1. Généralités
1. Je tiens tout d’abord à féliciter
Mme Durrieu pour son rapport détaillé, qui donne un aperçu utile
de la situation en Jordanie sous un angle qui correspond à la demande
de statut de partenaire pour la démocratie auprès de l’Assemblée
parlementaire.
2. Le rapport de la commission des questions politiques et de
la démocratie brosse le tableau d’un pays en mutation, où une volonté
politique affirmée favorise les réformes constitutionnelles et législatives
attendues par la population, en particulier par ceux qui sont davantage
conscients des valeurs démocratiques. La Jordanie semble avoir pris
la bonne direction et on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’elle
devienne encore plus ouverte et démocratique au cours des prochaines
années. Dans ce contexte, la coopération parlementaire entre l’Assemblée
et le Parlement jordanien ne peut être que bénéfique aux deux parties.
3. Je salue le fait que le rapport tient compte de l’une des
questions qui font partie du mandat de la commission sur l’égalité
et la non-discrimination, à savoir l’égalité des sexes et qu’il
évoque la violence envers les femmes. Dans le présent avis, je m’attacherai
à rajouter au rapport des renseignements complémentaires sur l’égalité
des sexes et à traiter d’autres sujets concernant le mandat de la
commission, à savoir le racisme et l’intolérance et les droits des
personnes handicapées.
2. Egalité de genre
4. Au cours des dernières décennies,
la Jordanie a fait naître une société civile dynamique de femmes,
qui comprend plus de 120 organisations non gouvernementales œuvrant
dans des domaines qui comprennent la violence fondée sur le genre,
l’assistance humanitaire, le développement économique et l’autonomisation
des femmes. Je salue cet élément vital de la société jordanienne,
qui constitue un interlocuteur pour les autorités et qui peut jouer
un rôle positif en donnant des informations utiles sur les besoins
et les attentes de la population et en contribuant à l’application
de la législation et à la mise en œuvre de politiques destinées
à améliorer l’égalité de genre dans le pays.
2.1. Droit de la famille:
divorce, garde d’enfants et polygamie
5. La Jordanie possède un double
système fondé sur le droit civil et religieux. Le statut personnel
(qui s’appuie largement sur la charia et le droit coutumier) est
applicable aux questions relevant du droit de la famille au sein
de la communauté musulmane. Pour les minorités non musulmanes, les
tribunaux religieux sont compétents sur une base confessionnelle
en droit de la famille et du divorce. Le droit jordanien de la famille comprend
toujours des dispositions qui sont contraires à l’égalité de genre,
comme le droit de tutelle d’un parent de sexe masculin sur les femmes
de moins de 30 ans (contre 18 ans pour les hommes). Des inégalités subsistent
aussi en matière de divorce (alors que les hommes peuvent répudier
arbitrairement leur femme, en prononçant simplement une formule
rituelle, les femmes doivent saisir un tribunal appliquant la charia
et ne bénéficient du divorce que pour des motifs expressément prévus
par la loi)
.
6. La polygamie est légale en droit jordanien pour les hommes
musulmans, bien qu’elle ne soit pas très répandue dans le pays.
L’Assemblée parlementaire n’a cessé de s’opposer à la polygamie
quand elle a accordé le statut de partenaire pour la démocratie
au Parlement marocain et au Conseil national palestinien (et par
la suite, lors de l’évaluation de ce statut). Je ne peux que réaffirmer
ce qui a été dit alors. La polygamie est contraire à la dignité
des femmes et à l’égalité entre conjoints. Elle n’est pas compatible
avec l’égalité de genre et avec la non-discrimination telles que
nous les entendons aujourd’hui. Je tiens à souligner qu’elle est interdite
dans un certain nombre de pays où l’islam est la religion majoritaire,
comme l’Albanie, l’Azerbaïdjan, la Bosnie-Herzégovine, la Tunisie
et la Turquie.
