1. Introduction
1. Au cours de la dernière décennie,
l’idée qu’il est important d’associer les jeunes à tous les processus décisionnels
s’est de plus en plus imposée. Dans ce contexte, la participation
des jeunes aux processus et institutions politiques, notamment les
parlements, est devenue une thématique majeure, soulignant un «décalage
préoccupant» entre le potentiel, la motivation et les intérêts des
jeunes pour apporter une contribution à la politique, et les possibilités
effectives de le faire

.
2. Aujourd’hui, il est largement reconnu que les jeunes contribuent
de manière fondamentale au développement et à la réalisation de
la démocratie et des droits humains, ainsi qu’au fonctionnement
des institutions démocratiques

.
L'expérience de nombreux pays montre que les jeunes ont pris le
leadership à des moments historiques très difficiles et pleins de
défis et qu'ils sont parvenus à faire changer les choses

. La créativité, le dynamisme, l'engagement
social et les compétences des jeunes sont une source inestimable
de réponses politiques ciblées et efficaces, et sont essentiels
à la pérennité de nos sociétés démocratiques

. Ils doivent
donc être assis à la même table que la génération plus âgée de politiciens
au moment de la prise de décisions, non seulement dans les domaines
politiques qui touchent les jeunes, mais aussi en ce qui concerne l'ensemble
des questions politiques et sociales.
3. Le 17 mars 2022, le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe
a adopté la Recommandation CM/Rec(2022)6 sur la protection de la
société civile de la jeunesse et des jeunes; et le soutien à leur
participation aux processus démocratiques. Il a appelé les États
membres à «entamer un dialogue ouvert et structuré avec les jeunes
et la société civile de la jeunesse, et créer les conditions nécessaires
pour élargir le plus possible la participation politique des jeunes»

.
4. L’Assemblée parlementaire a également estimé que le Conseil
de l’Europe devrait porter une attention particulière à l’établissement
d’un dialogue constructif avec les jeunes

. Dans sa
Recommandation 2245 (2023) «Le Sommet de Reykjavik du Conseil de l'Europe – Unis
autour de valeurs face à des défis hors du commun», elle a souligné
que le 4e Sommet devrait veiller à ce
que le Conseil de l’Europe place les personnes au centre de sa mission,
notamment en intégrant une perspective pour la jeunesse dans toutes
ses activités.
5. Le Sommet a donné une réponse positive à ces attentes. Il
a affirmé le souhait des chefs d’État et de gouvernement des 46
États membres du Conseil de l’Europe d’intégrer une perspective
pour la jeunesse dans les délibérations intergouvernementales et
autres de l’Organisation, reconnaissant que «la participation des jeunes
aux processus décisionnels améliore l’efficacité des politiques
publiques et renforce les institutions démocratiques grâce à un
dialogue ouvert»

.
6. En tant que l’un des organes statutaires de l’Organisation
et «la conscience démocratique de l’Europe», ces considérations
doivent trouver un écho au sein de l’Assemblée elle-même. Bien que
le présent rapport ait été initié avant le Sommet, ses recommandations
devraient tenir compte de la Déclaration du Sommet et de ses travaux
préparatoires, y compris les contributions des organisations de
la société civile de la jeunesse et du Conseil consultatif sur la
jeunesse (CCJ) du Conseil de l’Europe.
2. Origine et préparation du rapport
7. Dans sa
Résolution 2378 (2021) «Renforcer le rôle joué par les jeunes dans la prévention
et le règlement des conflits», l’Assemblée notait que «[l]a nouvelle
ère de la participation des jeunes exige l’instauration de mécanismes
propres à assurer leur implication constante et concrète dans la
prise de décisions, la formulation de politiques, l’adoption de
stratégies et la mise en œuvre d’actions». L’Assemblée a décidé
«de poursuivre sa réflexion sur l’encouragement de moyens significatifs
et structurés pour associer les jeunes participants à ses activités,
notamment en intensifiant le dialogue et la coopération entre l’Assemblée et
les différents forums de jeunesse qui existent déjà au sein du Conseil
de l’Europe».
8. À la suite de la
Résolution
2378 (2021), la commission de la culture, de la science, de l’éducation
et des médias a déposé une proposition de résolution soulignant
la sous-représentation flagrante des jeunes dans tous les processus
politiques institutionnels et l’élaboration des politiques, y compris
au sein des parlements

