George

Borg Olivier

Premier ministre de Malte

Discours prononcé devant l'Assemblée

mardi, 13 mai 1969

Permettez-moi d’abord, Monsieur le Président, de vous féliciter de votre élection à cette haute charge. C’est vraiment un grand plaisir pour moi d’être le premier parmi les ministres à prendre la parole devant cette Assemblée sous votre présidence.

Monsieur le Président, chers et distingués collègues, voici vingt ans que le rêve que bien des visionnaires ont fait au cours des siècles a commencé à prendre forme. Sortie des horreurs et des dévastations qu’elle avait connues pendant six longues années, déchirée et mise à mal par une guerre fratricide, l’Europe libre a solennellement renoncé à la guerre et, poussée par l’homme qui avait si grandement contribué à sa survivance, elle s’est engagée à se donner pour objectif la liberté, la justice et la prospérité dans l’unité. Cet engagement, contracté à Londres le 5 mai 1949, s’est maintenant étendu à dix-huit pays d’Europe. Il rassemble donc plus de 300 millions d’hommes autour de ce qui est devenu un instrument propre au maintien de la paix et à la poursuite du bien-être économique et social en Europe et dans le monde.

Nous célébrons ensemble le 20' anniversaire de la naissance de l’Europe nouvelle et d’une nouvelle fraternité des peuples. Un coup d’œil en arrière sur ces années fertiles en événements ne peut que nous inspirer de la gratitude pour les hommes responsables des progrès acquis, et je me sens tenu d’exprimer mes profonds remerciements aux divers organes et services qui constituent le Conseil de l’Europe pour l’œuvre qu’ils ont accomplie et les succès qu’ils ont enregistrés. Grâce à leurs travaux, dont la marche est allée de pair avec une plus grande entente entre les gouvernements membres, nous assistons à la mise au point progressive d’une structure de coopération absolument inédite en Europe et, par ces efforts, nous aurons peut-être montré à d’autres peuples les avantages de la coopération régionale, non pas toutefois conçue comme un moyen de remplacer une coopération internationale plus vaste ou de lui faire concurrence, mais comme un complément au rôle joué par les Nations Unies dans le monde.

A ce propos, je tiens à me faire l’écho du Comité des Ministres et à rendre un hommage tout particulier à notre Secrétariat qui, par ses efforts généreux et sous la direction et l’orientation stimulante du Secrétaire Général, a permis au Conseil de faire tant de choses en un temps relativement court. Quant aux divers organes, commissions et sous-commissions qui nous ont fait bénéficier de leurs conseils techniques et qui ont accompli avec diligence le gros du travail, ils méritent aussi une mention spéciale.

Mon admiration pour la présente Assemblée et ma reconnaissance à l’égard de ses travaux si utiles, m’ont poussé à accepter volontiers l’honneur et le privilège de prendre la parole devant cet éminent auditoire. Votre prédécesseur m’y avait invité, lui, dont, je le sais, nous garderons toujours un souvenir respectueux et affectueux. Votre connaissance à la fois immédiate et empirique des besoins quotidiens et des aspirations des peuples d'Europe, votre jugement sûr et vos conseils impartiaux, votre vue des choses et votre attitude pragmatique, mes chers collègues, ont été précieux. Souvent, vous avez été les premiers à agir et vous avez inspiré de nombreuses initiatives fructueuses. Vous avez stimulé et incité à l’action aussi bien le Conseil que les gouvernements membres. On peut vraiment dire de cette Assemblée qu’elle est devenue le principal porte-parole des idées démocratiques et progressistes en Europe.

