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Résolution 2168 (2017)
Les droits humains des personnes âgées et leur prise en charge intégrale
1. L’Assemblée parlementaire se félicite
de la tendance croissante au renforcement de la protection des droits
humains des personnes âgées, qui se manifeste par l’adoption – notamment
au Conseil de l’Europe – d’instruments juridiques régionaux consacrés
spécifiquement aux droits des personnes âgées. En dépit de cette
tendance positive, les stéréotypes négatifs relatifs aux personnes
âgées demeurent répandus et continuent, hélas, d’être à l’origine
de la discrimination et de la violence à l’égard des intéressés,
ainsi que de leur isolement et de leur exclusion.
2. L’Assemblée note que l’accès à des soins de santé et des soins
de longue durée de qualité reste un problème pour bon nombre de
personnes âgées en Europe. Outre les obstacles physiques et financiers auxquels
elles se heurtent, ces personnes voient fréquemment leurs soins
reportés, voire refusés, en raison de la fragmentation des services
de soins et des services sociaux. D’autres difficultés majeures
dans ce domaine sont le manque de personnel de santé possédant les
connaissances nécessaires en gériatrie et l’absence d’une approche
centrée sur la personne, qui aiderait les personnes âgées à conserver
leur autonomie et leur qualité de vie.
3. L’Assemblée est sidérée par une estimation selon laquelle
au moins 4 millions de personnes âgées seraient maltraitées chaque
année dans la région Europe de l’Organisation mondiale de la santé.
Dans un tel contexte, il est d’autant plus préoccupant de constater
que la maltraitance des personnes âgées reste un sujet tabou dans
bon nombre de pays et que le problème est donc sous-évalué.
4. L’Assemblée note en outre que les personnes âgées sont affectées
de manière disproportionnée par l’isolement et la solitude, ce qui
rejaillit sur leur santé et leur bien-être, et peut conduire à l’exclusion
sociale. Elles constituent également un groupe économiquement vulnérable
pouvant facilement tomber dans la pauvreté, laquelle est à son tour
un facteur majeur d’exclusion.
5. Compte tenu de ce qui précède, l’Assemblée appelle les États
membres du Conseil de l’Europe à prendre les mesures suivantes visant
à combattre l’âgisme, à améliorer les soins aux personnes âgées
et à prévenir leur exclusion sociale:
5.1. garantir un revenu minimum vital et un logement adapté
aux personnes âgées afin de leur permettre de vivre dignement;
5.2. interdire, dans la législation, la discrimination fondée
sur l’âge dans l’offre de biens et de services;
5.3. apporter un soutien pour le maintien de l’emploi et une
formation continue à celles qui le souhaitent;
5.4. promouvoir une attitude positive à l’égard du vieillissement
au moyen de campagnes de sensibilisation ciblant les médias, les
prestataires de services et le grand public;
5.5. garantir la disponibilité et l’accessibilité de soins
de santé et de soins de longue durée à un coût abordable pour les
personnes âgées;
5.6. accorder les services de santé et les services sociaux
destinés aux personnes âgées;
5.7. assurer la formation adéquate des professionnels de santé
en gériatrie et établir, dans la mesure du possible, des centres
de gériatrie sur tout le territoire;
5.8. favoriser une approche centrée sur la personne lors de
la prestation des soins, en organisant celle-ci en fonction des
besoins et des préférences des personnes âgées, et en les impliquant
dans la planification des soins;
5.9. adopter une charte des droits des personnes âgées dans
le contexte des services de soins, qui pourrait notamment être utilisée
pour renforcer leur autonomie et pour le contrôle des établissements
de soins de longue durée par un organisme indépendant;
5.10. assurer une assistance et un soutien adaptés aux personnes
âgées vivant chez elles, notamment sous forme de soins médicaux
et infirmiers, de service de repas à domicile et d’une aide ménagère;
5.11. apporter un soutien financier et pratique aux aidants
informels, notamment sous forme de formation et de conseil, et mettre
en place des dispositifs leur permettant de prendre du répit;
5.12. sensibiliser l’opinion publique aux maltraitances physiques
et psychologiques et aux abus financiers dont sont victimes les
personnes âgées, et collecter des données pertinentes sur la question, y
compris sur les facteurs de risque associés, afin d’établir un plan
d’action visant à éradiquer ces comportements;
5.13. promouvoir le vieillissement actif en créant des environnements
adaptés aux personnes âgées, y compris des lieux consacrés à des
activités réunissant personnes âgées et jeunes générations en vue de
favoriser les liens intergénérationnels;
5.14. encourager le bénévolat parmi les personnes âgées, tant
dans leur pays qu’à l’étranger, ainsi que le bénévolat pour soutenir
les personnes âgées.