. La proposition appelle à prévoir
des possibilités plus structurées d’impliquer de manière significative
la jeunesse organisée dans les activités de l’Assemblée. À cette
fin, elle suggère qu’«un partenariat politique avec les organisations
membres du Conseil consultatif sur la jeunesse du Conseil de l’Europe
offrirait aux jeunes Européens un droit de parole sur les questions
qui, sans relever exclusivement du domaine de la jeunesse, affectent
leur vie» et demande la mise en place d’un «statut de partenariat
jeunesse [avec l’Assemblée] sur le modèle du statut de partenaire
pour la démocratie prévu à l’Article 64 [de son] Règlement».
9. Compte tenu de l’accent mis sur les questions institutionnelles
et du lien avec le statut de partenaire pour la démocratie, le Bureau
de l’Assemblée a transmis cette proposition à la commission des
questions politiques et de la démocratie pour rapport. De plus,
la commission de la culture, de la science, de l’éducation et des médias
a été saisie pour avis.
10. En décembre 2021, la commission des questions politiques et
de la démocratie a tenu un premier échange sur cette question. S’il
y a eu un soutien unanime à renforcer la perspective pour la jeunesse
dans les travaux de l’Assemblée, plusieurs voix ont mis en garde
contre l’opportunité de modéliser le cadre de coopération avec les
organisations de jeunesse sur le statut de partenaire pour la démocratie.
11. Le statut de partenaire pour la démocratie est accordé aux
parlements, et les membres des délégations concernées sont membres
du parlement. Il donne le droit de prendre la parole pendant les
séances plénières, en commission, et de signer des propositions,
des déclarations écrites et d’autres documents, même si ces signatures
pertinentes ne sont pas prises en compte pour le nombre de signatures
requis. L’Assemblée devrait-elle créer une délégation dont les membres
ne sont pas membres d’un parlement? Comment la délégation serait-elle
sélectionnée et comment garantir sa représentativité et sa légitimité
démocratique? La mise en place d’un statut pour la jeunesse ou pour
un organe spécifique du Conseil de l’Europe tel que le CCJ conduirait-elle
ultérieurement d’autres groupes/organes du Conseil de l’Europe à
demander un statut similaire, à être représenté dans une institution
– l’Assemblée – qui, de par sa conception, est représentative, jouit
de la légitimité démocratique résultant des élections et dispose
de nombreuses autres façons d’interagir avec les structures du Conseil
de l’Europe?
12. Ces questions très pertinentes ont montré depuis le début
qu’il fallait réfléchir davantage à la question. Depuis, j’ai eu
plusieurs occasions de développer ma réflexion. Le 1er juillet
2022, j’ai assisté en tant qu’orateur à l’échange de vues informel
du Groupe de rapporteurs sur la coopération juridique (GR-J) du
Comité des Ministres sur «La participation d’organisations représentant
la jeunesse, en particulier du [CCJ], au développement du droit
souple au Conseil de l’Europe». L’une des conclusions a été que
la participation des jeunes à l’élaboration des politiques peut
insuffler des idées, des perspectives et une créativité nouvelles
aux textes produits et contribuer à ce que ces politiques soient
plus pertinentes, inclusives et durables. Les jeunes – en plus de
leur participation aux processus démocratiques – devraient être
invités à contribuer à la conception et, ensuite, à la mise en œuvre
des politiques sectorielles. Il a donc été recommandé que les comités
directeurs et les instances subordonnées de la structure intergouvernementale
évaluent systématiquement les possibilités d’associer le CCJ et
les organisations de jeunesse membres de la Conférence des OING
à leurs processus d’élaboration des instruments politiques et des
normes juridiques et au suivi de leur mise en œuvre

.
13. Le 10 octobre 2022, j’ai eu un échange de vues en ligne avec
les membres du CCJ, et par la suite, le CCJ a présenté des observations
écrites soulignant que l’établissement d’un statut de «partenaire
jeunesse» auprès de l’Assemblée serait une mesure appropriée pour
s’attaquer à la question systématique de la sous-représentation
des jeunes dans les processus politiques institutionnels et l’élaboration
des politiques.
14. Le 1 décembre 2022, j’ai assisté en tant qu’orateur à la Conférence
sur «La démocratie et les droits humains en temps de crise – la
contribution des jeunes en Europe», organisée par la délégation
allemande auprès de l’Assemblée en coopération avec le Conseil fédéral
allemand de la jeunesse. De jeunes représentant·e·s de plus de 25
pays, ainsi que des membres du CCJ, ont tenu des discussions et
élaboré des propositions de mesures politiques sur des thèmes spécifiques.
Dans une déclaration finale commune, les participants se sont félicités
des travaux en cours de l’Assemblée et ont appelé, entre autres,
à l’organisation de conférences similaires dans d’autres pays en
coopération avec les membres de l’Assemblée et les conseils nationaux
de la jeunesse.
15. Le 13 décembre 2022, j’ai présenté une note introductive dans
laquelle j’ai fait trois propositions alternatives en vue d’assurer
une participation significative des jeunes aux travaux de l’Assemblée