Quant à mon pays, il a une dette particulière de reconnaissance envers l’Assemblée. Je pense à l’intérêt que vous avez montré pour la situation économique de ma petite île et je vous remercie très sincèrement de l’attention que vous avez portée à ce problème par le canal de votre commission des questions économiques et du développement et du temps que vous avez consacré au rapport de la commission. Nous espérons maintenant à Malte que, d’une part, la résolution de l’Assemblée relative à la situation économique de Malte, en particulier en ce qui concerne les avantages qui pourraient résulter de sa participation à certaines activités de l’OCDE et de son attitude actuelle envers la Communauté Economique Européenne, et d’autre part les récentes délibérations du Comité des Ministres relatives à cette résolution trouveront un accueil favorable. Je suis également heureux que l’Assemblée ait récemment décidé d’entreprendre une étude sur la proposition visant à obtenir que les fonds des mers et des océans échappant à la compétence actuelle des nations soient exclusivement réservés à des fins pacifiques dans l'intérêt de l’humanité dont c’est l’héritage commun. Je note aussi avec satisfaction que, sur l’invitation de la commission des questions juridiques de l’Assemblée, le Représentant permanent de mon pays à l’ONU, qui a soutenu cette initiative avec énergie et enthousiasme, prendra la parole le mois prochain sur ce sujet devant ladite commission.

Je tiens aussi à saisir cette occasion pour remercier une nouvelle fois le Conseil, au nom de mon gouvernement, d’avoir pris la décision de situer à Malte la XIIIe Exposition organisée sous ses auspices. Nous nous réjouissons d’accueillir les visiteurs, et en particulier tous ceux d’entre vous qui trouveront le temps de se rendre à Malte à cette occasion.

Quant à nous, nous nous sommes efforcés d’apporter une contribution dans la mesure de nos faibles moyens et de participer aux activités du Conseil de l’Europe aussi pleinement que nos dimensions et nos possibilités nous le permettent. Bien que nous n’ayons adhéré au Conseil qu’en 1965, peu après l’obtention de notre indépendance, nous avons fait de notre mieux pour rattraper le temps perdu et nous avons déjà signé ou ratifié bon nombre des conventions et autres accords du Conseil. Au fur et à mesure que nous aurons pu procéder à des ajustements législatifs, nous serons mieux à même d’adhérer à ces conventions. Surtout, on peut compter sur nous pour étendre notre coopération pleine et entière et pour aider au mieux de nos moyens à l’avènement d’une meilleure compréhension entre les peuples, au maintien de la paix et de la stabilité et à une plus profonde et plus large unité d’action et d’intention en Europe.

Les progrès accomplis depuis 1949 par les États membres du Conseil de l’Europe sont tout à fait impressionnants. On a parfois parlé de miracle. Toutefois, il n’y a pas lieu de se complaire dans l’autosatisfaction. Les résultats obtenus en matière de bien-être matériel ne doivent pas estomper à nos yeux la nécessité d’une association plus étroite. L’Europe est encore loin de son but et, en ce qui concerne son influence dans le monde, elle n’a guère rattrapé ce qu’elle a perdu. Dans notre propre intérêt et pour le bien de l’humanité, il semble que nos efforts doivent s’accroître et que notre esprit de collaboration doive gagner en générosité. Beaucoup craignent même que si nous n’établissons pas plus vite entre nous des relations plus étroites, nous nous en tenions à un sentiment d’autosatisfaction et que nous manquions l’objectif suprême.

Autour de nous, nous trouvons encore un monde qui a été soumis beaucoup trop longtemps à un état de tension, un monde qui n’a pas cessé d’être frappé par les guerres. Certes, ces guerres ont été géographiquement limitées, mais elles ont souvent menacé et certaines menacent encore de dégénérer en un conflit mondial. Nous avons créé de tels moyens de destruction que nous pourrions nous rayer de la carte des vivants en quelques heures atroces. L’équilibre de la puissance a été remplacé par l’équilibre de la terreur. Il est horrifiant de penser que la survivance de l’homme soit uniquement due à la menace de son extermination complète.

Nous trouvons aussi un monde où la plus grande partie de l’humanité est encore misérable et où des milliers d’innocents meurent chaque jour de faim alors que d’immenses ressources qui pourraient beaucoup soulager leurs souffrances sont employées à l’armement. D’ailleurs, quand cet armement devient périmé dans les pays qui le produisent, il sert à encourager les conflits régionaux et les guerres civiles et se fait l’instrument de nouvelles souffrances et de nouvelles destructions.

