Rapport | Doc. 11540 | 27 mars 2008
Les communautés musulmanes européennes face à l’extrémisme
Commission des questions politiques et de la démocratie
Résumé
L’intégrisme islamique est une source d’inspiration pour des attaques violentes ou terroristes qui ont frappé l’Europe et le monde dans les dernières décennies. Il faut se garder de toute confusion entre l’islam en tant que foi religieuse et l’intégrisme islamique en tant qu’idéologie, qui promeut un modèle de société incompatible avec les valeurs des droits de l’homme et les normes de la démocratie. Le choc des civilisations entre l’islam et l’Occident n’existe pas; mais il existe un choc entre l’idéologie politique de l’intégrisme islamique et l’idéologie de la démocratie et des droits de l’homme sur laquelle sont fondés les Etats européens.
Les communautés musulmanes européennes et les pays membres du Conseil de l’Europe devraient travailler de concert pour réduire le potentiel d’attraction que l’intégrisme islamique exerce indéniablement sur les musulmans européens. Une série de mesures concrètes devraient être prises afin de prévenir la discrimination, condamner et combattre l’islamophobie, agir contre le discours haineux et assurer le respect des droits de l’homme et du principe de la primauté du droit dans l’exécution des mesures antiterroristes, tout en évitant que les musulmans ordinaires qui professent leur religion de manière pacifique en pâtissent. En même temps, les organisations, les dirigeants et les leaders d’opinion musulmans européens devraient condamner clairement le terrorisme et l’extrémisme, et devraient encourager les musulmans à participer pleinement à la société sans mettre en question la laïcité de la société et des institutions du pays dans lequel ils vivent.
A. Projet de résolution
(open)B. Projet de recommandation
(open)C. Exposé des motifs, par M. Mota Amaral
(open)1. Introduction
- de s’intéresser aux causes de l’extrémisme: la discrimination, le racisme, l’inégalité des chances, l’exclusion sociale, la moindre réussite scolaire, le chômage, l’aliénation;
- d’offrir un cadre approprié dans lequel les libertés de religion, de pensée et d’expression soient garanties pour tous dans les limites fixées par la loi; et
- de sanctionner l’abus de droits et libertés existantes visant à promouvoir des idéologies contraires aux valeurs de la démocratie et des droits de l’homme. Comme l’affirme l’article 17 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales: «Aucune des dispositions de la présente Convention ne peut être interprétée comme impliquant pour un Etat, un groupement ou un individu, un droit quelconque de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à la destruction des droits ou libertés reconnus dans la présente Convention ou à des limitations plus amples de ces droits et libertés que celles prévues à ladite Convention.»
- il y a lieu de faire la distinction entre l’islam en tant que religion et l’intégrisme islamique en tant qu’idéologie (de même, il convient de distinguer les musulmans des intégristes islamiques). L’intégrisme islamique est une idéologie qui poursuit des objectifs politiques et promeut un modèle de société incompatible avec les valeurs des droits de l’homme et de la démocratie; dans sa pire forme, l’intégrisme islamique préconise l’usage de la violence pour atteindre son but. A vrai dire, ces caractéristiques ont amené nombre de spécialistes, d’universitaires et de personnalités politiques à qualifier l’islam politique de nouveau totalitarisme ou de totalitarisme du XXIe siècle;
- il y a lieu de faire la distinction entre islam et extrémisme: l’islam, en tant que religion, met en avant les idéaux de compassion, de justice et de respect de la dignité de la vie. Par nature, l’extrémisme n’est pas religieux; il préconise des mesures radicales pour atteindre des objectifs politiques – toutefois, il peut exploiter ou tabler sur un langage ou un message religieux;
- il y a lieu de faire la distinction entre extrémisme et pratique religieuse stricte: l’extrémisme poursuit un objectif politique en rapport avec la société ou l’Etat et ne saurait être assimilé à l’approche radicale selon laquelle certaines personnes, indépendamment de leur culte religieux, pratiquent leur religion sans porter atteinte aux autres et sans essayer d’imposer leurs croyances à la société;
- il y a lieu de faire la distinction entre extrémisme et terrorisme: toutes les formes d’extrémisme ne préconisent pas le recours inconsidéré à la violence pour atteindre leurs objectifs politiques.
