la République de Macédoine, et ma vision de l’Europe du XXIe siècle et les moyens dont nous disposons, nous Européens, pour la construire. Mesdames et Messieurs, dans un monde où ne se propagent, semble-t-il, que les mauvaises nouvelles, je vous apporte aujourd’hui une bonne nouvelle. J’ai le plaisir de vous informer que la situation en Europe du Sud-Est est en voie d’amélioration, malgré les problèmes existants. Cela est en grande partie dû à vos efforts dont nous vous remercions.

En Albanie, les réformes progressent. Au niveau bilatéral, les relations s’améliorent de jour en jour. Notre gouvernement a conclu avec nos amis albanais plusieurs accords qui profiteront à nos deux peuples. Nous nous sommes engagés dans une coopération intensive et fructueuse en proposant des projets régionaux communs dans le cadre du Pacte de stabilité. Plus au sud, nos relations de coopération avec nos amis grecs continuent de s’améliorer dans tous les domaines d’intérêt commun, en particulier en ce qui concerne les nouvelles initiatives économiques prises par nos deux Etats, pour ainsi dire chaque semaine. Nous entretenons également d’excellentes relations de coopération avec un autre pays de la région, membre de l’Otan: la République de Turquie. Mon ami Petar Stoyanov, Président de la Bulgarie, a effectué une visite récente en Macédoine; à cette occasion, nos deux pays ont signé neuf accords bilatéraux différents dans des domaines très divers. Ces accords renforceront les relations de coopération positives entre nos deux pays.

Le régime de la République fédérale de Yougoslavie, c’est-à-dire le régime serbe, est aujourd’hui le principal obstacle à la stabilité dans la région. Nous devons tous, ensemble, redoubler d’efforts pour que la Yougoslavie rejoigne la famille des nations européennes, à laquelle les citoyens yougoslaves appartiennent et souhaitent appartenir.

Au Monténégro, République fédérale de Yougoslavie, les récentes élections locales ont confirmé les réformes et le processus démocratique engagé par le Président Djukanovic. Le Monténégro a besoin de notre soutien et de nos encouragements mérités, et c’est là la bonne approche à adopter.

En ce qui concerne le Kosovo, République fédérale de Yougoslavie, où la situation s’améliore en dépit de sa gravité, il est indispensable de construire une société démocratique multiethnique, respectueuse des droits de l’homme et des libertés, y compris des droits de toutes les communautés ethniques. Nous sommes préoccupés par la violence et le grand nombre d’incidents interethniques, ainsi que par les tensions qui pourraient gagner les régions voisines. Nous pensons par conséquent que la Kfor doit renforcer sa présence et ses activités sur la frontière, afin de prévenir tout débordement éventuel de cette violence dans les pays voisins, ainsi que la propagation de la criminalité organisée et de l’extrémisme dans toute la région.

En quoi ces problèmes concernent-ils l’ex-République de Macédoine»? Nombreux sont ceux qui comparent mon pays à un îlot de stabilité. Cela correspond parfois à la réalité. C’est le seul pays de l’ex-Yougoslavie à avoir évité la guerre et un bain de sang. Mais je ne veux pas que mon pays soit seulement un îlot de stabilité. Je veux qu’il fasse partie intégrante d’une péninsule de stabilité: l’Europe du Sud-Est.

Comment pouvons-nous construire cette péninsule de stabilité en Europe du Sud-Est? Il existe des voies communes que la plupart des Etats épris de liberté accepteront d’emprunter. Dans nos Etats respectifs, les relations de bon voisinage, une coopération économique constante, l’amélioration de la coopération politique et le renforcement des liens culturels et éducatifs contribueront à renforcer la stabilité. Tous les Etats et citoyens de la région ont le devoir de participer à ce processus.

La communauté internationale peut soutenir «l’ex- République de Macédoine» et ses voisins dans leurs efforts pour renforcer et exporter cette stabilité. Le Pacte de stabilité sert d’excellente base au développement de la coopération entre voisins, mais des efforts importants sont nécessaires pour augmenter son impact.