L’Europe, malgré sa prospérité relative, est encore divisée. Ses habitants sont encore empêchés de passer librement d’une région à l’autre et ce ne sont pas seulement des familles, ce sont des nations qui sont encore déchirées. Les échanges d’idées et de connaissances se font mal et la liberté et la démocratie sont l’apanage de moins de la moitié de la population européenne. Pour sa défense et pour son développement industriel, l’Europe occidentale dépend encore de l’aide extérieure dans une proportion malsaine.

Ces faits sont inquiétants. Nous pouvons évidemment tirer quelque réconfort de nos réalisations passées, mais il semble que l’esprit de renouvellement et le désir d’une association plus étroite qui ont marqué les quinze premières années de l’après-guerre aient beaucoup perdu de leur vivacité. L’activité manifestée actuellement par certains des principaux mouvements européens n’est guère qu’une opération de sauvegarde visant principalement à préserver le statu quo, et sans doute faudra-t-il attendre quelque temps avant que l’élan nécessaire soit repris.

En politique internationale, les voix des pays d’Europe occidentale, souvent discordantes, n’ont plus l’importance qu’elles avaient dans les assemblées du monde. Individuellement, ces pays ne sont plus des puissances de première grandeur et leur influence mondiale a décliné en conséquence.

En matière de développement économique et industriel, les petits pays d’Europe ne peuvent pas suivre les progrès et les complications modernes de la technologie. Même les pays assez bien développés ont du retard. L’Europe est actuellement menacée d’être dépassée par des forces industrielles de beaucoup supérieures et mieux organisées. Si l’on ne prend pas les mesures qui conviennent pour permettre aux industries européennes de résister à leur assaut, ces forces joueront de plus en plus le principal rôle industriel en Europe.

Pourtant, je ne voudrais pas passer pour défaitiste. Au contraire, ma confiance dans l’Europe est grande. Je crois fermement que l’Europe, si elle le veut, peut retrouver l’autonomie politique et économique qui était la sienne autrefois et reprendre la place qui lui revient dans la communauté des peuples. Mais je crois aussi que ce n’est possible que si nous relançons et renforçons notre volonté d’union et si nous nous unissons réellement.

Dans le monde d’aujourd’hui, il n’y a pas grand-chose à quoi l’Europe n’ait pas pris une grande part: la culture et les arts, les sciences et l’industrie, la reconnaissance de la dignité de l’homme et, pour citer le statut,

«Les valeurs spirituelles ou morales qui sont le patrimoine commun de leurs peuples et qui sont à l’origine des principes de liberté individuelle, de liberté politique et de prééminence du droit».

En toutes ces matières, l’empreinte de l’homme européen est indéniable. Mais l’Europe ne peut pas vivre uniquement sur son passé. Nous vivons dans un monde nouveau, où les puissances qui gouvernent la destinée sont maintenant hors d’atteinte d’un pays européen isolé. L’Europe aussi doit trouver le moyen de s’agrandir si elle veut participer à la compétition et exercer une action plus décisive sur son avenir et celui du monde.

En particulier, il faut réunir et mieux utiliser les ressources des différents pays d’Europe et améliorer le mécanisme d’échange des idées nouvelles et des connaissances acquises. A une époque qui a amplement montré l’avantage des grands consortiums et des complexes industriels, nous devons créer les stimulants et l’environnement nécessaires pour que l’industrie européenne acquière une taille suffisante pour se donner cet avantage.

Monsieur le Président, le Conseil de l’Europe a été plus heureux que certains autres mouvements européens. Les événements des dernières années n’ont eu aucun effet ou seulement un effet marginal sur le travail du Conseil. En dépit de sérieux différends entre certains de ses Membres, le Conseil de l’Europe a réussi à rester fidèle à ses principes et à ses objectifs et il a gardé l’élan qu’il avait acquis les années précédentes.