. Les membres
se sont félicités de mes propositions, suggérant qu’elles ne s’excluent
pas mutuellement et ajoutant que les groupes politiques et les délégations
nationales devraient également avoir un rôle à jouer dans ce contexte.
Il a également été souligné qu’il était essentiel d’assurer la représentativité
des jeunes ou des organisations de jeunesse qui participeraient
aux travaux de l’Assemblée.
16. Lors de cette même réunion, la commission a tenu une audition
avec la participation de M. Spyros Papadatos, Président du CCJ,
qui a présenté le système de cogestion du Conseil de l’Europe; et
de M. Roger Padreny, député d’Andorre, membre du Réseau des jeunes
parlementaires de l’Assemblée parlementaire de l’Organisation pour
la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui a présenté les
travaux de la représentante spéciale de l’Assemblée parlementaire
de l’OSCE pour l’engagement des jeunes et les activités du réseau.
Je tiens à les remercier, ainsi que le CCJ – qui, le 20 janvier
2023, a envoyé des commentaires écrits sur la note introductive
– pour leur précieuse contribution à notre réflexion.
17. Alors que le présent rapport était en cours d’élaboration,
l’ensemble du Conseil de l’Europe était impliqué dans l’organisation
du 4e Sommet de ses chefs d’État et de
gouvernement. La question des jeunes figurait en bonne place à l’ordre
du jour.
18. Le CCJ a apporté une contribution importante en vue du 4e sommet,
qui a été présentée aux Délégués des Ministres par Mme Alice
Bergholtz, vice-présidente du CCJ, lors d’une réunion préparatoire
du groupe de travail sur le Sommet (GT-SOM4) du 24 février 2023.
Dans son exposé, Mme Bergholtz a souligné la nécessité pour les
États membres du Conseil de l’Europe d’investir davantage dans les
droits humains, la démocratie et l’État de droit; a appelé à une
convention sur la jeunesse; et a demandé au Conseil de l’Europe
une communication améliorée avec la société civile, en particulier
avec la jeunesse, en modernisant notamment sa politique de communication
et surtout en étendant le recours au système de cogestion à d’autres
secteurs

. Mme Bergholtz
a réitéré ces points de vue et propositions lors de sa participation
à la Commission permanente de l’Assemblée à Reykjavík, le 15 mai
2023

.
19. Sur la base de ces discussions, j’ai affiné davantage les
propositions formulées initialement dans ma note introductive. Je
suis profondément convaincu de la nécessité d’inclure une perspective
pour la jeunesse dans les travaux de l’Assemblée. Une communication
régulière devrait être établie avec les jeunes, mais il est nécessaire
d’intégrer leur point de vue de façon substantielle dans les délibérations
générales de l’Assemblée. Le nouveau titre que j’ai proposé pour
le rapport clarifie ce point.
20. En même temps, il n’est pas possible de simplement transposer
les modèles existants – tels que le statut de partenaire pour la
démocratie – pour remédier au déficit de représentation et de participation
des jeunes dans les délibérations parlementaires. Les institutions
parlementaires doivent leur légitimité au mandat démocratique de
leurs membres, tel qu’exprimé par des élections libres et équitables.
Toutes les délégations de l’Assemblée sont composées de membres
titulaires d’un tel mandat démocratique. La meilleure façon de mieux
prendre en compte une perspective pour la jeunesse consiste à mettre
en place un mécanisme participatif spécifique qui permettrait aux
représentant·e·s de la jeunesse de participer au processus de délibération
de l’Assemblée. Faire une proposition viable à cette fin est l’objectif
de ce rapport.
3. Définitions
de la jeunesse
21. Le terme «jeunesse» est défini
de diverses manières selon les instruments ou les organes. La
Résolution 2250 (2015) du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la jeunesse,
la paix et la sécurité définit les «jeunes» comme étant les personnes
âgées de 18 à 29 ans. De même, dans le cadre de leurs politiques en
faveur de la jeunesse, le Conseil de l’Europe et la Commission européenne
définissent les jeunes comme étant âgés de 18 à 30 ans

.
Au niveau des assemblées interparlementaires, en vertu des Statuts
de l’Union Interparlementaire (UIP), un parlementaire âgé de moins
de 45 ans est considéré comme un jeune parlementaire. Quant à l’Assemblée
parlementaire de l’OSCE, son Réseau de jeunes parlementaires comprenait,
au stade initial, tous les parlementaires de moins de 35 ans. La
limite d’âge a ensuite été portée à 40 ans, pour inclure d’autres
parlementaires ayant exprimé un vif intérêt à rejoindre le réseau.
4. L’importance
de la participation des jeunes à la prise de décisions politiques
22. Les jeunes sont profondément
investis dans les affaires publiques. Pourtant, ils sont à peine
représentés dans les processus et institutions politiques, en particulier
dans les parlements. Ceci soulève des questions du point de vue
de la représentativité de nos démocraties, ainsi que de la justice
intergénérationnelle. Le risque est que les questions d’une importance
particulière pour les jeunes ne figurent pas à l’ordre du jour politique, que
les débats et les décisions sur les questions que les jeunes appréhendent
différemment perdent leur pertinence pour les jeunes générations,
et que les lois et les politiques adoptées par le parlement et le gouvernement
nuisent à leurs intérêts. Il faut garder à l’esprit que ce sont
les jeunes qui seront les plus touchés par certaines des décisions
prises sur des questions à plus long terme telles que le changement
climatique. Ainsi, la participation des jeunes à la prise de décisions
politiques doit être renforcée, en permettant à un plus grand nombre
d’entre eux de participer au processus décisionnel en tant que membres
de parlement et en veillant à ce qu’ils participent plus largement
au processus politique en apportant une contribution pleine et significative
aux processus et au travail parlementaires.
23. Le renforcement de la participation des jeunes à la prise
de décisions politiques n’est pas seulement l’objectif vers lequel
il faut tendre, c’est aussi la chose intelligente à faire. Les jeunes
ont un énorme potentiel, ainsi que la motivation et l’intérêt de
contribuer à la politique. Ils détiennent les idées, la compréhension
de la complexité du monde numérisé, l’énergie et les intérêts nécessaires
à une participation influente et à un vrai changement