2.2. Droit de la famille:
droits de succession
7. En ce qui concerne le droit
de succession, le système musulman s’applique aux ressortissants jordaniens,
musulmans ou non. Dans la plupart des cas, les héritières reçoivent
une part plus faible que leurs homologues masculins. En outre, il
arrive parfois que les femmes subissent différentes formes de contraintes, y
compris la violence physique ou psychologique, pour les amener à
renoncer à leurs droits de succession. Dans certains cas, les femmes
ne font pas valoir leurs droits faute d’être informées sur le sujet
ou par peur d’être menacées par les autres héritiers ou d’être abandonnées.
Un rapport de 2012 de la Commission nationale jordanienne pour les
femmes soulignait qu’«en pratique, en dépit des conventions, des
pactes et de la législation, les Jordaniennes ne jouissent pas de
leurs droits de propriété et d’héritage en raison des inégalités
persistantes en matière de droits économiques, qui favorisent la
subordination et la dépendance économiques des femmes et qui les
rendent plus vulnérables à la violence, à l’exploitation et à d’autres violations»
.
8. Ce rapport ajoute que le droit civil jordanien et la loi no 36
de 2010 sur le statut provisoire jordanien des personnes comprennent
un certain nombre de dispositions qui protègent les droits de succession
des femmes. Il est capital, pour moi, que les autorités jordaniennes
veillent à la jouissance et à la protection effectives de ces droits.
Tout comme le recommande le rapport précité, il serait souhaitable
de criminaliser l’ensemble des actes de coercition et de tromperie
commis envers des femmes afin de les priver de ces droits. En outre, l’ensemble
des discriminations entre les femmes et les hommes dans ce domaine,
en particulier les dispositions attribuant des parts d’héritage
plus réduites aux femmes qu’à leurs homologues masculins, devraient
être abolies.
9. Les nombreuses formes de discrimination fondées sur le sexe,
qui existent toujours aujourd’hui en droit jordanien, sont profondément
ancrées dans la culture et les mentalités. Il semble difficile de
les modifier du jour au lendemain. Néanmoins, elles ne sont pas
conformes aux normes internationales relatives aux droits de l’homme
ni aux valeurs d’une démocratie fondée sur la parité de genre que
nous partageons. Les autorités jordaniennes devraient donc s’attacher
à progresser en lançant un débat public sur les réformes nécessaires. Ce
faisant, j’encourage comme pour d’autres questions, nos homologues
jordaniens à rester ouverts et à ne pas hésiter à faire usage de
l’expérience des divers organes du Conseil de l’Europe. L’Assemblée parlementaire
devrait manifester la même attitude et rester disposée à coopérer
dans un domaine certes délicat, mais capital.
3. Violence envers
les femmes
10. En dépit de l’absence de données
officielles sur la violence envers les femmes, les études et les informations
diffusées par des organisations d’aide aux victimes montrent que
le phénomène est assez répandu comme dans la plupart des autres
pays et qu’il est largement passé sous silence. L’étude sur la prévalence
de la violence envers les femmes compilée par ONU Femmes par exemple
montre que (au mois de février 2012) 14,6 % des femmes interrogées
ont déclaré qu’elles avaient subi des violences physiques ou sexuelles
infligées par leur partenaire au cours des douze mois précédents
et 23 % au cours de leur vie
.
11. Dans le cadre de l’initiative COMMIT d’ONU Femmes, le Gouvernement
jordanien s’est engagé à faire cesser la violence envers les femmes
et les filles. Il a «annoncé qu’il élaborera et qu’il adoptera une
stratégie nationale pour combattre la violence visant les femmes
et les filles. Des mesures spécifiques relevant de la stratégie
comprendront une réforme législative destinée à améliorer les voies
de recours juridiques et judiciaires possibles face aux violences
envers les femmes en Jordanie conformément aux normes internationales;
un renforcement de la coordination entre les principaux acteurs;
et le développement des services d’aide aux survivantes de violences,
ainsi qu’une amélioration de la collecte de données sur les violences
à l’égard des femmes». Je salue cet engagement officiel et je souligne
que l’existence de données fiables et comparables est une condition
préalable à la conception et à la mise en œuvre de mesures efficaces pour
éliminer la violence envers les femmes. L’assistance aux victimes
de violences, y compris sous forme de foyers d’accueil, est aussi
d’une importance particulière. J’encourage les autorités jordaniennes
à ne pas ménager leurs efforts en ce sens et à faire appel à la
coopération des organisations de la société civile, qui, dans la
plupart des pays, jouent un rôle clé dans ce domaine.