Cela est peut-être dû, au moins en partie, à l’absence de fonctions délibératives et exécutives qui auraient pu empiéter sur la souveraineté des États membres. De fait, en tant qu’instrument d’unification, le Conseil de l’Europe compte essentiellement sur la force de persuasion. Il rapproche les points de vue et facilite la collaboration. Il signale les insuffisances, les déviations et les retards et il recommande des lignes d’action, mais il n’impose pas une volonté commune. Son rôle consiste en grande partie à promouvoir une compréhension et une coopération fraternelles et à s’efforcer de trouver les moyens appropriés à cet effet.

En un sens, ce sont des facteurs limitatifs. Pourtant, selon moi, c’est précisément pour cela que le Conseil de l’Europe pourrait frayer plus efficacement la voie à de nouveaux progrès vers l’unité européenne. C’est à quoi, par conséquent, doivent tendre de plus en plus nos efforts au sein du Conseil. Ce qui importe dans l’immédiat, c’est de faire renaître le désir et la volonté d’unifier l’Europe. Ceci étant admis, nul n’est mieux équipé que l’Assemblée et ses membres pour faire admettre cette nécessité aux peuples et aux parlements ainsi qu’aux gouvernements européens.

Le Conseil de l’Europe pourrait aussi contribuer à développer la coopération et à améliorer la compréhension au sein d’une Europe plus vaste comprenant aussi bien l’Est que l’Ouest, quels que soient les idéologies et les systèmes politiques choisis. Certes, nous désapprouvons parfois certains de ces systèmes et de ces idéologies et nous éprouvons même de l’aversion quelque fois à leur égard, car nous sommes tous certainement convaincus que la liberté individuelle, la liberté politique et la prééminence du droit sont les principes fondamentaux de toute véritable démocratie. Pourtant, il ne nous appartient pas de dire quelle sorte de gouvernement ou quel mode de vie les autres doivent choisir. Nous devons élever notre voix pour condamner lorsqu’un système de gouvernement est imposé par une intervention du dehors et que les tentatives de réforme libérale, même timides, et les justes aspirations à un certain degré de liberté sont étouffées par la force extérieure. Il ne saurait y avoir de compromis, en effet, sur les questions essentielles ou sur les droits fondamentaux de tous les peuples. Toutefois, en vertu du même principe, nous ne pouvons pas non plus imposer notre volonté aux autres.

Il nous faut donc trouver le moyen de faire coexister, même s’ils s’opposent, des systèmes politiques différents, non pas dans la crainte mutuelle, mais dans le respect ou même la tolérance mutuels. L’histoire montre que les systèmes et les institutions qui ne correspondent pas ou ne correspondent plus aux réalités ont tendance à se modifier ou à disparaître. Il nous appartient d’accélérer les changements nécessaires, notamment en cherchant à multiplier les contacts dans les divers domaines des besoins et des efforts de l’homme où ces contacts sont possibles. Nous ne devons pas attendre d’être sollicités et nous devons aussi nous préparer à des rebuffades et à des déceptions. Toute autre voie que la coexistence est semée de dangers.

Jusqu’aux lamentables événements d’août dernier, cette politique avait donné de bons résultats. D’aucuns avaient même prédit la fin de la tension entre l’Est et l’Ouest. Les événements de Tchécoslovaquie nous ont rappelé brutalement et violemment à une vue plus réaliste de la situation. Nous avons souffert avec le vaillant peuple tchèque et, bien entendu, nous avons aussi sérieusement songé à ce qui pourrait nous arriver. En un sens, il est bon que nous ayons dû reconsidérer notre position et compris la nécessité d’être toujours prêts, mais il importe aussi que nous n’abandonnions pas la politique de détente, peut- être cependant en la menant à partir d’une position plus forte. Surtout, nous devons montrer de façon aussi convaincante que possible que nous n’avons pas d’autre ambition que de modifier l’Europe, peut-être toute l’Europe, pour la placer dans des conditions telles que les hommes et les femmes puissent y vivre plus complètement une vie d’Européens. Il faut aussi qu’il soit clair que nous cherchons à y parvenir grâce à une compréhension plus profonde entre les uns et les autres et à une collaboration plus étroite.