. La mise à profit des perspectives,
des idées nouvelles et de l’énergie des jeunes est indispensable
dans les efforts plus larges visant à traiter des questions clés
qui touchent les personnes de tous âges, telles que la réalisation
des objectifs de développement durable, la paix et la sécurité,
le droit à l’éducation, à la santé et à la protection sociale, l’égalité
de genre, l’égalité des chances socio-économiques et politiques,
et la lutte contre le changement climatique. Les jeunes sont une
force novatrice à même de contribuer pour beaucoup à ces efforts
collectifs

.
À cet égard, le CCJ a souligné dans ses commentaires écrits sur
le présent rapport que les jeunes apportent des idées aux discussions
politiques qui pourraient manquer aux générations plus âgées, simplement
parce que les jeunes vivent la société sous un angle différent,
avec des capacités, des ressources, des compétences et des réalités
différentes. Par conséquent, il est également nécessaire d’intensifier
la participation des jeunes aux processus politiques pour améliorer l’élaboration
des politiques.
24. Il convient également de garder à l’esprit que la sous-représentation
des jeunes dans la politique et au sein des parlements contribue
à leur marginalisation. En fait, la jeunesse montre un désenchantement croissant
à l’égard de la politique traditionnelle et des partis politiques,
ont une foi hésitante dans les gouvernements et les institutions
et un intérêt décroissant pour les activités politiques formelles,
y compris le vote et l’adhésion à un parti. Il s’agit là de menaces
réelles pour l’avenir de la démocratie et sa viabilité à long terme
en tant que modèle de gouvernance

.
Par conséquent, engager activement la jeunesse dans la prise de
décisions politiques est essentielle pour protéger la démocratie,
la renforcer et lutter contre le recul démocratique.
5. La
représentation des jeunes au sein des parlements
25. D’après les données recueillies
par l’UIP en 2021, tandis que 49 % de la population mondiale a moins de
30 ans, seuls 2,6 % des parlementaires dans le monde appartiennent
à ce groupe d’âge. Dans la région Europe de l’UIP – qui comprend
tous les États membres du Conseil de l’Europe, ainsi que le Bélarus
et la Fédération de Russie – ce pourcentage est de 4,9 % (pour les
chambres basses et les parlements monocaméraux). Environ 25 % des
parlements monocaméraux et des chambres basses du monde ne comptent
aucun parlementaire âgé de moins de 30 ans. Ce chiffre atteint 73 %
pour les chambres hautes à l’échelle mondiale. Parmi les États membres
du Conseil de l’Europe, dans la catégorie des chambres basses et
des parlements monocaméraux, l’Arménie, la Norvège et Saint-Marin
ont la plus forte représentation de parlementaires de moins de 30
ans, avec plus de 10 % des parlementaires. Pour les chambres hautes,
la Belgique est en tête avec 10 %

.
26. Au niveau international, l’Assemblée elle-même ne compte que
17 membres âgés de 30 ans ou moins dans sa composition actuelle
(2,6 %). Ce chiffre passe à 60 membres si le seuil d’âge est fixé
à 35 ans ou moins (9,28 %), et à 117 membres, si le seuil d’âge
est fixé à 40 ans ou moins (18%). Au sein de l’Assemblée parlementaire
de l’OSCE, 32 parlementaires sur 323 ont moins de 35 ans (9,9%).
27. Plusieurs facteurs expliquent la sous-représentation flagrante
des jeunes au sein des parlements et dans la sphère politique en
général. On peut citer notamment les obstacles législatifs, les
préjugés, le manque de volonté ou d’opportunités politiques et les
faibles taux d’engagement des jeunes eux-mêmes en raison d’un manque
de confiance dans le système politique et les institutions politiques
(ce dernier problème est moins important en Europe, où les démocraties
les plus établies ont souvent des taux plus élevés d’engagement
des jeunes). Par exemple, dans la plupart des pays, l’âge minimum
d’éligibilité à un mandat parlementaire est fixé à un âge supérieur
à celui du droit de vote. L’âge moyen d’éligibilité dans le monde
est de 22,2 ans pour les chambres basses, soit entre 4 et 6 ans
après l’obtention du droit de vote, et il est de 27,9 ans pour les chambres
hautes.
28. En outre, la politique est traditionnellement considérée comme
le domaine des citoyennes et citoyens plus âgés (et souvent des
hommes). L’électorat et les membres des partis associent la jeunesse
à un manque d’expérience ou de qualifications, et privilégient donc
l’expérience de personnes plus âgées par rapport au point de vue
des jeunes (l’âge vaut de l’or, selon le proverbe «old is gold»). Les jeunes qui parviennent néanmoins
à accéder à des fonctions décisionnelles et de responsabilité sont
régulièrement confrontés à la suspicion, à l’intimidation, à des
formes de comportement dominant et aux préjugés.
29. En 2021, conscients de la nécessité de valoriser l’énergie
positive et la capacité d’innovation des jeunes, les président·e·s
des parlements du monde entier se sont engagés à accélérer les mesures
visant à mettre un terme à la sous-représentation chronique des
jeunes au sein des parlements et de leurs processus et ils se sont
de nouveau engagés à faire tout leur possible pour ouvrir véritablement
la politique aux jeunes et faciliter leur élection en plus grand
nombre au sein des parlements