Je dois également mentionner à cet égard l’importance accordée «dans l’ex-République de Macédoine» à la construction du corridor 8. Son importance dans les domaines de l’économie et de la communication est certaine, mais son importance culturelle et politique sera encore plus grande. Ce corridor facilitera les communications entre Albanais, Macédoniens, Bulgares et Turcs, qui apprendront à mieux se connaître. Nombre de préjugés historiques pourront ainsi disparaître.

L’Assemblée parlementaire et le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, dans la recommandation adoptée en avril dernier, ont reconnu le mérite de «l’ex-République de Macédoine» pour son accueil des réfugiés. Cette responsabilité était lourde, mais nous avons pris cette décision car elle était juste. «L’ex-République de Macédoine» mérite le soutien et les encouragements des autres Etats, car notre pays, qui compte plus de deux millions d’habitants, fait partie de l’Europe, veut adhérer aux structures euro-atlantiques, est épris de liberté et a adopté les principes de l’économie de marché.

Nous nous félicitons de l’indispensable soutien politique de Strasbourg, en particulier de l’appel en faveur d’une aide économique, car il contribue à renforcer la stabilité. Laissez-moi ajouter cela: comme nous le savons tous, la prospérité économique est la clé de la stabilité dans la région. Cette prospérité passe par l’aide économique offerte à la République de Macédoine, mais aussi par le développement économique grâce à des investissements étrangers directs. Je vous appelle par conséquent aujourd’hui à encourager les flux d’investissements directs en Macédoine. Nous contribuerons à cet effort, puisque nous continuerons de réformer notre législation pour faciliter ce processus.

«L’ex-République de Macédoine» sait que les pays de la région ont une importante responsabilité à assumer pour surmonter ces difficultés et elle est prête, à la fois de sa propre initiative et en coopération avec ses voisins, comme cela a été le cas jusqu’à présent, à poursuivre ses efforts en vue de garantir des conditions de prospérité dans la région. Nous croyons et espérons que nous bénéficierons à cet égard d’un large soutien international. Nous pensons notamment que toutes les tendances en faveur de la création d’Etats ethniquement purs et la notion de «Grand Etat», soutenues par quelque partie que ce soit, seront totalement découragées, puisqu’elles restent malheureusement la principale menace à la paix dans la région. Au lieu de modifier leur tracé, ouvrons nos frontières à l’esprit européen.

Mesdames et Messieurs, sur le plan interne, «l’ex- République de Macédoine» s’efforce en permanence d’améliorer la stabilité à l’intérieur de ses frontières. Les conditions pour ce faire sont, notamment, la prospérité économique, l’Etat de droit et le développement de la tolérance. Mon gouvernement a entrepris des réformes économiques et politiques majeures. Des lois essentielles ont été adoptées, en particulier en ce qui concerne le développement de l’économie de marché et l’accélération des privatisations. Parallèlement, nous travaillons à des réformes dans les domaines de l’éducation, de la politique sociale et de l’administration locale. Ces réformes en cours sont douloureuses, mais nécessaires. Les résultats de ce processus sont attendus au cours de cette année et nous aurons besoin de votre soutien ininterrompu pour faire comprendre à nos citoyens que nous sommes sur la bonne voie.

Dans ce contexte, j’ai le plaisir de vous informer que la nouvelle loi sur l’enseignement supérieur sera bientôt présentée au parlement. Le projet de loi a été préparé en coopération avec le haut-commissaire pour les minorités nationales de l’OSCE, M. Max Van der Stoel, et son groupe d’experts. Cette loi rendra l’enseignement supérieur dans «l’ex-République de Macédoine» compatible avec les normes européennes, et fournira le cadre juridique pour la résolution du problème de l’enseignement supérieur et des minorités. La proposition du haut-commissaire de créer un institut privé d’enseignement supérieur en langue albanaise sera mise en œuvre dès l’adoption de la loi. Nous pensons également qu’en réglant ce problème, qui est à l’origine de tensions dans les relations entre la majorité et la minorité depuis des années, il sera possible de renforcer la cohésion de la société macédonienne. L’adoption de cette loi permettra au pays de ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.

Notre détermination à faire partie des structures euro-atlantiques telles que l’Union européenne et l’Otan reflète notre désir de stabilité, de sécurité et de prospérité accrues. Je pense que les citoyens macédoniens ont prouvé leur volonté de contribuer à ce résultat et je sais que Bruxelles en est consciente.