J’irai même un peu plus loin, car les besoins dépassent les frontières de l’Europe. Le progrès matériel et l’embellissement de la vie ne peuvent guère avoir de sens que dans un milieu bien ordonné et pacifique. Les pays et les régions dépendent tellement les uns des autres en matière de stabilité qu’aucun d’eux ne peut se permettre l’égocentrisme. La situation du Proche-Orient et la guerre au Vietnam en sont deux exemples frappants.

J’ai déjà dit que l’Europe pourrait mieux agir dans le sens voulu si elle était plus unie dans ses intentions. Toutefois, à long terme, même une Europe unie ne pourrait pas faire grand-chose pour endiguer le flux des événements si on ne comblait pas quelque peu le fossé qui ne cesse de s’élargir entre les pays riches et les pays pauvres du monde. De même que dans notre politique intérieure nous essayons de répartir plus équitablement les richesses et d’aplanir d’autres inégalités entre les divers secteurs de la communauté, de même, pour des raisons en grande partie analogues, nous devons faire quelque chose dans les régions du monde frappées par la pauvreté. Nous ne tolérons pas la pauvreté, l’analphabétisme et la maladie dans nos pays. Nous ne pouvons pas rester indifférents aux conditions de vie effrayantes qui règnent dans une grande partie du reste du monde.

Je ne veux pas minimiser ce que l’Europe a fait pour les pays sous-développés du monde et je reconnais que l’Europe a aussi ses problèmes et ses zones sous-développées. Le fait est, cependant, qu’il reste beaucoup à faire. La situation est moralement intolérable et d’ailleurs l’Europe n’est pas entièrement irréprochable à cet égard. Les anciennes puissances coloniales, en particulier, qui autrefois ont été plus impatientes d’exploiter les régions dominées par elles que de préparer leurs habitants à l’indépendance, devraient du moins faire en sorte maintenant que l’accession rapide de ces régions à l’indépendance politique s’accompagne d’un taux accéléré de développement économique.

Mais si l’intérêt égoïste est plus convaincant que le devoir moral, faut-il rappeler aux pays qui ont les moyens de fournir une aide plus généreuse que, s’ils ne le font pas, ils risquent de devoir dépenser davantage en armements? Jouir du confort matériel et être débarrassés des grandes épidémies nous paraît normal. Mais la faim et la maladie ont un tout autre sense pour les hommes quand elles rôdent autour de chez eux. C’en est assez pour préparer une révolte spontanée. Si, de plus, les hommes sont aveuglés par des théories politiques et des sentiments nationalistes et s’ils sont encouragés par l’agressivité et l’ambition militaires, l’esprit de révolte peut engendrer des guerres civiles et des conflits régionaux et même une guerre totale.

J’ai essayé de résumer quelques-uns des points que d’autres, plus influents et plus capables, ont déjà exposés, mais je me rends parfaitement compte que je ne pourrais pas ajouter grand- chose à ce qui est déjà connu. Toutefois, ces questions sont si importantes qu’elles supportent d’être remises sur le tapis, surtout par le représentant d’un pays qui a connu les horreurs et les privations de la guerre et dont les dimensions sont si petites que, même s’il n’en avait pas envie, il ne pourrait avoir d’autre aspiration que de vivre en paix ni de plus grand désir que de voir la terre en paix. J’ai aussi pensé qu’à l’occasion de ce 20e anniversaire d’un jour mémorable dans l’histoire de l’Europe, nous ne devions pas seulement rappeler nos succès passés, mais réfléchir aussi sur ce qui reste à faire.