1. Introduction
1. La traite des êtres humains, forme moderne d’esclavage,
constitue une violation des droits humains et une atteinte à la
dignité et à l’intégrité de l’être humain.
2. Les actions de différentes organisations nationales et internationales
et ONG commencent à produire leurs effets, dans la mesure où ce
phénomène est moins méconnu qu’auparavant. Pourtant, peut-on affirmer que
chaque citoyen est suffisamment sensibilisé au point de le dénoncer
de par le monde? Nous n’en sommes certes pas encore là. C’est là
que l’action doit se faire. La lutte contre ce fléau doit continuer
à tous les niveaux, au moyen de campagnes de sensibilisation et
d’une coopération renforcée sur le plan national et international et
de législations efficaces. De la même façon, se demande-t-on aujourd’hui
quel est le sort réservé aux victimes de ce crime? Voit-on, par
exemple, dans les victimes qui sont forcées de se prostituer, des
prostituées ou des victimes de la traite? La réponse est souvent
ponctuée de malentendus ou de méconnaissance du phénomène. De fait,
aujourd’hui encore, il est rare que les autorités voient dans ces
êtres humains des victimes de la traite, alors que c’est bien souvent
le cas. La traite à des fins d’esclavage sexuel ne semble pas sur
le déclin. Au contraire, les criminels, qu’ils agissent à titre
individuel ou dans des réseaux, sont de plus en plus informés des
obstacles qui pourraient entraver leur commerce – ô combien lucratif
– d’êtres humains, et les femmes sont rendues encore plus vulnérables
du fait de la crise économique et financière actuelle.
3. La traite des êtres humains est un des phénomènes criminels
qui s’est le plus développé au cours de ces dernières décennies,
en raison essentiellement de son caractère très lucratif. Selon
le Gouvernement américain, 800 000 personnes seraient victimes de
la traite chaque année en dehors des frontières nationales
(ce
qui exclut la traite au niveau national).
4. Rien ne peut justifier la traite des êtres humains. L’action
des parlementaires est nécessaire, voire vitale dans nos sociétés
démocratiques pour dénoncer et prévenir toute forme de crime. La
Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite
des êtres humains est à leur disposition pour faire avancer cette
cause. La rapporteuse est convaincue que sa mise en œuvre permettra
de renforcer la prévention et d’endiguer la demande.
2. La plus-value
de la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite
des êtres humains
5. La rapporteuse rappelle que la Convention du Conseil
de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains (STCE
no 197) a été adoptée par le Comité des Ministres le 3 mai 2005
et ouverte à la signature à Varsovie le 16 mai 2005, à l’occasion
du 3e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Conseil de l’Europe.
Elle est entrée en vigueur le 1er février 2008. A ce jour, elle
a été ratifiée par 26 Etats membres, et signée par 15 autres.
2.1. Présentation générale
de la convention
6. La convention contre la traite est un traité global,
axé essentiellement sur la protection des victimes de la traite
et la sauvegarde de leurs droits. Elle vise également la prévention,
ainsi que la poursuite des trafiquants.
7. Elle s’applique à toutes les formes de traite: qu’elle soit
nationale ou transnationale, liée ou non au crime organisé. Elle
s’applique quelles que soient les victimes – femmes, hommes ou enfants
– et quelles que soient les formes d’exploitation – sexuelle, travail
ou services forcés.
8. Elle prévoit la mise en place d’un mécanisme de suivi indépendant
garantissant le respect de ses dispositions par les Parties.
2.2. La plus-value de
la convention
9. Parmi les instruments internationaux, la Convention
du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains
semble la plus avancée. Notamment, elle va plus loin que le Protocole
additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité
transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la
traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants,
adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies le 15 novembre
2000, principal instrument international pertinent en matière de
lutte contre la traite. La convention du Conseil de l’Europe prévoit
des dispositions plus contraignantes en matière de protection des
victimes et des témoins, ainsi qu’un mécanisme de surveillance indépendant
garantissant sa mise en œuvre.