. Les
mesures visant à augmenter la représentation des jeunes au sein
des parlements consistent semble-t-il notamment à aligner l’âge
minimum requis pour se présenter aux élections sur l’âge minimum
du droit de vote

et à introduire des quotas
de jeunes, qui peuvent prendre différentes formes, comme la création
de sièges réservés, l’inscription de quotas dans la législation
ou l’instauration de quotas par les partis.
6. Une
perspective pour la jeunesse au sein du Conseil de l’Europe
6.1. Le
système de cogestion
30. Au Conseil de l’Europe, il
est déjà largement reconnu que les jeunes ont le droit de faire
entendre leur voix et de prendre leurs propres décisions sur des
questions qui auront une incidence sur leur vie. Dès 1972, l’Organisation
a mis en place un système novateur de cogestion, qui donne une voix
égale aux jeunes Européennes et Européens (représentés par le CCJ)
ainsi qu’aux représentant·e·s des autorités publiques responsables
des questions de jeunesse (représentés par le CDEJ) dans la formulation
des politiques et des programmes de jeunesse

. Le système de cogestion du Conseil
de l’Europe dans le domaine des politiques de jeunesse est un exemple
vivant de démocratie participative.
31. Le
CCJ se compose de 30 représentant·e·s d’une diversité d’OING
de jeunesse (13 membres), de conseils nationaux de la jeunesse (7
membres) et d’organisations et réseaux de jeunesse (10 membres).
Ces représentant·e·s, en plus d’être jeunes, sont experts sur les
questions relatives à la jeunesse et ont chacune et chacun des portefeuilles
dont ils ont la responsabilité (jeunesse, paix et sécurité; égalité
de genre; intelligence artificielle, etc.).
32. 20 membres du CCJ sont proposés par le Forum européen de la
jeunesse (FEJ) à l’issue d’un processus d’élection qui donne également
un rôle à la ou au Secrétaire Général·e du Conseil de l’Europe.
Le FEJ rassemble plus de 100 organisations membres représentant
des millions de jeunes à travers l’Europe. Pour devenir membre ou
membre associé du FEJ, les organisations candidates doivent remplir
certains critères, notamment «avoir des objectifs et des structures
démocratiques et accepter les principes de la Convention européenne
des droits de l’homme». Les membres du CCJ sont ensuite désignés
par le Comité des Ministres. Le CCJ est en fait un comité ad hoc appartenant à la structure
intergouvernementale du Conseil de l’Europe. En conséquence, son
mandat est décidé par le Comité des Ministres.
33. Le
Comité directeur
européen pour la jeunesse (CDEJ) réunit les représentant·e·s des ministères et des organismes
responsables des questions de jeunesse dans les États parties à
la Convention culturelle européenne (STE n° 18). Tous les membres
du CDEJ et du CCJ se réunissent au sein du Conseil mixte sur la
jeunesse (CMJ), l’organe de codécision qui fixe les priorités et
les objectifs du secteur de la jeunesse et formule des propositions
au Comité des Ministres pour le budget correspondant.
34. La tâche principale du CCJ est de conseiller le Comité des
Ministres sur toutes les questions relatives à la jeunesse. Il convient
de noter que le mandat actuel, qui s’étend du 1er janvier 2022 au
31 décembre 2025, comprend également un paragraphe indiquant que
«sous réserve de l’adoption de la proposition de créer un statut
de Partenariat de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe»,
le CCJ a notamment pour mission de «conseiller l’Assemblée parlementaire
du Conseil de l’Europe sur les questions relatives à la jeunesse
et sur d’autres questions qui touchent les jeunes»