Mesdames et Messieurs, je voudrais vous faire part de ma vision de l’Europe au XXI' siècle et de mon point de vue sur les moyens dont nous disposons, nous Européens, pour la construire. L’unité de notre continent à l’aube du XXI' siècle est une condition préalable indispensable non seulement au développement de l’Europe, mais aussi à une paix durable. Les valeurs et les principes éthiques fondamentaux de l’Europe auxquels nous adhérons tous doivent être gérés et diffusés de manière égale et juste. Laissez-moi à cet égard reprendre les propos d’un grand défenseur des droits civils: «L’injustice, où qu’elle soit, est une menace, partout, pour la justice.»

Mesdames et Messieurs, laissez-moi aborder quelques questions qui me semblent d’une très grande importance pour nous tous, au moment même où l’Europe entre dans le XXI' siècle. Ma vision de l’Europe est celle d’une Europe où la prééminence du droit est renforcée par l’engagement de tous les Etats européens à respecter les droits de l’homme. A cet égard, la Cour européenne des Droits de l’Homme doit rester un symbole de cet engagement, doit continuer de juger en toute indépendance et doit obtenir le soutien dont elle a besoin.

Nos enfants, ces jeunes qui sont notre plus grand atout, doivent eux aussi bénéficier du soutien, des encouragements et des outils nécessaires afin qu’ils puissent conduire l’Europe et le monde de façon remarquable lorsqu’ils atteindront l’âge adulte et occuperont des fonctions de direction au sein du gouvernement, de l’économie, de l’éducation et de la société. Il s’agit également de leur donner des conseils et de leur apprendre la discipline, en leur enseignant les valeurs, les principes éthiques, l’importance du dur labeur et la nécessité d’être créatif. Nos systèmes éducatifs doivent être renforcés pour que nos enfants puissent bénéficier du meilleur enseignement possible. A cet égard, j’espère que vous soutiendrez l’initiative de mon pays en faveur d’un centre de la jeunesse eurobalkanique sur les rives de notre lac Ohrid.

Mesdames et Messieurs, l’Europe du XXIe siècle doit être plus qu’un simple continent sans guerre. Elle doit être plus qu’un continent où règne la paix. L’Europe du XXIe siècle doit être un continent où l’ouverture des frontières est la règle et où les citoyens sont libres de voyager de la mer Baltique à la mer Noire. L’Europe du XXI' siècle doit avoir une économie unifiée. D’aucuns ont même proposé que l’utilisation de l’euro soit étendue dès aujourd’hui à l’Europe du Sud-Est pour favoriser la stabilité. L’Europe du XXIe siècle doit développer de nouveaux mécanismes commerciaux tels que le commerce électronique. L’Europe du XXIe siècle doit être pionnière dans les domaines de la science, de la technologie, de l’éducation et de la santé. Elle doit créer et innover pour trouver de nouvelles solutions aux nombreux problèmes nouveaux auxquels nos populations sont confrontées dans le «meilleur des mondes».

Monsieur le Président, permettez-moi de conclure en revenant encore une fois sur la région dont je suis originaire. Je suis profondément convaincu que le processus de stabilisation de notre région arrivera à son terme lorsque les pays de la région adhéreront à l’Otan et à l’Union européenne, lorsque l’Europe nous servira de toit commun à tous. A cet égard, je voudrais souligner que la stabilité et le développement de la région ne seront jamais absolus sans la participation de la République fédérale de Yougoslavie. Par conséquent, je pense qu’il convient d’encourager tout effort de démocratisation et toute force démocratique dans cette république.

Nous devons tous œuvrer pour que les valeurs fondamentales de la démocratie, l’Etat de droit et les droits de l’homme soient renforcés et promus à l’avenir. La concrétisation de cet objectif dépend avant tout de l’attachement profond de chaque pays à ces valeurs. Par son comportement, même dans les périodes les plus difficiles, la République de Macédoine a prouvé que le respect des valeurs promues par le Conseil de l’Europe reste sa priorité. Je suis certain que vous vous accorderez avec moi sur ce point et le fait que vous ayez recommandé la clôture de la procédure de suivi à l’égard de «l’ex-République de Macédoine» en est la meilleure preuve.