2. Qui sont les communautés musulmanes?
2.1. Histoire
2.2. Pays d’origine
2.3. Relations entre religion et Etat
2.4. Organisation
3. Discrimination, perception de la discrimination et islamophobie
4. Comment les communautés musulmanes européennes peuvent-elles contribuer à la prévention de l’extrémisme?
- les Etats ont le droit mais aussi le devoir de s’ingérer dans les activités de quiconque relevant de leur juridiction – y compris les communautés, personnes et chefs religieux musulmans – lorsque ces activités ne respectent pas la loi. Cela s’étend naturellement aux droits et libertés garantis par les Constitutions nationales, la Convention européenne des droits de l’homme ainsi que d’autres instruments internationaux;
- dans de nombreux pays, les communautés musulmanes ne sont pas organisées et ne souhaitent pas l’être, et ne possèdent donc pas de structure officielle qui leur permette d’être un partenaire ou un interlocuteur de l’Etat, des pouvoirs locaux, des ONG, etc. Cela pose une difficulté considérable pour la représentation des intérêts de ces communautés, sans compter que l’existence d’organisations musulmanes diverses et variées conduit les Etats à privilégier comme interlocuteurs celles qui se montrent les plus conciliantes et à en négliger d’autres, peut-être plus représentatives mais plus radicales;
- les Etats devraient avoir le droit de surveiller – et de limiter s’ils le désirent – l’influence politique et financière des pays étrangers sur leur territoire, influence qui s’exerce parfois par le biais de financements pour la construction de mosquées, la nomination et le soutien des imams, etc.
- faire le lien entre les valeurs européennes et musulmanes;
- focaliser l’action sur les personnes les plus à risque, comme les jeunes, les personnes en détention, etc.;
- sélectionner et former les imams. Ce point pose cependant un problème spécifique car il est rare de trouver au sein des communautés musulmanes européennes des personnes désireuses de devenir des imams; ainsi, il est pratiquement inévitable de s’appuyer sur des imams provenant de l’extérieur, ne connaissant pas toujours très bien le contexte européen et pas toujours bien formés, qui ne sont soumis au contrôle d’aucune autorité religieuse musulmane quant au type de discours qu’ils tiennent;
- assurer la transmission des valeurs européennes dans les écoles religieuses, lorsqu’elles existent;
- travailler avec les médias afin d’élaborer des lignes directrices éthiques pour lutter contre l’islamophobie, d’encourager la promotion d’une couverture médiatique plus juste de la réalité musulmane en Europe et au-delà, et de s’assurer qu’il est également fait écho à la voix des musulmans modérés;
- encourager le développement d’une intelligentsia laïque.
5. Comment les Etats européens peuvent-ils s’attaquer à l’extrémisme?
- la prévention de l’extrémisme doit faire partie intégrante de leurs activités de lutte contre le terrorisme;
- l’échec des politiques économiques et sociales favorisent les causes de l’extrémisme;
- une politique d’intégration n’atteint son objectif que si citoyens et immigrés partagent des valeurs communes.