. Une autre tâche essentielle consiste
à promouvoir l’intégration des questions et des politiques relatives
à la jeunesse dans les programmes d’activités du Conseil de l’Europe.
35. À l’heure actuelle, le Comité des Ministres réexamine les
mandats de toutes les structures intergouvernementales du Conseil
de l’Europe, en vue également de veiller à ce qu’ils tiennent compte
de la Déclaration de Reykjavík. Les nouveaux mandats du CCJ, du
CDEJ et du CMJ devraient être approuvés avant la fin de 2023. Il
convient de noter que, selon les discussions en cours, tous les
comités intergouvernementaux du Conseil de l’Europe seront tenus
d’intégrer la perspective de la jeunesse dans leurs travaux.
6.2. Le
Congrès des pouvoirs locaux et régionaux
36. Depuis 2014, le Congrès des
pouvoirs locaux et régionaux met en œuvre un programme de délégués jeunes,
dans le cadre duquel un·e délégué·e jeune par État membre participe
aux sessions du Congrès pendant un an, développe des projets et
expose son point de vue au Congrès sur différentes questions.
37. Développé dans le cadre de la stratégie «Rajeunir la politique»
du Congrès, ce programme offre à des jeunes âgés de 18 à 30 ans,
venus d’horizons divers (jeunes militant·e·s, animatrices ou animateurs
de jeunesse, étudiant·e·s, jeunes responsables politiques, etc.)
une occasion unique de siéger au sein d’une assemblée européenne
aux côtés d’élus locaux et régionaux, de contribuer, sans droit
de vote, aux débats lors des sessions du Congrès (et des réunions
de commissions) et d’avoir un échange de vues avec les membres du
Congrès sur les questions à l’ordre du jour

.
38. Les jeunes peuvent faire entendre leurs voix, faire partie
d’un groupe diversifié de jeunes militant·e·s, constituer un réseau
et peser sur les débats en y insufflant une perspective pour la
jeunesse. Le Bureau du Congrès nomme également un ou une porte-parole
et porte-parole adjoint·e thématique sur la jeunesse.
6.3. L’Assemblée
39. L’Assemblée a un bilan solide
et continu d’encouragement à la participation active des jeunes
à la vie civile et institutionnelle. Sa première proposition concrète
concernant la participation des jeunes à ses propres travaux remonte
à 1985, lorsqu’elle a demandé à sa sous-commission de la jeunesse
et du sport d’étudier, avec les groupes politiques en collaboration
avec les délégations parlementaires nationales et les représentant·e·s
des organisations de jeunesse des partis politiques, les moyens
d’associer plus étroitement les jeunes aux travaux de l’Assemblée

.
Trois ans plus tard, elle a réitéré son appel à une participation
plus étroite des jeunes aux activités de l’Assemblée, se félicitant
de l'initiative intéressante résultant de la décision de l’ancien
groupe libéral, démocrate et réformateur d'inviter régulièrement
deux représentant·e·s de la jeunesse à participer à ses réunions
durant les sessions de l'Assemblée, et faisant appel aux autres
groupes politiques pour qu'ils suivent cet exemple. Elle a également
demandé à toutes les commissions de s'efforcer plus activement de
refléter les points de vue des jeunes dans l'élaboration des rapports,
et de prendre une part plus active dans les activités pertinentes
organisées par le Conseil de l'Europe dans le secteur de la jeunesse

.
40. En 2008, l’Assemblée a appelé les jeunes et leurs organisations
à utiliser les possibilités existantes d’interaction avec le Conseil
de l’Europe et en particulier avec l’Assemblée elle-même. Elle a
réitéré l’appel lancé à ses groupes politiques d’associer leurs
organisations politiques de jeunesse respectives aux activités de
l’Assemblée; a demandé à ses membres, et en particulier les plus
jeunes, de défendre plus activement le point de vue de la jeunesse
dans les débats de l’Assemblée et de s’impliquer personnellement
dans les activités de jeunesse du Conseil de l’Europe; et a décidé
d’organiser des tables rondes et des auditions avec des représentant·e·s
de la jeunesse et des jeunes responsables politiques sur des sujets
d’intérêt commun, et d’une manière générale, de rechercher une participation
plus ouverte des jeunes à ses réunions, missions et débats

.
41. En ce qui concerne l’Assemblée, les jeunes sont «intégré·e·s»
à ses travaux sur la base de nombreuses initiatives centrées sur
la jeunesse et dans le cadre desquelles le secteur de la jeunesse
du Conseil de l’Europe est invité à formuler des commentaires sur
les rapports et à participer aux auditions. La sous-commission de l'éducation,
de la jeunesse et du sport, de la commission de la culture, de la
science, de l'éducation et des médias, joue un rôle particulièrement
important à cette fin. Cette commission représente également l’Assemblée
au sein du CDEJ et du CCJ.
42. À ce jour, cependant, l’Assemblée ne dispose d’aucune structure
ou mécanisme formel permettant aux jeunes de participer de manière
significative et régulière à ses travaux. En outre, il n’existe
pas de dispositions particulières permettant aux jeunes parlementaires
d’avoir une visibilité particulière ou de jouer un rôle particulier.
7. Une
perspective pour la jeunesse au sein d’autres organisations et assemblées
internationales
7.1. L’Assemblée
parlementaire de l’OSCE
43. Ces dernières années, une attention
croissante a été accordée aux questions de jeunesse au sein de l’Assemblée
parlementaire de l’OSCE, ce qui a abouti à la désignation, en août
2021, de la première représentante spéciale de l’Assemblée parlementaire
de l’OSCE pour l’engagement des jeunes, Mme Farah Karimi, dont le
principal mandat est de promouvoir l’inclusion des jeunes dans les
processus décisionnels. À son initiative, un réseau informel de
jeunes parlementaires a été mis en place afin de fournir une plateforme pour
discuter des défis des jeunes et pour représenter leurs intérêts,
tant au sein de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE qu’au-delà.
44. Actuellement, le Réseau des jeunes parlementaires de l’Assemblée
parlementaire de l’OSCE compte 66 membres (10 % du nombre total
de membres de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE) représentant 36 pays
(sur 57 États participants de l’OSCE). 32 d’entre eux ont moins
de 35 ans; 26 sont des femmes et 40 sont des membres (à part entière)
de leurs délégations respectives