Cela a été un immense plaisir pour moi de m’adresser à vous aujourd’hui dans cet hémicycle, siège de la démocratie européenne. Je vous remercie pour le temps que vous m’avez accordé, pour votre attention et votre soutien ininterrompu.

LE PRÉSIDENT (traduction)

Monsieur Trajkovski, je vous remercie de cette allocution fort inspirée. Il est près de 13 h 20 et nous avons neuf questions. Je crois que nous devrions faire notre possible pour les aborder toutes, en gardant toutefois à l’esprit qu’il nous faut impérativement – je dis bien impérativement – en terminer à 13 h 30. Je ne puis, en effet, demander aux interprètes de rester ne serait-ce qu’une minute de plus. Ils ont déjà été bien généreux de nous accompagner jusqu’ici et je tiens à les en remercier.

Les deux premières questions, qui portent sur le Pacte de stabilité, émanent de MM. Jaskiernia et Kirilov.

M. JASKIERNIA (Pologne) (traduction)

Monsieur Trajkosvki, l’idée de projets régionaux que vous souhaitez entreprendre dans le cadre du Pacte de stabilité me paraît fort intéressante. J’aimerais connaître les objectifs de ces projets. J’aimerais également savoir ce que vous attendez du Conseil de l’Europe et de ses Etats membres à cet égard.

M. KIRILOV (Bulgarie) (traduction)

Au cours de votre allocution – que j’ai suivie avec un grand plaisir – vous avez évalué le Pacte de stabilité en général et le huitième couloir en particulier. Quelles sont, pour votre pays, les autres priorités en matière de projets d’infrastructures? Quelle importance accordez-vous au réseau ferré entre la Bulgarie et «l’ex-République yougoslave.de Macédoine»?

M. Trajkovski, Président de « l’ex-République yougoslave de Macédoine » (traduction)

Pour ce qui concerne le Pacte de stabilité, vous me permettrez un bref rappel historique. Dans les années qui ont suivi la défaite des pays de l’Axe, George Marshall, alors ministre américain des Affaires étrangères, avait attiré l’attention sur le fait que l’Europe se redressait plus lentement que prévu et qu’elle présentait des signes évidents de désintégration: «Le patient va mal, avait-il déclaré, et les médecins ne savent quoi faire.» George Marshall avait tiré la sonnette d’alarme, indiquant qu’il était non seulement indispensable de reconstruire la région, mais aussi d’agir vite et avec détermination. Cet appel, je le reprends aujourd’hui à mon compte: la crise ethnique dans la région a engendré un processus de désintégration et il faut prendre le plus rapidement possible les mesures propres à l’enrayer.

Le Pacte de stabilité a pour but de construire une région prospère et pacifique, où régneront la démocratie et l’économie de marché. La Macédoine apportera sa contribution à la réalisation de cet objectif. Pour moi, la mise en œuvre du Pacte de stabilité doit se fonder sur les principes de la justice, de la prospérité, de la tolérance et de la coexistence pacifique.

Nous avons besoin du pacte. La Macédoine, qui a soutenu cette initiative dès la première heure, préside actuellement la Table n° 2. Nous plaçons de grands espoirs dans cet instrument. Comme je l’indiquais tout à l’heure, la réalisation du couloir n° 8 doit aller de pair avec des mesures économiques propres à créer un environnement propice aux échanges et à la communication. Le couloir n° 8 revêt également une grande importance stratégique et politique. Le renforcement de la démocratie dans «l’ex-République yougoslave de Macédoine» dépend dans une large mesure de la prospérité économique des autres pays du pacte.

C’est pourquoi il est de la plus haute importance d’améliorer les réseaux électriques avec la Bulgarie et l’Albanie. La coopération que nous avons engagée avec ces pays est porteuse d’espoir. Nous souhaitons un soutien financier et je prierai les membres de l’Assemblée d’intervenir auprès de leurs parlements nationaux en faveur de la mise en œuvre du pacte.

