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Recommandation 1437 (2000)
Education non formelle
1. L’Assemblée considère qu’investir dans
l’éducation et le bien-être est une mesure efficace pour promouvoir une
citoyenneté active et prévenir l’exclusion sociale.
2. L’Assemblée
constate que les systèmes d’éducation formelle ne peuvent à eux seuls faire
face à l’évolution technologique, sociale et économique rapide et constante de
la société, et qu’ils devraient donc être renforcés par des pratiques
éducatives non formelles.
3. L’éducation non formelle fait partie
intégrante de la notion d’éducation permanente qui permet aux jeunes et aux
adultes d’acquérir et d’entretenir les compétences, les aptitudes et les
dispositions nécessaires pour s’adapter à un environnement en mutation
constante. Elle peut résulter d’une initiative individuelle et prendre la forme
de diverses activités d’apprentissage menées en dehors du système éducatif
formel. Une part importante de l’éducation non formelle est assurée par des
organisations non gouvernementales s’intéressant au travail communautaire et
aux activités de jeunesse.
4. L’Assemblée rappelle la déclaration
finale de la 5e Conférence des ministres européens responsables de la jeunesse
dans laquelle les pays européens ont été encouragés à promouvoir l’égalité des
chances en reconnaissant la formation et les compétences acquises par le biais
de l’éducation non formelle et en trouvant diverses formes de validation de
l’expérience et des qualifications ainsi acquises. Elle se félicite de la
création d’un «Groupe de travail sur l’éducation non formelle» au Conseil de
l’Europe.
5. L’Assemblée encourage tous ceux qui élaboreront les
politiques éducatives à admettre que l’éducation non formelle fait partie
intégrante du processus éducatif et à reconnaître la contribution que les
organisations non gouvernementales (ONG) qui travaillent dans le domaine de
l’éducation non formelle peuvent apporter.
6. L’Assemblée encourage
également l’application des nouvelles technologies de l’information à
l’éducation non formelle et souligne la nécessité de garantir la facilité
d’accès à ces technologies aux niveaux national et international.
7. L’Assemblée recommande donc au Comité des Ministres d’inviter les
gouvernements et les autorités compétentes des Etats membres:
7.1. à reconnaître l’éducation non formelle en
tant que partenaire de fait dans le processus d’éducation permanente et dans la
politique de jeunesse, et à élaborer des systèmes d’évaluation efficaces (ce
qui pourrait être fait par la reconnaissance des activités relevant de
l’éducation non formelle de manière qu’elles puissent également figurer dans
les curriculum vitae sous la rubrique de l’expérience professionnelle et des
compétences et qualifications reconnues au niveau international). Un label de
qualité pourrait être attribué aux activités éducatives des organisations
agréées qui dispensent une éducation non formelle;
7.2. à rendre
l’éducation non formelle accessible à tous, grâce à des mesures comme des
conditions de travail souples (pour les travailleurs qui, sinon, ne seraient
pas en mesure de prendre part à cette éducation, des possibilités de congé sans
solde, etc.), des mesures destinées aux personnes habitant dans des régions
éloignées (bourses de voyage), des mesures pour les personnes socialement
défavorisées (pauvres, jeunes marginalisés, personnes handicapées,
minorités);
7.3. à assurer ou à améliorer la formation continue
des formateurs et des enseignants en éducation non formelle, en collaboration
avec les organisations non gouvernementales, et notamment celles qui œuvrent
pour la jeunesse;
7.4. à financer les activités relevant de
l’éducation non formelle (subventions, dégrèvements fiscaux aux ONG participant
aux activités relevant de l’éducation non formelle ou aux participants à des
stages de formation, utilisation à titre gracieux de bâtiments officiels ou de
centres de formation, etc.) et la production et la diffusion de manuels
d’éducation non formelle et de matériels de formation; à créer un service de
bibliothèque/prêts des matériels d’éducation non formelle;
7.5. parallèlement aux mesures susmentionnées, à aider et à encourager
davantage de personnes, en particulier les jeunes, à enseigner et à recevoir un
enseignement de manière non formelle («éducation par les pairs»);
7.6. à suivre la mise en œuvre des mesures ci-dessus.
8. L’Assemblée recommande, en outre, au Comité des
Ministres de promouvoir l’éducation non formelle dans le programme de travail
du Conseil de l’Europe, en particulier dans le secteur de la jeunesse et, en
conséquence:
8.1. d’examiner s’il existe, dans
les différents Etats membres, des restrictions législatives qui pourraient
entraver le développement de l’éducation non formelle et d’aider à leur
suppression;
8.2. de comparer les activités d’éducation non
formelle menées dans les différents Etats membres et de publier un catalogue de
«bonnes pratiques»;
8.3. de développer des programmes
d’éducation non formelle pour promouvoir l’égalité des chances en coopération
avec les partenaires sociaux intéressés et les organisations non
gouvernementales œuvrant dans ces domaines;
8.4. de coordonner
ses travaux relatifs à l’éducation non formelle avec ceux de l’OCDE, de
l’Unesco et de l’Union européenne et avec le Programme des volontaires des
Nations
Unies.