.
45. Lors de l’échange de vues qui s’est tenu en décembre 2022,
M. Padreny a noté que le réseau a tenu six réunions depuis sa création
et a donné une impulsion à diverses initiatives au niveau national.
Les membres du réseau ont organisé des manifestations avec des jeunes
et des organisations de la société civile dans leur pays et contribué
à diverses manifestations consacrées aux questions de jeunesse en
tant qu’oratrices et orateurs invités. Cet engagement a aidé les
membres à canaliser les défis et les préoccupations des jeunes vers
l’Assemblée parlementaire de l’OSCE.
46. Représentant non seulement leurs parlements ou groupes politiques
respectifs, mais aussi les jeunes, les membres du réseau se sont
davantage fait entendre lors des réunions de l’Assemblée parlementaire
de l’OSCE sur les questions de jeunesse, contribuant ainsi à maintenir
ces questions en bonne place sur l’ordre du jour de leurs gouvernements.
Alors que de nombreux membres travaillaient déjà directement sur
les questions et les politiques de jeunesse dans leur propre pays,
le réseau a fourni des canaux appropriés pour l’échange d’informations
et de communication.
47. Les discussions sur les moyens d’assurer la durabilité du
réseau en l’intégrant dans la structure formelle de l’Assemblée
parlementaire de l’OSCE sont en cours. Dans ce contexte, il a été
proposé d’inviter un·e représentant·e du réseau aux réunions du
Bureau de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE en tant qu’observateur,
et il est projeté de faciliter les discussions et la coopération
entre le réseau et les commissions générales et ad hoc de l’Assemblée parlementaire
de l’OSCE.
7.2. L’Union
interparlementaire
48. En 2010, l’UIP a adopté une
résolution sur la «participation des jeunes au processus démocratique», dans
laquelle elle appelait les parlements, les gouvernements et les
partis politiques à prendre des mesures juridiques et politiques
globales pour renforcer la participation des jeunes à la vie politique.
La résolution allait au-delà de l’appel à une consultation accrue
des jeunes dans les processus politiques en appelant également à
une plus grande représentation directe des jeunes dans la prise
de décision. Elle proposait des mesures concrètes, telles que l’introduction
de quotas pour les jeunes, l’alignement de l’âge minimum d’éligibilité
au parlement sur l’âge du droit de vote, le renforcement de la place
des jeunes dans les partis politiques et l’éducation politique pour
stimuler la citoyenneté active. La résolution a également jeté les
bases de la création du Forum des jeunes parlementaires de l’UIP,
qui a ensuite été créé en 2013.
49. Le forum sert d’organe statutaire de l’UIP et vise à stimuler
la participation des jeunes au sein des parlements et à faire en
sorte que les jeunes parlementaires jouent pleinement leur rôle
dans les travaux du parlement. Le forum se réunit deux fois par
an lors des Assemblées de l’UIP. Bien qu’il s’agisse d’un espace destiné
aux jeunes parlementaires (moins de 45 ans), d’autres sont libres
d’y assister en tant qu’observateurs. Le forum est dirigé par un
conseil composé de 12 personnes – un homme et une femme de chacun
des
six groupes
géopolitiques – qui élisent un président ou une présidente.
50. En 2016, l’UIP a pris de nouvelles mesures et a appelé au
changement dans le fonctionnement de l’UIP elle-même afin que les
jeunes parlementaires soient mieux représentés dans les délégations
des pays et assument des rôles plus importants au sein des structures
politiques de l’organisation. En 2018, l’UIP est devenue la première
organisation internationale à adopter des modifications statutaires
visant à renforcer le nombre et le rôle des jeunes parlementaires
aux Assemblées de l’UIP. Pour atteindre l’objectif consistant à faire
en sorte que les jeunes parlementaires, hommes et femmes, représentent
au moins 25 % des délégués parlementaires aux Assemblées, une série
d’incitations ont été instituées. La présidente ou le président
du Forum des jeunes parlementaires siège désormais d’office au Comité
exécutif de l’UIP ainsi qu’à tous les Bureaux de la Commission permanente.
De plus, les délégations parlementaires qui incluent de jeunes parlementaires
lors des Assemblées de l’UIP bénéficient de votes et de temps de
parole supplémentaires