10. Afin d’éclairer au mieux ses collègues, la rapporteuse souhaite
détailler les principales différences entre le protocole des Nations
Unies et la convention du Conseil de l’Europe.
a. Ainsi que l’Assemblée l’avait souhaité, la convention
a une approche fondée sur les droits de l’homme qui fait peser une
obligation positive sur les Etats de prévenir la traite et de protéger
les victimes, ce qui va au-delà de la responsabilité criminelle
individuelle prévue dans le protocole des Nations Unies.
b. La convention a un champ d’application plus large, s’appliquant
à la traite tant au niveau national qu’au niveau international,
liée ou non au crime organisé.
c. La convention contient une définition de la victime de
la traite, ce qui permet à terme une harmonisation des mesures de
protection et d’assistance sur tout le territoire européen.
d. Les mesures de protection des droits de la victime sont
obligatoires dans la convention. Les victimes doivent être identifiées
de façon qu’elles ne soient pas confondues avec des migrants irréguliers
ou des criminels. Une assistance physique et psychologique et des
mesures de réinsertion dans la société leur sont apportées. D’autres
mesures telles que suivi médical, conseil et logement sont prévues.
Les victimes peuvent aussi demander un dédommagement.
e. La convention prévoit la possibilité de ne pas sanctionner
les victimes qui sont obligées de commettre des infractions en raison
de leur situation.
f. La convention contient des dispositions propres aux enfants
pour leur identification, les mesures d’assistance et l’octroi d’un
permis de séjour.
g. Grâce notamment aux demandes de l’Assemblée , la convention accorde
un délai minimal de trente jours pour permettre aux victimes de
se rétablir, de réfléchir et de prendre une décision quant à leur volonté
de coopérer ou non avec les autorités judiciaires.
h. La convention prévoit de pénaliser les clients qui utilisent
les services de victimes de la traite. L’objectif est d’agir sur
la demande pour endiguer la traite.
i. Enfin, comme nous le verrons ci-après (voir III.ii), la
convention prévoit la mise en place d’un mécanisme de surveillance
– le GRETA –, qui est certainement l’une des plus-values les plus
notables par rapport au protocole des Nations Unies.
11. Ces exemples amènent la rapporteuse à plaider pour la signature
et la ratification sans délai de la convention du Conseil de l’Europe,
afin d’éradiquer ce phénomène tout en prenant en considération la
situation de détresse des victimes et en les aidant à se réinsérer.
Afin d’assurer un impact maximal, cette convention doit s’appliquer
géographiquement à toute l’Europe, mais aussi de la façon la plus
large possible
.
3. Le rôle des parlementaires
12. Les parlementaires doivent agir, rapidement. La lutte
contre la traite des êtres humains doit devenir une priorité politique
des démocraties européennes.
3.1. Le rôle des parlementaires
dans la promotion de l’acceptation de la convention dans tous les
Etats membres du Conseil de l’Europe et au-delà
13. Depuis de nombreuses années, l’Assemblée lutte sans
relâche contre la traite des êtres humains. Elle dénonce ce crime
depuis longtemps et a appelé de nombreuses fois les Etats à le combattre.
En particulier, depuis 1997
, mais aussi en
2002
, elle
a demandé l’élaboration d’une convention du Conseil de l’Europe
et s’est battue pour que cette convention retienne les plus hauts
standards de protection des victimes. Elle s’est engagée dans la
Campagne du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des
êtres humains, qui s’est achevée avec l’entrée en vigueur de la
convention le 1er février 2008 à la suite de la dixième ratification
de la convention. L’efficacité de la convention dépend de son application
la plus large possible sur tout le territoire européen, dans les
pays d’origine, de transit et de destination des victimes de la
traite. La promotion de la ratification la plus large possible de
la convention est dès lors plus nécessaire que jamais.
14. Les parlementaires nationaux devront tout mettre en œuvre
pour que leurs gouvernements et parlements nationaux signent et
ratifient la convention.
15. La rapporteuse estime en outre, tout comme pour le protocole
des Nations Unies, que la communauté internationale devrait dans
la plus large mesure possible s’intéresser à la convention. Elle
envisage d’abord de demander aux Etats observateurs auprès de l’Assemblée
de s’engager dans cette voie, mais aussi à tous les Etats tiers.
En effet, l’Assemblée, qui entretient de bonnes relations avec l’OSCE
mais aussi avec l’ONU
, plaide
pour la ratification du protocole des Nations Unies et celle de
la convention, instruments complémentaires au niveau international.