- agir vigoureusement contre la discrimination dans tous les domaines, notamment lorsqu’un cadre juridique est en place mais qu’il n’est pas mis en pratique correctement, ou que les sanctions ne sont pas appliquées;
- dans le but de réaliser une citoyenneté effective d’intégration, promouvoir la participation politique et civile des immigrés et des citoyens issus de l’immigration. Dans la pratique, plusieurs Etats membres du Conseil de l’Europe persistent à refuser la pleine participation des immigrés à leur vie politique. Par l’ouverture à la ratification d’une convention et d’une multitude de textes de l’Assemblée , le Conseil de l’Europe a appelé ses Etats membres à garantir le droit de vote et l’éligibilité aux immigrés légalement résidents. A cette date, seulement sept pays ont reconnu ce droit, sous condition d’une durée minimale de séjour légal . Les limitations à la participation politique ne concernent pas seulement les étrangers: beaucoup de musulmans sont des citoyens de pays membres du Conseil de l’Europe, soit à la suite de leur naturalisation, soit à la suite de leur naissance en Europe de parents immigrés. Pourtant, jusqu’à présent ils ne sont pas représentés de façon appropriée au niveau politique. Cette situation n’est pas seulement injuste, elle est dangereuse pour la stabilité des sociétés européennes, car de nombreuses personnes ne trouvent alors pas de voie régulière pour exprimer leurs griefs et leurs attentes. Les Etats membres du Conseil de l’Europe doivent donc garantir le droit de vote et d’éligibilité – au moins aux élections locales et régionales – aux immigrés qui résident légalement sur le territoire, afin qu’ils puissent intervenir auprès des pouvoirs locaux et de l’administration publique. Je suis d’avis que non seulement les institutions, mais aussi les partis politiques et les syndicats, devraient jouer un rôle dans ce domaine car la participation des immigrés – ou des citoyens d’origine immigrée – à leur organisation est extrêmement limitée, notamment aux échelons supérieurs. L’existence de barrières à l’entrée des citoyens de confession musulmane dans la vie publique et politique devrait être analysée et abordée de façon attentive;
- promouvoir des politiques actives de dialogue interculturel et interreligieux impliquant toutes les entités concernées par l’éducation, la jeunesse, la migration et les médias;
- souligner le rôle crucial des autorités locales dans le processus d’intégration et de dialogue avec les communautés de culture et de religion différente;
- aider les communautés musulmanes à obtenir des lieux de culte appropriés afin de minimiser le phénomène des «mosquées de rue», c’est-à-dire les rassemblements de rue durant lesquels les personnes prient sous la conduite d’individus qui se sont autoproclamés imams;
- encourager la mise en place de structures – universitaires, si possible – pour former les imams localement;
- agir fermement contre les discours de haine et autres comportements contraires aux droits de l’homme et aux valeurs de la démocratie, même lorsque les auteurs invoquent des motifs religieux pour les justifier.
6. Conclusions
- les Etats européens sont fondés sur le principe de la laïcité. Cette caractéristique découle d’un long processus et de luttes politiques et religieuses violentes. A vrai dire, le fait de considérer les individus comme des citoyens et non pas comme des adeptes de telle ou telle religion ou des non-croyants est un progrès remarquable, tout comme la coexistence pacifique de religions différentes au sein d’une même société. S’il est important de se pencher sur la situation des communautés musulmanes à cette période précise de notre histoire, il est également essentiel de faire très attention à ne pas mettre à mal l’acquis de la laïcité et le principe de la neutralité de l’Etat face aux croyances religieuses – ou à l’absence de croyances religieuses. A cet égard, les récentes déclarations de l’archevêque de Canterbury sur la nécessité d’intégrer certains aspects de la charia dans le système britannique afin de répondre aux besoins des communautés musulmanes sont particulièrement inquiétantes; la religion deviendrait en effet alors le critère fondamental du statut juridique individuel devant l’Etat;
- même dans les Etats laïcs, le respect de la religion et de la diversité religieuse est essentiel et traduit un comportement civique et éduqué. Offenser les croyances religieuses d’autrui peut être perçu comme du harcèlement, de la discrimination, voire un crime. Cependant, à des actions de ce type, il convient de répondre en utilisant avant tout les voies de la justice; de même, les réactions d’indignation doivent respecter le principe de proportionnalité;
- je n’accepte pas le concept de choc des civilisations: l’islam et l’Occident ont coexisté pendant des siècles, sont compatibles et basés sur le même noyau de valeurs universelles. Je vois par contre un choc entre l’idéologie politique de l’intégrisme islamique et l’idéologie de la démocratie et des droits de l’homme sur laquelle sont fondés les Etats européens;
- les leaders d’opinion musulmans en Europe portent une responsabilité spéciale dans la prévention de la propagation de l’intégrisme islamique, qu’ils doivent condamner fermement et clairement: toutes les déclarations qui semblent minimiser, excuser, voire justifier les actes de violence et de terrorisme perpétrés au nom de la religion sont contraires aux valeurs humanitaires et des droits de l’homme défendues par l’Europe. Je souhaite rappeler la position exprimée par l’Assemblée dans sa Résolution 1258 (2001) sur les démocraties face au terrorisme, selon laquelle le terrorisme est «un crime qui viole le plus fondamental des droits de l’homme: le droit à la vie»;
- les responsables politiques européens doivent reconnaître que l’intégrisme islamique constitue un problème; ils doivent agir pour le combattre tout en respectant la foi musulmane et en évitant que les musulmans ordinaires qui professent leur religion de manière pacifique en pâtissent. De même, ils devraient s’élever clairement et fermement contre toute violation des droits de l’homme, notamment celles que leurs auteurs tentent de justifier en invoquant des motifs religieux.