.
7.3. Les
Nations Unies
51. Au niveau des Nations Unies,
toutes les délégations nationales sont incitées à impliquer des
délégués de la jeunesse qui participent – pour un an – à la délégation
officielle de leur pays auprès de l’Assemblée générale des Nations
Unies et de diverses commissions fonctionnelles du Conseil économique
et social. Il incombe aux États membres d’établir le programme des
délégués de jeunesse au niveau national et de désigner les personnes
qui représenteront la jeunesse de leur pays auprès des Nations Unies.
Les rôles des délégués de la jeunesse varient selon les pays, mais
ils consistent généralement à fournir des contributions à leur délégation
sur des questions relatives à la jeunesse et à participer aux travaux
de celle-ci, notamment en assistant à des réunions et à des négociations
informelles.
8. La
voie à suivre: proposition sur la manière d’améliorer une perspective
pour la jeunesse dans les travaux de l’Assemblée
52. À la suite du Sommet de Reykjavík,
le Conseil de l’Europe est résolu à intégrer une perspective pour
la jeunesse dans l'ensemble de ses activités. En tant qu’institution
représentative composée de parlementaires dotés d’un mandat démocratique,
l’Assemblée devrait mettre en place un mécanisme permettant aux représentant·e·s
de la jeunesse de participer à son processus de délibération et
de l’enrichir, tout en préservant son caractère parlementaire. La
proposition en trois volets suivante contribuerait à la réalisation
de cet objectif, tout en donnant un rôle spécifique et une plus
grande visibilité aux jeunes membres de l’Assemblée.
8.1. Rapporteur·e
pour la jeunesse
53. Je propose que chaque commission
générale de l’Assemblée (à l’exception de la commission sur l’élection
des juges à la Cour européenne des droits de l’homme) désigne, parmi
ses plus jeunes membres, un·e «rapporteur·e pour la jeunesse», qui
serait chargé·e de faire valoir le point de vue des jeunes dans
les débats sur les rapports en cours d’élaboration au sein de la
commission, en consultation avec le CCJ.
54. Les rapporteur·e·s pour la jeunesse devraient être élus parmi
les membres titulaires ou remplaçants des commissions, pour un mandat
de deux ans renouvelable une fois. Lors de leur désignation, les
commissions devraient tenir compte de la compétence et de la disponibilité,
de la représentation équilibrée des hommes et des femmes, de l’équilibre
géographique et politique, tel que requis par le Règlement de l’Assemblée,
mais également de l’âge, en privilégiant les jeunes membres.
55. Au cours des débats sur les rapports présentés par sa commission,
en plénière ou au sein de la Commission permanente, le ou la rapporteur·e
pour la jeunesse devrait être inscrit·e sur la liste des orateurs et
avoir le droit de parole après les représentant·e·s des groupes
politiques.
8.2. Le
mécanisme de participation Jeunesse-APCE
56. L’Assemblée et le CCJ devraient
mettre en place un mécanisme de participation Jeunesse-APCE, une plateforme
de dialogue et de consultation composée des membres du CCJ et des
rapporteur·e·s de l’Assemblée pour la jeunesse. Outre les contacts
bilatéraux réguliers entre les rapporteur·e·s pour la jeunesse et
les membres du CCJ travaillant sur des sujets d’intérêt commun,
le mécanisme de participation devrait tenir une réunion plénière
une fois par an. Cette réunion permettrait de faire en sorte que
les préoccupations, les priorités et les attentes des représentant·e·s
des jeunes soient canalisées par les rapporteur·e·s pour la jeunesse
dans les travaux de l’Assemblée, par le dépôt de nouvelles propositions,
des suggestions concernant le contenu des rapports et la préparation
d’amendements. Le mécanisme de participation engloberait toutes les
questions de fond couvertes par l’Assemblée dans le cadre de son
activité délibérante et ne se limiterait pas aux politiques de jeunesse.
57. Les membres du CCJ, d’autres structures du secteur de la jeunesse
du Conseil de l’Europe et les organisations de jeunesse devraient
être invités à contribuer directement à la préparation des rapports,
en participant à des auditions, à des échanges et en présentant
des contributions au niveau des commissions, dans la mesure du possible
et selon le sujet. Dans le même temps, les rapporteur·e·s pour la
jeunesse de l’Assemblée devraient être invité·e·s à participer aux
réunions et activités du secteur jeunesse du Conseil de l’Europe
afin de pouvoir servir de pont entre les organisations de la jeunesse
et l’Assemblée.
8.3. Encourager
la présence et la visibilité des jeunes parlementaires
58. Au-delà de l’introduction d’un
mécanisme formel, de nombreuses autres mesures peuvent être prises pour
s’assurer que les voix des jeunes soient mieux entendues. Par exemple,
l’Assemblée devrait s’efforcer d’accroître la présence de jeunes
parlementaires dans la composition des délégations nationales. Les délégations
nationales devraient envisager de réserver un certain nombre de
sièges aux jeunes parlementaires et prendre des mesures pour encourager
leur participation active. Elles pourraient également réserver «un
siège de jeunesse» à un membre de leur parlement national représentant
également une organisation de jeunesse. Le ou la Président·e de
l’Assemblée pourrait, à l’issue de chaque partie de session, saluer,
dans son intervention, le rôle actif des jeunes membres de l’Assemblée.
Les groupes politiques devraient également être invités à mobiliser
les jeunes membres et à se concerter plus régulièrement avec les organisations
de jeunesse de leurs familles politiques.