12. Des progrès ont été enregistrés au sujet des «crimes d’honneur».
Le Comité CEDAW a exprimé sa préoccupation au sujet de l’allègement
des peines pour les infractions commises au nom de «l’honneur».
Il a également invité la Jordanie à réexaminer sa législation qui
permet aux violeurs d’échapper à toute peine en épousant leur victime.
Selon l’organisation non gouvernementale (ONG) Freedom House, les
peines prononcées ces dernières années pour des meurtres «d’honneur»
sont devenues plus lourdes. Le ministère de la Justice a créé en
2009 un tribunal spécialisé compétent pour ce type d’affaires
. Cependant, dans
son dernier rapport annuel en date, Amnesty International affirme
que 12 femmes au moins et deux enfants, une fille et un garçon,
ont été victimes de meurtres «d’honneur» en 2014
.
13. Les mariages précoces restent un motif de préoccupation. L’âge
légal du mariage pour les femmes est de 18 ans en Jordanie, mais
les tribunaux peuvent accorder des dispenses spéciales pour avancer
l’âge du mariage. En juillet 2015, l’UNICEF a fait état d’une augmentation
des mariages précoces parmi les réfugiés syriens de Jordanie
.
14. La Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et
la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence
domestique (STCE no 210, «Convention
d’Istanbul») est largement considérée comme un instrument de référence
dans ce domaine. Elle est ouverte à l’adhésion d’Etats non-membres.
Il serait souhaitable que les autorités jordaniennes s’inspirent
des normes énoncées dans ce texte, qui a adopté une approche globale
comprenant la prévention de la violence, la répression des auteurs
d’infractions et la protection des victimes (ainsi que des politiques
intégrées), et qu’elles envisagent d’y adhérer à long terme. J’encourage
aussi la délégation jordanienne à suivre l’exemple de délégations
actuelles ayant le statut de partenaire pour la démocratie et à
désigner un représentant au Réseau parlementaire pour «le droit
des femmes de vivre sans violence».
4. Représentation
politique des femmes
15. Ces dernières décennies, la
Jordanie a adopté des mesures positives pour améliorer la représentation politique
des femmes. Au niveau local, 297 des 970 sièges de conseils municipaux,
soit un quota de 30 %, sont réservés aux femmes. Au niveau parlementaire,
un quota de femmes a été adopté en 2003. La réforme électorale de
2012 prévoit que 15 sièges sur les 150 de la Chambre des représentants
sont réservés aux femmes. En 2013, 18 femmes ont été élues députées,
15 grâce au quota réservé, et trois selon un scrutin de liste à
la proportionnelle et dans des circonscriptions appliquant un scrutin
majoritaire.
16. L’existence d’une société civile active, où un grand nombre
de femmes s’engagent pour promouvoir l’égalité et combattre la discrimination,
devrait permettre de trouver des candidats expérimentés des deux sexes.
Cependant, des mesures d’accompagnement comme des activités de renforcement
des compétences, d’information et de sensibilisation, devraient
être proposées pour rendre la représentation politique des femmes
durable à long terme.
