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Recommandation 2033 (2014) Version finale
Internet et la politique: les effets des nouvelles technologies de l’information et de la communication sur la démocratie
1. L’Assemblée parlementaire, se référant
à sa Résolution1970 (2014) «Internet
et la politique: les effets des nouvelles technologies de l’information
et de la communication sur la démocratie», souligne l’importance stratégique
de ces technologies pour le développement de la démocratie et l’impact
majeur d’internet sur la relation entre partis, élus et citoyens,
ainsi que sur la manière de concevoir la participation à la vie
politique des individus et des groupes sociaux.
2. Le débat sur la démocratie et le renouveau possible du système
de représentation démocratique à l’ère d’internet doit avoir lieu
au niveau national, mais doit aussi avoir une dimension européenne,
afin que chacun des Etats membres puisse bénéficier de l’expérience
et de l’expertise des autres, et qu’ils puissent construire ensemble
un environnement propice au développement d’internet selon une vision
européenne commune, pour garantir les droits fondamentaux et la
protection de la vie privée.
3. Par conséquent, l’Assemblée recommande au Comité des Ministres:
3.1. de lancer sans tarder la rédaction
d’un livre blanc du Conseil de l’Europe sur la démocratie, la politique
et internet, qui devrait constituer une contribution majeure du
Conseil de l’Europe aux travaux menés au niveau global sur la gouvernance
de l’internet;
3.2. d’associer étroitement l’Assemblée parlementaire à toutes
les phases de conception et d’élaboration de ce livre blanc;
3.3. d’impliquer dans le processus collaboratif de réflexion
tous les parlements nationaux et les gouvernements des Etats membres,
ainsi que les partis politiques, et, lorsque cela est faisable,
les services secrets, les grands opérateurs d’internet, les médias
– notamment les services publics de radiodiffusion et les associations
nationales et européennes de médias –, les universités, les organisations
non gouvernementales (ONG) de défense des droits de l’homme et les
associations défendant les droits des internautes;
3.4. d’utiliser, pour ce projet, internet et les médias sociaux
pour consulter de façon étendue la société civile sur la manière
de renouveler nos systèmes de démocratie représentative en exploitant
au mieux le potentiel bénéfique d’internet;
3.5. de centrer l’analyse en particulier sur l’exercice des
libertés fondamentales (individuelles ou collectives) et leur protection
sur la Toile, et sur la participation des citoyens au processus
décisionnel et à la vie publique à travers l’internet, et d’étudier
dans ce contexte:
3.5.1. comment concilier au mieux trois
exigences fondamentales: préserver l’ouverture et la neutralité
d’internet; sauvegarder les droits aux libertés fondamentales et
notamment la sphère privée des internautes; et assurer la sécurité
nationale et l’efficacité de la lutte contre le crime;
3.5.2. comment renforcer, grâce à internet, la participation
du public dans la gouvernance de nos sociétés;
3.6. de prendre en considération dans cette analyse:
3.6.1. les évolutions prévisibles au vu de la rapidité des avancées
technologiques dans ce domaine;
3.6.2. les relations entre Etat et opérateurs commerciaux, et
entre Etat et citoyens, ainsi que les réseaux de relations entre
groupes sociaux, entre sociétés commerciales et usagers, et entre partis
et électeurs;
3.6.3. le cadre normatif existant et les lacunes qu’il faudrait
combler par l’élaboration d’instruments juridiques ou par des formes
d’autoréglementation, notamment pour se protéger des manipulations
et d’un usage d’internet à des fins criminelles ou de déstabilisation
d’un régime démocratique;
3.6.4. la formation de la population à une utilisation responsable
d’internet, y compris pour se protéger de certains dangers;
3.7. d’inviter d’autres partenaires, et notamment l’Union européenne,
à participer à ce projet et de vérifier l’opportunité d’y associer
le Forum sur la gouvernance de l’internet.