16. Par ailleurs, la rapporteuse entend souligner que, malheureusement
aujourd’hui encore, les victimes ne sont parfois pas traitées comme
telles par les autorités
, ce qui constitue une violation supplémentaire
de leurs droits fondamentaux. A tout le moins, en attendant la ratification,
les parlementaires devront s’assurer que les dispositions les plus
importantes de la convention soient mises en œuvre au niveau national,
afin de garantir aux victimes de la traite un traitement respectueux
de leurs droits fondamentaux.
3.2. Le rôle des parlementaires
dans la mise en œuvre par le GRETA
17. La rapporteuse entend miser sur l’importance que
revêtira le Groupe d’experts sur la lutte contre la traite des êtres
humains (GRETA) dans la mise en œuvre de la convention. Un mécanisme
de suivi efficace et indépendant sera la garantie concrète de la
mise en œuvre de la convention tant au niveau national qu’au niveau
international. Le système de suivi est indubitablement un point
fort de la convention.
3.2.1. Le mécanisme de
suivi mis en place par la convention
18. Il repose sur deux piliers: le GRETA et le Comité
des Parties.
19. D’une part, le GRETA, qui est une instance technique composée
d’experts indépendants et hautement qualifiés dans les domaines
des droits de la personne humaine, de l’assistance et de la protection
des victimes ainsi que de la lutte contre la traite des êtres humains.
Il est chargé d’adopter un rapport et des conclusions portant sur
la mise en œuvre de la convention par chaque partie. Treize experts
indépendants ont été élus par le Comité des Parties lors de sa réunion
les 5 et 8 décembre 2008, pour la première composition du GRETA. Les
membres ont été élus pour un mandat de quatre ans, prenant effet
au 1er janvier 2009.
Présidente: Hanne Sophie Greve (nationalité norvégienne)
- 1er vice-président: Nicolas
Le Coz (française)
- 2e vice-présidente: Gulnara Shahinian (arménienne)
Les autres membres:
- Vessela
Banova (nationalité bulgare)
- Louise Calleja (maltaise)
- Josie Christodoulou (chypriote)
- Davor Derencinovic (croate)
- Vladimir Gilca (moldove)
- Alexandra Malangone (slovaque)
- Nell Rasmussen (danoise)
- Leonor Maria Da Conceição Cruz Rodrigues (portugaise)
- Robert Stratoberdha (albanaise)
- Diana-Florentina Tudorache (roumaine)
20. Le GRETA s’est réuni à quatre reprises en 2009. Une
fois ses structures établies, il a lancé l’élaboration d’un questionnaire
en vue d’une première évaluation. Les évaluations sont censées se
dérouler sur des cycles de quatre ans. Le questionnaire doit être
adopté avant fin 2009 et le GRETA espère obtenir les premières réponses
dès janvier 2010. Il se rendrait ensuite dans les pays ayant répondu
afin de vérifier les informations, cinq visites étant prévues pour
2010.
21. D’autre part, le Comité des Parties est une instance plus
politique composée des représentants au Comité des Ministres des
Parties à la convention et des représentants des parties qui ne
sont pas membres du Conseil de l’Europe. Il peut adresser à une
partie des recommandations sur la base du rapport et des conclusions
du GRETA. Il s’est également réuni trois fois à ce jour. Lors de
ses prochaines réunions, le Comité des Parties prévoit d’organiser
des débats sur des thèmes spécifiques avec les ONG pertinentes,
en commençant par la question de la prévention.
22. La commission sur l’égalité des chances pour les femmes et
les hommes a eu un échange de vues le 22 juin 2009 sur les mécanismes
de la convention avec le président sortant du Comité des Parties, l’ambassadeur
Pēteris Kārlis Elferts, et la présidente du GRETA, Mme Hanne Sophie
Greve, ainsi que sur les développements récents, avec la Secrétaire
Générale adjointe du Conseil de l’Europe, Mme Maud de Boer-BuquicchioVoir AS/Ega (2009) PV 5..