5. Droits des personnes
handicapées
17. Le 30 mars 2007, la Jordanie
a signé la Convention des Nations Unies relative aux droits des
personnes handicapées et elle l’a ratifiée le 31 mars 2008. Elle
est aussi partie à la Convention de l’Organisation Internationale
du Travail (OIT) (no 159) sur la réadaptation
professionnelle et l'emploi des personnes handicapées et à l’Accord
arabe sur la réadaptation et l’emploi des handicapés. Une loi sur
les droits des personnes handicapées a été adoptée en 2007 en remplacement
de la loi précédente, qui datait de 1993. Conformément à la loi,
un Haut conseil des affaires des personnes handicapées a été mis
en place. Il est chargé notamment de rédiger, de suivre et d’évaluer
la mise en œuvre des politiques concernant les personnes handicapées.
18. Un rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie
occidentale (CESAO) sur la situation des personnes handicapées en
Jordanie
fait un bilan sur la mise en œuvre
des obligations internationales et internes dans ce domaine. Ainsi
que le rapport le souligne, l’offre de services appropriés et l’accessibilité
des infrastructures ordinaires sont les grands défis à relever.
19. En 2012, le premier contre-rapport de la société civile sur
la mise en œuvre de la Convention relative aux droits des personnes
handicapées en Jordanie a été soumis au Comité compétent des Nations
Unies (CRPD)
. Le rapport indique que beaucoup d’acteurs
interviennent dans le domaine du handicap en Jordanie, d’où une
certaine complexité et des rôles qui font double emploi. Cela semble
l’un des principaux obstacles à la mise en œuvre de la Convention
des Nations Unies.
20. L’amélioration de l’égalité des chances et de l’indépendance
des personnes handicapées et la garantie d’une pleine citoyenneté
et d’une participation active à la vie sociale sont des défis qui
demandent aux divers acteurs intéressés de s’engager. La Jordanie,
qui a signé et ratifié différents instruments internationaux et lancé
un plan d’action national, a fait preuve de la volonté politique
nécessaire pour améliorer la situation des personnes handicapées.
J’encourage les autorités jordaniennes et en particulier nos homologues
du parlement à renforcer les mesures antidiscrimination fondées
sur une approche de défense des droits de l’homme. Le plan d’action
2006-2015 pour les personnes handicapées du Conseil de l’Europe,
destiné aux gouvernements de l’ensemble des Etats membres, pourrait
être pris en considération pour concevoir et mettre en œuvre des
mesures en ce sens.
6. Racisme, intolérance
et discrimination liés à l’origine ethnique
21. La Jordanie a adhéré, sans
formuler de réserves, à la Convention internationale sur l'élimination
de toutes les formes de discrimination raciale. La Constitution
jordanienne consacre le droit à l’égalité devant la loi pour tous
sans discrimination fondée sur la race, la langue ou la religion
(cette liste exhaustive, ainsi que le souligne à juste titre la
rapporteure de la commission des questions politiques et de la démocratie
soulève des questions sur la protection contre la discrimination
liée à d’autres motifs comme le sexe; la mention expresse de la
race est toutefois rassurante dans l’optique de ce motif de discrimination
particulier). En outre, les dispositions du code du travail sont
applicables aux salariés indépendamment de leur sexe, de leur nationalité (jordanienne
ou non), de leur origine ethnique, de leur couleur et de leur religion.
22. Ces dernières années, étant donné la présence d’étrangers
de plus en plus nombreux, dont des travailleurs migrants, la Jordanie
a connu beaucoup de cas de discrimination. Selon le rapport mondial
2014 de l’ONG Human Rights Watch, des centaines de migrants étrangers
travaillant dans l’industrie, l’agriculture et les travaux domestiques
ont signalé des violations du droit du travail et du travail forcé,
mais «les inspections administratives et les tribunaux saisis de
demandes en réparation restent accommodants». Les enquêteurs du ministère
du travail considèrent rarement comme des victimes de la traite
les travailleurs domestiques qui ont subi des excès multiples de
la part de leurs employeurs
.
