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Réponse à Recommandation | Doc. 14503 | 16 février 2018
Le recours aux nouvelles technologies génétiques chez les êtres humains
1. Le Comité des Ministres
a examiné avec soin la Recommandation
2115 (2017) de l’Assemblée parlementaire sur «Le recours aux nouvelles
technologies génétiques chez les êtres humains». Il a par ailleurs communiqué
ce texte au Comité de bioéthique (DH-BIO) ainsi qu'au Comité directeur
pour les droits de l'homme (CDDH), pour commentaires éventuels.
Le Comité des Ministres considère qu’il convient de faire preuve
d’une grande vigilance à l’égard des répercussions que peuvent avoir
sur les droits de l’homme les progrès de la biologie et de la médecine.
Il se réjouit de l’intérêt que porte l’Assemblée à ces questions
et des travaux qu’elle mène en la matière.
2. Se référant au paragraphe 1 de la recommandation, le Comité
des Ministres partage le sentiment de l’Assemblée quant aux «possibilités
[…] pour le diagnostic, la prévention et, finalement, la guérison
de maladies à l’avenir» qu’offrent les nouvelles techniques génétiques.
Il est cependant préoccupé, lui aussi, par les risques que présentent
certaines évolutions technologiques et leurs possibles applications
aux êtres humains. Il rappelle dans ce contexte, comme le fait l’Assemblée,
que l’article 13 de la Convention sur les droits de l’homme et la
biomédecine (Convention d’Oviedo) limite les buts pour lesquels
des interventions peuvent être entreprises sur le génome humain
et interdit celles qui viseraient à introduire une modification
dans le génome de la descendance.
3. Concernant le paragraphe 5 de la recommandation, le Comité
des Ministres attire l’attention sur la Déclaration sur les technologies
de modification du génome adoptée par le DH-BIO en décembre 2015,
qui souligne que la Convention d’Oviedo établit un cadre et des
principes qui peuvent être des références pour le débat sollicité
au niveau international sur le recours aux nouvelles technologies
génétiques chez les êtres humains. Dans le droit fil de cette Déclaration,
le Comité des Ministres invite les Etats membres qui n’ont pas encore
ratifié la Convention d’Oviedo à envisager de le faire ou, au minimum,
à interdire au niveau national les grossesses induites à partir
de cellules germinales ou d’embryons humains dont le génome a été
modifié de manière intentionnelle.
4. Le Comité des Ministres estime, à l’instar de l’Assemblée
(paragraphe 3 de la recommandation) qu’il convient «d’encourager
un débat public ouvert et éclairé sur le potentiel pour la médecine
et les éventuelles conséquences, du point de vue de l’éthique et
des droits humains, de l’application des nouvelles technologies génétiques
aux êtres humains». Ces considérations sont également exprimées
dans l’article 28 de la Convention d’Oviedo, qui demande aux Parties
de veiller à ce que «les questions fondamentales posées par les
développements de la biologie et de la médecine fassent l'objet
d'un débat public approprié à la lumière, en particulier, des implications
médicales, sociales, économiques, éthiques et juridiques pertinentes,
et que leurs possibles applications fassent l'objet de consultations
appropriées». Compte tenu de ces engagements et dans le cadre de
ses initiatives pour répondre aux enjeux pour les droits de l’homme
soulevés par les technologies émergentes, le DH-BIO va élaborer
des orientations sur la manière de promouvoir un débat public et
des consultations sur les questions fondamentales posées par les
développements de la biologie et de la médecine.
5. S’agissant du paragraphe 5.4 de la recommandation, le Comité
des Ministres informe l’Assemblée que le DH-BIO a d’ores et déjà
commencé à examiner les évolutions intervenues dans ce domaine,
ce qui a conduit à l’adoption de la Déclaration précitée sur les
technologies de modification du génome, dans laquelle il a convenu,
«dans le cadre de son mandat, d’examiner les enjeux éthiques et
juridiques soulevés par ces technologies émergentes de modification
du génome, à la lumière des principes établis dans la Convention d‘Oviedo».
6. Enfin, le Comité des Ministres note que le DH-BIO continuera
de traiter les questions de droits de l'homme soulevés par les nouvelles
technologies d’édition du génome et élaborera un Plan d’action stratégique en
la matière. Ce Plan d’action stratégique concernant les questions
de droits de l’homme soulevées par les nouvelles technologies et
les développements dans le domaine biomédical s’appuiera sur les
résultats de la Conférence organisée à l’occasion du 20ème anniversaire
de la Convention d’Oviedo sous les auspices de la Présidence tchèque
du Comité des Ministres, qui portait, entre autres, sur les enjeux
pour les droits de l’homme soulevés par les développements technologiques
dans les domaines de la génétique et de la génomique.