La sous-commission sur la traite des êtres humains a eu un échange
de vues à huis clos le 28 septembre 2009 avec Mme Greve et M. Zurab
Tchiaberashvili, le nouveau président du Comité des Parties, sur
la proposition de décision-cadre du Conseil de l’Union européenne
concernant la prévention de la traite des êtres humains et la lutte
contre ce phénomène, ainsi que la protection des victimes. A l’occasion
de ces échanges de vues, les intervenants ont fait part de leur
crainte quant à un éventuel double emploi de différents instruments
avec le GRETA. Ils espèrent que la situation va permettre à chacun
d’exercer ses responsabilités dans un cadre harmonieux et coopératif,
afin d’éviter tout double emploi. Très constructifs, ces échanges
de vues devraient se répéter à intervalles réguliers jusqu’à ce
que les mécanismes soient solidement établis.
3.2.2. Le rôle des parlementaires
pour un GRETA indépendant et efficace
23. Pour que le système de suivi soit fort et efficace,
le GRETA devra en particulier être indépendant et insoupçonnable
quant à son expertise, étant l’organe chargé en premier lieu de
veiller à la mise en œuvre de la convention par les parties. La
convention souligne la nécessité d’assurer un équilibre entre les
femmes et les hommes, une répartition géographiquement équilibrée
ainsi qu’une expertise multidisciplinaire lors de la désignation
des membres du GRETA. Le GRETA est composé de 10 membres au minimum
et de 15 membres au maximum (il en compte actuellement 13).
24. Les parlementaires pourront soulever la question du financement
du GRETA auprès de leur parlement afin d’en assurer un fonctionnement
efficace. A cette fin, ils s’assureront de ce que le GRETA dispose
de ressources humaines et financières suffisantes, stables et prévisibles.
3.3. Le rôle des parlementaires
en vue de garantir une coopération fructueuse avec d’autres organisations
internationales
25. Le Conseil de l’Europe exerce une responsabilité
spéciale en raison de son rôle pionnier dans la mise au point d’un
instrument juridique européen contraignant, doté d’un mécanisme
de contrôle puissant et indépendant. C’est pourquoi la rapporteuse
est quelque peu préoccupée par deux nouvelles propositions de l’Union
européenne susceptibles de remettre en question les acquis du Conseil
de l’Europe dans ce domaine: le Conseil de l’Union européenne a
en effet décidé, lors de sa réunion à Luxembourg tenue le 4 juin 2009, d’établir
un réseau Union européenne informel de «rapporteurs nationaux ou
de mécanismes équivalents» sur la traite des êtres humains. En marge
de cela, la Commission européenne a, en mars 2009, soumis au Parlement
européen une proposition de décision-cadre du Conseil relative à
la prévention et à la lutte contre la traite des êtres humains ainsi
qu’à la protection des victimes, proposition sur laquelle le Parlement
n’a pas encore exprimé son avis. Cette proposition a été examinée
et révisée le 23 octobre 2009. L’article 15 de cette proposition
prévoit que chaque Etat membre devra établir un rapporteur national
ou un mécanisme équivalent. Ce dernier devra notamment avoir pour
tâche de mesurer les effets des actions antitraite et de faire un rapport
.
26. Ce réseau Union européenne informel de rapporteurs nationaux
ou de mécanismes équivalents pourrait se révéler une initiative
intéressante, à condition qu’il ne gêne pas (ni lui ni ses mécanismes)
les travaux du GRETA, mais au contraire coopère avec lui et lui
fournisse des informations telles que données et statistiques
. Malheureusement, le Conseil
de l’Europe et l’Union européenne n’appliquent pas encore les mêmes
normes en matière de lutte contre la traite des êtres humains, le
Conseil de l’Europe et sa convention ayant adopté une approche beaucoup
plus centrée sur les victimes et sur les droits de l’homme
.
27. De même, certaines dispositions de la proposition de décision-cadre
du Conseil sur la prévention et la lutte contre la traite des êtres
humains et la protection des victimes semblent instituer des mécanismes
de contrôle redondants avec ceux de la convention. En particulier,
la rapporteuse n’exclut pas la possibilité que l’article 15 de la
proposition de décision-cadre engendre in
fine une duplication du mécanisme du Conseil de l’Europe
déjà en place. Le libellé de cette disposition est suffisamment
flou pour ne pas exclure cette possibilité: il n’est pas indiqué
auprès de qui le rapporteur national ou le mécanisme équivalent
devra faire le rapport. Il importe de faire en sorte que l’Union
européenne et le Conseil de l’Europe, tous deux engagés dans la
lutte contre la traite des êtres humains, trouvent le moyen d’harmoniser
leur action pour lutter efficacement contre ce fléau et en protéger
les victimes.
