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Recommandation 2019 (2013) Version finale
La corruption: une menace à la prééminence du droit
1. L’Assemblée parlementaire, se référant
à sa Résolution 1943
(2013) «La corruption: une menace à la prééminence du
droit», souligne l’importance capitale du renforcement de la lutte
contre la corruption, qui menace gravement la prééminence du droit.
2. Le Comité des Ministres et l’Assemblée parlementaire montrent
depuis des années leur forte volonté politique de lutter contre
la corruption. L’Assemblée recommande donc au Comité des Ministres
d’inviter les Etats membres et les Etats observateurs du Conseil
de l'Europe à examiner leur législation en vigueur en matière de
lutte contre la corruption et sa mise en œuvre, en vue d’évaluer
sa conformité avec les principes directeurs énoncés dans la Résolution 1943.
3. Afin de répondre efficacement aux défis d’aujourd’hui et de
demain, elle invite également le Comité des Ministres à réévaluer
et à consolider la stratégie du Conseil de l’Europe dans la lutte
contre la corruption, qui représente un secteur clé et un atout
majeur pour notre Organisation:
3.1. en
faisant le point sur les réussites et les écueils actuels, en identifiant
clairement les priorités d’action et en mesurant l’avancée de ces
actions;
3.2. en donnant aux organes du Conseil de l’Europe actifs dans
la lutte contre la corruption, comme le Groupe d’Etats contre la
corruption (GRECO), les moyens de contribuer à la mise en œuvre
effective de la nouvelle stratégie, si nécessaire à travers une
révision de leur mandat;
3.3. en intégrant la lutte contre la corruption aux diverses
activités et programmes du Conseil de l'Europe, dans des domaines
tels que l’éducation à la citoyenneté démocratique, la cohésion
sociale, les médias et le sport.
4. L’Assemblée demande au Comité des Ministres de renforcer encore
la coopération entre l’Union européenne et le Conseil de l'Europe
dans la lutte contre la corruption, en particulier en invitant l’Union européenne
à adhérer à la Convention pénale sur la corruption (STE no 173)
et en accélérant les négociations sur la participation de l’Union
européenne au GRECO, afin de favoriser une meilleure coordination
des politiques anticorruption en Europe. En outre, rappelant son Avis 284 (2013) sur
les budgets et priorités du Conseil de l’Europe pour l’exercice
biennal 2014-2015, l’Assemblée demande au Comité des Ministres de s’assurer
que les programmes conjoints sont encore développés, qu’ils reposent
sur un système de financement stable et adéquat, et qu’ils englobent
une dimension parlementaire.
5. Elle recommande par ailleurs au Comité des Ministres d’établir
une série de lignes directrices pour les codes de conduite et d’éthique
des agents publics, conformément aux principes directeurs énoncés
par la Recommandation 1908 (2010) sur
le lobbying dans une société démocratique (code européen de bonne conduite
en matière de lobbying).
6. Elle invite le Comité des Ministres à charger le Secrétaire
Général du Conseil de l'Europe de veiller à ce que les programmes
de formation mis en œuvre par les organes du Conseil de l'Europe
comportent des modules consacrés spécifiquement à la lutte contre
la corruption.
7. Compte tenu de la nécessité croissante d’un cadre réglementaire
à dimension européenne concernant les groupes de pression, du haut
niveau d'expertise des organes spécialisés du Conseil de l’Europe,
des études complètes qu’ils ont déjà menées et des données solides
qu’ils ont recueillies à ce sujet, l’Assemblée invite le Comité
des Ministres à lancer une étude de faisabilité sur le lobbying,
qui pourrait servir de point de départ pour d’autres travaux normatifs.
Ce serait pour le Conseil de l’Europe une excellente occasion de prendre
les devants et de gagner en visibilité en tant que gardien des droits
de l’homme et des valeurs démocratiques.
8. En outre, l’Assemblée invite instamment le Comité des Ministres
à adresser une recommandation aux Etats membres, en les invitant
à mettre en œuvre sans tarder les recommandations du GRECO et du
Comité d’experts sur l’évaluation des mesures de lutte contre le
blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (MONEYVAL).