Annexe – La situation dans certains Etats membres du Conseil de l’Europe
(open)Sans prétendre offrir une vue d’ensemble exhaustive, je me propose de fournir quelques informations essentielles sur les communautés musulmanes dans certains Etats membres du Conseil de l’Europe.
a. Belgique
En Belgique comme en Allemagne, l’arrivée d’une population musulmane trouve ses origines dans des accords visant à favoriser l’immigration pour des raisons de travail, conclus avec l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Turquie. Actuellement, les musulmans représentent 4 % de la population du pays, dont la plupart sont des Marocains de souche, suivis par les Turcs.
L’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) est l’interlocuteur officiellement reconnu par l’Etat en matière de culte musulman. Il est responsable de l’enseignement religieux dans les écoles, de la formation des imams et de la nomination des aumôneries dans les hôpitaux et dans les prisons. L’EMB est loin de faire l’unanimité au sein de la communauté musulmane belge, et sa représentativité ainsi que son efficacité ont parfois été mises en question.
L’Etat belge finance les salaires des imams ainsi que l’entretien des mosquées. Depuis janvier 2005, la région flamande a ajouté des conditions pour que les mosquées puissent bénéficier de financements publics, telles que l’utilisation de la langue néerlandaise, une plus grande tolérance pour les femmes et les homosexuels et l’interdiction de prêcher des idées extrémistes.
La législation en matière d’acquisition de la nationalité est assez libérale et beaucoup d’immigrés ont été naturalisés à la suite de la durée de résidence légale dans le pays. Par contre, la question du droit de vote actif et passif dans les élections municipales (reconnu en 2004 pour ceux qui remplissent certaines conditions de résidence légale) a été l’objet de beaucoup de controverses.
b. France
La population musulmane de France s’élève à plus de 4 millions, dont la plupart sont d’origine maghrébine (1 550 000 d’origine algérienne, 1 million d’origine marocaine et 350 000 d’origine tunisienne). Les autres musulmans proviennent du Proche-Orient, de Turquie (plus de 400 000 personnes), de l’Afrique subsaharienne et d’Asie. En plus, il y a environ 40 000 convertis.
Depuis des années, la France est engagée dans une réflexion sur les questions d’intégration et sur le concept de laïcité face à la liberté d’expression religieuse, ce qui a étendu le débat public et politique au port de symboles religieux dans les lieux publics. Ce débat s’est ouvert après que des jeunes filles voilées ont été renvoyées d’écoles publiques.