28. La solution idéale serait que l’Union européenne adhère sans
délai à la convention du Conseil de l’Europe (selon des modalités
juridiques à définir en fonction de l’entrée en vigueur du traité
de Lisbonne) et se soumette à ses mécanismes de contrôle dans la
mesure autorisée par la clause de déconnexion de la convention.
29. A cet égard, les parlementaires tant nationaux qu’européens
peuvent jouer un rôle décisif. Ils pourront par exemple interpeller
aussi bien leur gouvernement que leur parlement national ainsi que
les institutions européennes sur les risques éventuels de duplication
des instruments de suivi en matière de traite. En conséquence, je
suggère que les commissions compétentes de l’Assemblée parlementaire
et du Parlement européen entreprennent une action conjointe avant
la fin de cette année.
4. Conclusions
et recommandations
4.1. Un appel ferme
à la signature et/ou la ratification de la convention
30. Vu l’importance de la couverture la plus large possible
de la convention et pour en assurer l’efficacité optimale, la rapporteuse
propose d’inviter nommément les Etats membres du Conseil de l’Europe
qui n’ont ni signé ni ratifié la convention à le faire
.
Il en est de même s’agissant des pays qui l’ont signée mais pas
encore ratifiée
.
31. La rapporteuse en appelle à la responsabilité individuelle
des parlementaires dont les Etats membres n’ont pas encore signé
et/ou ratifié la convention. Ces derniers pourront inscrire le sujet
sur l’agenda politique national. Ils pourront poser des questions
au gouvernement et mettre à l’ordre du jour des débats parlementaires
la question de la ratification. Ils pourront créer des activités
de sensibilisation de leurs collègues et aussi du public. A cet
égard, la sous-commission sur la traite des êtres humains pourra
faire part de son expertise afin de faire face aux éventuels obstacles,
par exemple en organisant des séminaires permettant de partager
les bonnes pratiques.
32. En outre, l’Assemblée devrait aussi inviter ses parlements
observateurs à adhérer à la convention
.
33. Par ailleurs, la convention étant ouverte aux Etats non membres,
il est clair qu’un appel plus large doit être lancé auprès de la
communauté internationale à ratifier non seulement le protocole
des Nations Unies mais aussi la convention du Conseil de l’Europe.
34. Enfin, l’Assemblée devrait réitérer son appel auprès de l’Union
européenne à adhérer rapidement à la convention.
4.2. Garantir l’indépendance
et l’efficacité du GRETA
35. L’Assemblée devrait s’assurer de l’indépendance des
experts du GRETA, sur une base équilibrée entre les femmes et les
hommes et avec une répartition géographiquement équilibrée. Elle
devrait demander que les ressources financières et humaines nécessaires
au bon fonctionnement du GRETA soient mises à sa disposition. Il
semble y avoir urgence en la matière, Mme Greve ayant fait part
lors de la réunion de la sous-commission sur la traite des êtres
humains du 28 septembre 2009 du manque actuel de ressources du GRETA et
de la nécessité de lui fournir des ressources en personnel et des
moyens financiers adéquats.
4.3. Mise à jour du
Manuel à l’usage des parlementaires sur la Convention du Conseil
de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains
36. Afin d’aider les parlementaires et toutes les personnes
intéressées par la promotion de la convention, la commission avait
élaboré un manuel, guide pratique de la convention, en décembre
2006. La rapporteuse se félicite de la mise à jour de ce manuel
en décembre 2009 pour tenir compte des conséquences de l’entrée
en vigueur de la convention le 1er février 2008 et des bonnes pratiques,
qui ont permis aux parlementaires de promouvoir efficacement la
convention auprès de leurs gouvernements et parlements.