LE PRÉSIDENT (traduction)

Merci, Monsieur Trajkovski. Il ne nous reste que quelques minutes, si bien que nous ne pourrons aborder que trois autres questions. Celles-ci, portant sur la tolérance et les minorités, émanent respectivement de MM. Begaj, Telek et Toshev. Monsieur Begaj, soyez bref, je vous prie.

M. BEGAJ (Albanie) (traduction)

Gardant à l’esprit à la fois le désir de nos deux pays – voisins et amis – de renforcer leur coopération dans le cadre du Pacte de stabilité et votre personnalité en tant que Président d’un pays ami, plébiscité tant par les Macédoniens que par les Albanais vivant sur votre territoire, j’aimerais savoir quand vous comptez ouvrir l’université de Tetova, comme promis par votre Premier ministre il y a moins d’un an dans cet hémicycle.

M. TELEK (Turquie) (traduction)

Durant la guerre qui a fait rage en Europe du Sud-Est, «l’ex-République yougoslave de Macédoine», sous la houlette d’un gouvernement conscient de ses responsabilités, a réussi à éviter l’écueil de l’instabilité et à poursuivre avec beaucoup de détermination dans la voie du développement démocratique. Le pays se trouvant au cœur d’une région secouée par les conflits ethniques et comptant lui-même de nombreuses minorités, y compris des Turcs, des Albanais, des Serbes et des Rom, quels sont, selon vous, les facteurs qui ont permis de préserver, voire de renforcer, l’unité de la République? Pensez-vous que l’expérience de votre pays peut servir de modèle en vue de la promotion de la paix, de l’harmonie et de la stabilité dans la région?

M. TOSHEV (Bulgarie) (traduction)

Je vous souhaite la bienvenue dans notre Assemblée, Monsieur le Président.

Je me rappelle que, au cours de votre campagne électorale, vous aviez tenu un discours préconisant la tolérance, si importante pour votre pays. Vous aviez condamné des cas isolés de xénophobie à l’encontre des Albanais et ceux qui se disent d’origine bulgare. Maintenant que vous avez accédé à la présidence, quelles mesures comptez-vous prendre pour lutter contre la xénophobie et promouvoir la tolérance entre les différents groupes ethniques?

LE PRÉSIDENT (traduction)

Merci, Monsieur Toshev. Monsieur le Président, vous aurez certainement droit à une médaille si vous parvenez à terminer à 13 h 30.

M. Trajkovski, Président de « l’ex-République yougoslave de Macédoine »

Est-ce que je dispose de trois minutes?

LE PRÉSIDENT (traduction)

Il serait bon que vous puissiez conclure à 13 heures 30... Nous faisons confiance à votre esprit de synthèse.

M. Trajkovski, Président de « l’ex-République yougoslave de Macédoine » (traduction)

Mon pays a donné, au cours des dix dernières années, un bon – peut-être le meilleur – exemple de tolérance interethnique. La préservation et le développement des minorités dans mon pays constituent pour moi une priorité. Comme on l’a vu l’année dernière, «l’ex- République yougoslave de Macédoine» offre un modèle de coexistence parce qu’elle a su établir un équilibre entre les différents groupes ethniques. Chaque minorité a su faire preuve de loyauté et d’esprit de coopération. A cet égard, ce pays constitue un bon exemple.

Il ne faut pas généraliser à partir de cas isolés de xénophobie dans mon pays. Et même si on a abuse de ce terme durant la campagne électorale, il n’y a aucune raison de penser que de tels sentiments existent dans «l’ex- République yougoslave de Macédoine».

On m’a interrogé sur le projet de loi sur l’éducation que j’ai évoqué dans mon discours, projet qui inclut des droits spécifiques pour les minorités. Ce texte a reçu le soutien de M. Van der Stoel, haut-commissaire pour les minorités nationales, qui a beaucoup contribué à son élaboration. Cette loi illustre bien la manière dont on peut résoudre les problèmes que nous avons connus au cours des dix dernières années.

LE PRÉSIDENT (traduction)

Merci beaucoup, Monsieur Trajkovski. Je regrette que nous ayons été obligés d’écourter notre dialogue pour les raisons que j’exposais tout à l’heure. Je remercie tous les présents de leur patience. Je remercie une nouvelle fois les interprètes d’avoir rendu possible la poursuite de la séance.