C’est à l’initiative du gouvernement – et non des communautés musulmanes elles-mêmes – qu’on a créé le Conseil français du culte musulman (CFCM), l’institution qui agit comme interface de l’Etat et qui est responsable des nominations d’aumôniers dans les hôpitaux et les prisons, de la construction des mosquées, des fondations pour les œuvres de l’islam, etc. Parmi les organisations représentées par ce conseil, il y a l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) et le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF). Comme son équivalent en Belgique, le Conseil français du culte musulman est parfois contesté pour sa légitimité représentative inefficace et insuffisante.
c. Allemagne
En Allemagne, la population musulmane est d’environ 3,5 millions, dont 70 % sont d’origine turque. Beaucoup d’entre eux sont arrivés grâce à des accords spéciaux négociés pendant les années 1960 pour faire face à la carence de main-d’œuvre locale. Du fait des critères restrictifs en matière d’acquisition de la citoyenneté sur la base de la législation en vigueur jusqu’en 2000, seulement 400 000 d’entre eux (y compris les deuxième et troisième générations) ont la citoyenneté allemande.
Il n’existe pas d’organisation officielle unique qui représente les communautés musulmanes dans les relations avec l’Etat fédéral. Il y a, par contre, des groupes qui se considèrent comme les défenseurs des intérêts des musulmans à l’échelle nationale, tels que Islamrat für die Bundesrepublik Deutschland, Zentralrat der Muslime in Deutschland, Föderation der Aleviten Gemeinden in Deutschland, entres autres.
Du fait de l’absence d’une représentation politique unique – et à la différence d’autres religions – l’islam ne remplit pas les conditions pour bénéficier de certains privilèges prévus par la législation fédérale pour son administration interne ainsi que sur le plan financier. Ces questions, impliquant l’enseignement religieux dans les écoles et la construction de mosquées, sont réglées au niveau des Etats fédérés, non sans difficultés.
De récents sondages d’opinion montrent une détérioration de l’image de l’islam et des musulmans en Allemagne. Cependant, le taux de chômage parmi les musulmans de deuxième génération – même s’il est plus haut que la moyenne de la population – est deux à trois fois plus bas qu’en France, en Belgique ou aux Pays-Bas.
d. Pays-Bas
Aux Pays-Bas également, le débat sur l’intégration des immigrés et surtout sur la compatibilité des valeurs musulmanes et néerlandaises – telles que la laïcité, l’égalité hommes-femmes, l’acceptation de l’homosexualité – dure depuis des années et a été marqué par des événements qui ont choqué l’opinion publique, notamment l’assassinat du metteur en scène Theo van Gogh en 2002. Le concept du multiculturalisme est de plus en plus remis en question, et il semble que des sentiments anti-immigrés ou antimusulmans vont croissant dans l’opinion publique et dans le discours politique.
Il y a environ 700 000 musulmans aux Pays-Bas, ce qui représente presque 5 % de la population. Les principaux pays d’origine sont la Turquie et le Maroc, suivis par le Surinam, l’Irak et la Somalie. Cette population est concentrée dans les plus grands centres urbains des Pays-Bas, et certains d’entre eux tels que Rotterdam et Amsterdam – pourraient devenir des villes à majorité musulmane dans les prochaines décennies.
Comme en Allemagne, il n’y a pas d’organisation unique qui agit comme interface du gouvernement. Les deux principales organisations musulmanes sont le Groupe de contact pour les musulmans et le gouvernement (Contactorgaan Moslems en de Overheid, CMO), qui représente environ 500 000 personnes, et le Groupe de contact islam (Contact Groep Islam, CGI), qui en représente 115 000.
En 2003, les Pays-Bas ont adopté une législation sur la formation des imams, qui prévoit qu’ils parlent la langue du pays et en respectent les valeurs. Depuis 2005, des programmes pour la formation des imams ont été établis à l’université libre d’Amsterdam.
e. Royaume-Uni
La population musulmane du Royaume-Uni est d’environ 1,5 million, dont la plupart sont d’origine asiatique (Pakistan et Bangladesh). Elle comporte aussi bon nombre d’Arabes, de Kurdes, de Nigériens, de Turcs et de Chypriotes turcs ainsi que des réfugiés d’Iran, d’Irak, d’Afghanistan, de Somalie et des Balkans. Les convertis à l’islam seraient entre 5 000 et 10 000.