4.4. Renforcer les relations
avec les partenaires
37. La rapporteuse se réjouit des relations de la commission
et de la sous-commission sur la traite des êtres humains avec ses
partenaires de l’OSCE, du Parlement européen et de l’UNODC. Elle
encourage vivement à poursuivre et renforcer ces relations, afin
de coopérer efficacement en vue d’un but unique: l’éradication de
la traite. Elle propose que l’Assemblée organise en 2010 une grande
conférence sur la lutte contre la traite des êtres humains et la
convention du Conseil de l’Europe et y invite tous les partenaires
qui sont impliqués dans cette lutte, tout en soulignant que les
commissions compétentes de l’Assemblée parlementaire et du Parlement européen
devraient entreprendre une action conjointe avant la fin de cette
année.
38. Enfin, l’Assemblée devrait recommander au Comité des Ministres
de s’associer pleinement à la promotion de la signature et de la
ratification de la convention.
39. En conclusion, la rapporteuse soumet donc à l’adoption par
l’Assemblée les projets de résolution et de recommandation ci-avant
annexés. Elle propose qu’ils soient examinés pendant la première
partie de session de 2010 de l’Assemblée (25-29 janvier).
***
Commission chargée du rapport: commission
sur l’égalité des chances pour les femmes et les hommes
Renvoi en commission:Doc. 11401, Renvoi
3401 du 21 janvier 2008
Projet de résolution et projet
de recommandation adoptés à l’unanimité par la commission
le 30 novembre 2009.
Membres de la commission: Mme Pernille Frahm (Vice-Présidente), M. José Mendes Bota (1er Vice-Président),
Mme Ingrida Circene (2e Vice-Président), Mme Anna Čurdová (3e Vice-Président), Mme Sonja Ablinger, M. Francis Agius, M. Florin Serghei Anghel,
Mme Magdalina Anikashvili, M. John Austin,
M. Lokman Ayva, Mme Marieluise Beck, Mme Deborah Bergamini, Mme Oksana
Bilozir (remplaçante: Mme Olha Herasym’yuk),
Mme Rosa Delia Blanco Terán (remplaçante: Mme Luz Elena Sanín Naranjo), Mme Olena Bondarenko,
M. Han Ten Broeke, Mme Anna Maria Carloni, M. James Clappison, Mme Diana Çuli, M. Kirtcho Dimitrov, Mme Lydie Err, Mme Catherine Fautrier, Mme Mirjana Ferić-Vac, Mme Sónia Fertuzinhos, Mme Doris
Frommelt, Mme Alena Gajdůšková,
M. Giuseppe Galati, Mme Gisèle Gautier,
M. Neven Gosović, Mme Claude Greff, M. Attila Gruber, Mme Arina
Hägg, M. Håkon Haugli, Mme Francine John-Calame, Mme Nataša Jovanović,
Mme Charoula Kefalidou, Mme Birgen Keleş,
Mme Krista Kiuru, Mme Elvira Kovács, M. Terry Leyden, Mme Mirjana
Malić, Mme Assunta Meloni, Mme Nursuna Memecan,
Mme Dangutė Mikutienė, M. Burkhardt Müller-Sönksen, Mme Hermine
Naghdalyan, Mme Yuliya Novikova (remplaçant: M. Ivan Popescu), M. Mark Oaten, M. Kent Olsson, Mme Steinunn Valdis Óskarsdóttir,
Mme Antigoni Papadopoulos, Mme Mª del Carmen Quintanilla
Barba, M. Stanislaw Rakoczy, M. Frédéric Reiss, Mme Mailis Reps, Mme Maria Pilar Riba Font,
Mme Andreja Rihter, M. Nicolae Robu, Mme Marlene Rupprecht, Mme Klára Sándor, Mme Albertina
Soliani, Mme Tineke Strik, M. Michał Stuligrosz, Mme Doris Stump, Mme Elke Tindemans, M. Mihai
Tudose, M. Miltiadis Varvitsiotis, Mme Tatiana Volozhinskaya, M.
Paul Wille, Mme Betty Williams,
M. Gert Winkelmeier, Mme Gisela Wurm,
M. Andrej Zernovski, M. Vladimir Zhidkikh
N.B. Les noms des membres ayant participé à la réunion sont
indiqués en gras
Secrétariat de la commission: Mme Kleinsorge,
Mme Affholder, Mme Devaux