23. L’ONG Freedom House mentionne un autre motif de préoccupation
dans son rapport Freedom in the World de 2015: bien que la Jordanie
fasse de gros efforts pour accueillir des réfugiés de Syrie et d’Irak,
elle refuse de donner accès à ceux qui sont d’origine palestinienne,
quelle que soit leur nationalité. Je fais mienne l’évaluation positive
donnée par Mme Durrieu de l’action menée par les autorités jordaniennes
pour accueillir et aider les réfugiés ainsi que le fait que les
réfugiés appartenant à des minorités comme les chrétiens irakiens sont
accueillis sans discrimination. Cependant, je tiens à souligner
qu’il faudrait éviter toutes les formes de discrimination. Les pratiques
que je viens d’évoquer semblent être contraires aux normes internationales
dans ce domaine.
24. Depuis 1988, les autorités jordaniennes retirent la nationalité
jordanienne à leurs ressortissants d’origine palestinienne, ce qui
les rend apatrides. Le nombre de cas s’est multiplié ces dernières
années. Les autorités le font de façon arbitraire et sans préavis
en annulant le «numéro national» attribué à tout ressortissant jordanien,
comme preuve de sa nationalité.
Cette pratique a été interprétée de différentes
manières, mais elle semble manifestement contraire à la réglementation
interne sur la nationalité. Elle constitue une forme de discrimination
entre ressortissants jordaniens, fondée sur l’origine ethnique.
En 2012, un groupe d’intellectuels jordaniens, de militants politiques
et de personnalités des médias a écrit au roi Abdallah
et
l’a invité à mettre fin aux discriminations subies par les Jordaniens
d’origine palestinienne. Là encore, la société civile jordanienne
montre combien elle peut s’engager et contribuer au changement.
J’espère que nos homologues jordaniens écouteront cette voix et
joueront le rôle déterminant qui revient aux parlementaires pour
mettre fin à cette forme de discrimination.
25. La lutte contre le racisme et l’intolérance sous toutes ses
formes requiert un ensemble de mesures non seulement sur le plan
des sanctions, mais aussi sur celui de l’information et de la sensibilisation.
J’encourage les membres jordaniens à coopérer étroitement avec l’Assemblée
dans ce domaine, en particulier au sein de l’Alliance parlementaire
contre la haine. Il ne faut pas qu’ils hésitent à désigner un membre
pour représenter leur parlement au sein de l’Alliance, qui s’est
récemment ouverte aux adhésions de délégations des Etats ayant le
statut d’observateur ou de partenaire pour la démocratie.
7. Diversité religieuse
et minorités
26. Le Jordanie est attachée à
respecter la diversité religieuse sur son territoire et dans la
région. M. Heiner Bielefeldt, Rapporteur spécial des Nations Unies
sur la liberté de religion ou de conviction, a déclaré que le pays
était «un havre de paix et une voix défendant la modération religieuse»
. Il a
noté qu’il y avait une atmosphère positive de tolérance, en particulier
entre musulmans et chrétiens, qui est aussi le fruit d’actions menées
dans le domaine de l’éducation, dans les médias, dans l’administration
et au parlement. Par ailleurs, il a noté que certaines communautés
religieuses comme les Baha’is, les druzes et les chrétiens évangéliques ne
sont pas reconnues officiellement et que les adeptes de ces communautés
sont donc confrontés à des difficultés liées à leur statut personnel.
27. Je fais mienne l’évaluation positive de M. Bielefeldt, qui
souligne le climat général de tolérance. Celui-ci est d’autant plus
important dans une région et à une époque où la religion sert à
justifier la violence. Dans le même temps, j’invite les autorités
jordaniennes à faire en sorte que les membres de toutes les communautés religieuses
bénéficient des mêmes droits sans discrimination. Le droit de changer
d’appartenance religieuse, qui fait partie intégrante de la liberté
de religion, devrait être dûment respecté. Il est capital que cela
ne conduise pas à des discriminations ou que cela n’ait pas de conséquences
néfastes pour les personnes auxquelles il arrive de faire un tel
choix. Personnellement, j’espère que la coopération parlementaire
dans le cadre du partenariat pour la démocratie permettra des échanges
fructueux dans ce domaine.