Il n’y a pas d’organisation unique avec un rôle officiel, même si le Conseil musulman (Muslim Council of Britain, MCB) constitue le plus grand réseau, comptant quelque 380 associations plus petites.
L’Etat finance des écoles privées musulmanes. Plus de 500 mosquées sont régulièrement enregistrées et il existe probablement autant de mosquées non enregistrées. Il semblerait que seulement 30 % des imams qui exercent dans le pays y aient aussi reçu une formation.
Commission chargée du rapport: commission des questions politiques.
Renvoi en commission: Doc. 10705 et Renvoi no 3145 du 7 octobre 2005.
Projets de résolution et de recommandation adoptés à l’unanimité le 12 mars 2008.
Membres de la commission: M. Göran Lindblad (Président), M. David Wilshire (Vice-Président), M. Björn von Sydow (Vice-Président), Mme Kristiina Ojuland (Vice-Présidente), Mme Fátima Aburto Baselga, M. Miloš Aligrudić, M. Claudio Azzolini, M. Denis Badré, M. Ryszard Bender, M. Fabio Berardi, M. Radu Mircea Berceanu, M. Andris Bērzinš, M. Aleksandër Biberaj, Mme Guðfinna Bjarnadóttir, M. Giorgi Bokeria, M. Predrag Bošković, M. Luc Van den Brande, M. Mevlüt Çavuşoğlu, M. Lorenzo Cesa, Mme Elvira Cortajarena, Mme Anna Čurdová, M. Rick Daems, M. Dumitru Diacov, M. Michel Dreyfus-Schmidt, Mme Josette Durrieu, M. Frank Fahey, M. Joan Albert Farré Santuré, M. Pietro Fassino, M. Per-Kristian Foss, Mme Doris Frommelt, M. Jean-Charles Gardetto, M. Charles Goerens, M. Andreas Gross, M. Davit Harutyunyan, M. Joachim Hörster, Mme Sinikka Hurskainen, M. Tadeusz Iwiński, M. Bakir Izetbegović, M. Michael Aastrup Jensen, Mme Birgen Keleş, M. Victor Kolesnikov, M. Konstantin Kosachev, Mme Darja Lavtižar-Bebler, M. René van der Linden, M. Eduard Lintner, M. Dariusz Lipiński, M. Younal Loutfi, M. Mikhail Margelov, M. Dick Marty, M. Frano Matušić, M. Mircea Mereuţă, M. Dragoljub Mićunović, M. Jean-Claude Mignon, Mme Nadezhda Mikhailova, M. Aydin Mirzazada, M. João Bosco Mota Amaral, Mme Natalia Narochnitskaya, Mme Miroslava Němcová, M. Zsolt Németh, M. Fritz Neugebauer, M. Hryhoriy Omelchenko, M. Theodoros Pangalos, M. Aristotelis Pavlidis (suppléant: M. Nikolaos Dendias), M. Ivan Popescu, M. Christos Pourgourides, M. John Prescott (suppléant: M. John Austin), M. Gabino Puche, M. Jeffrey Pullicino Orlando, M. Andrea Rigoni, Lord Russell-Johnston (suppléant: M. Denis MacShane), M. Oliver Sambevski, M. Samad Seyidov, M. Leonid Slutsky, M. Rainder Steenblock, M. Zoltán Szabó, M. Mehmet Tekelioğlu, M. Han Ten Broeke, Lord Tomlinson, M. Mihai Tudose (suppléante: Mme Florentina Toma), M. José Vera Jardim, Mme Birutė Vėsaitė, M. Wolfgang Wodarg, Mme Gisela Wurm, M. Boris Zala.
Ex officio: MM. Mátyás Eörsi, Tiny Kox.
N.B. Les noms des membres qui ont pris part à la réunion sont indiqués en gras.
Voir 13e séance, 15 avril 2008 (adoption des projets de résolution et de recommandation amendés); et Résolution 1605 et Recommandation 1831.