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Recommandation 2047 (2014) Version finale
L’arrivée massive de flux migratoires mixtes sur les côtes italiennes
1. L’Assemblée parlementaire renvoie
à sa Résolution 2000
(2014) sur l’arrivée massive de flux migratoires mixtes
sur les côtes italiennes.
2. Elle considère que le Conseil de l’Europe a un rôle important
à jouer en aidant l’Italie et les autres Etats membres à relever
les défis en matière de droits de l’homme posés par les flux migratoires
mixtes qui traversent la Méditerranée, y compris le respect du principe
de non-refoulement, ainsi qu’elle l’a souligné récemment dans sa Recommandation 2010 (2013) «Migrations
et asile: montée des tensions en Méditerranée orientale».
3. Les récentes tragédies près des côtes de Lampedusa, en particulier
la disparition en mer, en octobre 2013, de plus de 350 personnes
dans un naufrage, alors que la côte était en vue, et d’autres incidents
en avril-mai 2014, ont mis en lumière la nécessité urgente de redoubler
d’efforts pour empêcher ces tragédies humanitaires.
4. L’Assemblée recommande de ce fait au Comité des Ministres
de recourir à l’expertise du Conseil de l’Europe pour aider à relever
les défis posés aux droits de l’homme par ces flux migratoires mixtes.
Elle recommande en particulier au Comité des Ministres:
4.1. de lancer une réflexion sur
le meilleur moyen de définir un nouveau crime international, assimilé ou
non à un crime contre l’humanité, lorsqu’une personne perçoit un
avantage financier, direct ou indirect, pour transporter des personnes
dans une embarcation dangereuse, susceptible de mettre des vies
en danger ou d’exposer des personnes au risque d’être blessées ou
de mourir en mer;
4.2. d’ouvrir des négociations pour garantir que les migrants
interceptés dans les eaux territoriales d’un pays non membre de
l’Union européenne peuvent être renvoyés automatiquement dans ce
pays;
4.3. d’encourager les autorités des pays concernés à ouvrir
des négociations sur les modalités et les conditions de retour vers
les pays d’embarquement des migrants interceptés dans les eaux internationales;
4.4. d’accorder au cours de l’année prochaine une priorité
absolue à la recherche de solutions aux problèmes soulevés par l’arrêt
de la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire Hirsi Jamaa et autres c. Italie (arrêt
du 23 février 2012, Requête n° 27765/09) et en assurer la compatibilité
avec le principe établi selon lequel chaque Etat membre du Conseil
de l’Europe est habilité à exercer le contrôle sur ses propres frontières
et à accorder l’asile ou une forme moindre de protection internationale
à ceux qui répondent aux conditions requises;
4.5. d’étudier la nécessité d’une révision approfondie du règlement
du Conseil de l’Union européenne établissant les critères et mécanismes
de détermination de l’Etat membre responsable de l’examen d’une
demande d’asile présentée dans l’un des Etats membres par un ressortissant
d’un pays tiers, également appelé « règlement de Dublin », et de
sa mise en œuvre.