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| Doc. 12937
| 24 mai 2012
Observation des élections législatives en Arménie (6 mai 2012)
1. Introduction
1. Le 23 janvier 2012, le Bureau de l’Assemblée parlementaire
a décidé – en principe et sous réserve de la réception d’une invitation
des autorités nationales compétentes de l’Arménie – d’observer les
élections législatives dans ce pays, le 6 mai 2012. Il a décidé
de constituer une commission ad hoc à cet effet, composée de 30 membres.
Il a également autorisé une mission pré-électorale à se rendre dans
le pays environ un mois avant cette élection.
2. Le 2 mars 2012, M. Samvel Nikoyan, Président de l’Assemblée
nationale de la République d’Arménie, a invité l’Assemblée parlementaire
à observer les élections législatives.
3. Lors de sa réunion du 8 mars 2012, le Bureau de l’Assemblée
a pris note des déclarations en matière de conflits d’intérêts des
candidats pour la mission d’observation, approuvé la composition
de la commission ad hoc et m’a nommée présidente. Lors de sa réunion
du 23 avril 2012, le Bureau a approuvé la composition finale de
la commission ad hoc (voir annexe 1).
4. Conformément à l’article 15 de l’accord de coopération signé
le 4 octobre 2004 entre l’Assemblée parlementaire et la Commission
européenne pour la démocratie par le droit (Commission de Venise),
M. Serhii Kalchenko et M. Gaël Martin-Micallef ont été invités
à se joindre à la commission ad hoc en qualité de conseillers juridiques.
5. La mission pré-électorale s’est rendue à Erevan les 11 et
12 avril 2012, afin d’évaluer l’état des préparatifs et le climat
politique à l’approche des élections législatives du 6 mai 2012
(voir le programme de la visite à l'annexe 2). La délégation a rencontré
le Président de l’Arménie, le Vice-ministre des Affaires étrangères,
le Président de l’Assemblée nationale, le Président de la Commission
électorale centrale (CEC), le Chef adjoint de la Police nationale,
des représentants des principaux partis politiques présentant des candidats
à ces élections, des représentants d’organisations non gouvernementales
(ONG) et des médias, le Chef de la mission d’observation des élections
du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme
de l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE/BIDDH)
et des diplomates en poste à Erevan.
6. Les conclusions de la mission pré-électorale sont indiquées
dans sa déclaration (voir annexe 3).
7. La commission ad hoc, qui était à Erevan du 4 au 7 mai 2012,
a agi dans le cadre de la Mission internationale d’observation électorale
(MIOE), qui comprenait également des missions d’observation électorale
de l'OSCE/BIDDH, conduite par Mme Radmila Šekerinska, de l’Assemblée
parlementaire de l’OSCE (AP-OSCE), conduite par M. François-Xavier
de Donnea, et du Parlement européen, conduite par M. Krzysztof Lisek.
La coopération entre les quatre partenaires a été excellente.
8. La commission ad hoc a rencontré des représentants des partis
politiques, le Président de la Commission électorale centrale, le
Chef de la mission d’observation des élections de l’OSCE/BIDHH et
son équipe, ainsi que des membres de la communauté diplomatique
en poste à Erevan et des représentants de la société civile et des
médias (voir le programme de la commission ad hoc à l'annexe 4).
9. Le jour du scrutin, la commission ad hoc s’est répartie en
treize équipes, qui ont observé les élections à Erevan et dans les
environs, ainsi que dans les régions d’Armavir, Ejmiatsin, Aragatsotn,
Shirak, Vanadzor, Ararat et Vayots Dzor.
10. La conférence de presse conjointe de la MIOE s’est tenue le
lundi 7 mai 2012. Une déclaration exposant les observations et les
conclusions préliminaires a été publiée, ainsi qu'un communiqué
de presse conjoint (voir le communiqué de presse conjoint à l'annexe 5).
11. La commission ad hoc tient à remercier les autorités arméniennes,
en particulier l’Assemblée nationale, pour leur soutien et leur
coopération avec la commission ad hoc dans l’accomplissement de
sa mission.
2. Contexte
politique et juridique
12. Les élections législatives du 6 mai ont été convoquées
par le Président Serge Sarkissian le 23 février 2012. Lors des élections
législatives précédentes, tenues en mai 2007, le Parti républicain
d’Arménie (PRA), dirigé par le Président Sarkissian, et Arménie
prospère avaient été les forces dominantes, avec 63 et 22 mandats
respectivement, dans un Parlement qui compte 131 sièges. Ces deux
partis ont formé le gouvernement, avec le parti Etat de droit. La
Fédération révolutionnaire arménienne (FRA) et Patrimoine étaient
les deux autres partis représentés au parlement. Le Congrès national
arménien (CNA), une coalition dirigée par l’ancien Président Levon
Ter-Petrossian, bien qu'une force politique importante, n'était
pas représentée au Parlement.
13. La Constitution de l’Arménie garantit les droits fondamentaux
et les libertés fondamentales pour la tenue d’élections démocratiques,
mais il existe des contradictions avec les normes internationales,
comme la condition, pour être élu, de résidence et de citoyenneté
pendant les cinq années précédant le scrutin et la privation du
droit électoral pour tous les détenus, quelle que soit la gravité
de l’infraction commise.
14. Le nouveau Code électoral adopté en mai 2011, malgré quelques
défauts, fournit de manière générale un cadre solide pour la tenue
d’élections démocratiques. Il contient des améliorations significatives,
dont certaines correspondent à des recommandations formulées par
la Commission européenne pour la démocratie par le droit du Conseil
de l’Europe (Commission de Venise) et par l’OSCE/BIDDH. Il est important de
noter que la bonne application du nouveau Code électoral est tout
aussi cruciale que le Code lui-même.
15. Les élections législatives se tiennent dans le cadre d’un
système électoral mixte parallèle. Sur les 131 députés au parlement,
90 sont élus à la proportionnelle dans une circonscription nationale.
Les seuils de représentation au parlement sont fixés à 5 % des voix
pour les partis et à 7 % pour les alliances électorales. Les 41
députés restants sont élus dans des circonscriptions plurinominales.
3. Administration
des élections et inscription des candidats et des électeurs
16. Les élections ont été administrées dans le cadre
d’un système de commissions électorales à trois niveaux: la Commission
électorale centrale (CEC), 41 Commissions électorales territoriales
(CET) et 1 982 Commissions électorales de bureau de vote (CEBV).
Chaque commission électorale est composée de sept membres. Les partis,
l’alliance inscrite et les candidats pouvaient y nommer des représentants.
17. En vertu du nouveau Code électoral, les membres de la CEC
et des CET ne sont plus désignés par les partis. Les CEBV, qui sont
des organes temporaires, ont été mises en place le 11 avril 2012.
Deux de leurs membres sont désignés par la CET, les cinq membres
restants étant désignés par chaque parti représenté au parlement.
Le CNA, qui n’a pas de député au parlement, n’a pas pu désigner
de membre dans les CEBV.
18. Avant le jour du scrutin, le processus a été globalement administré
de façon professionnelle et efficace. Les représentants des partis,
les observateurs et les représentants des médias ont disposé des
informations nécessaires et ont eu accès aux séances de la CEC et
des CET. Les délais légaux ont été respectés. Les décisions ont
toutefois été prises par la CEC et les CET avec des discussions
ouvertes limitées, ce qui a réduit la transparence.
19. La CEC a fourni des informations sur les procédures de vote
à la télévision et au moyen d’affiches et de brochures, et a organisé
une formation à l’échelle du pays pour la majorité des membres des
CET et des CEBV.
20. Le Service des passeports et des visas de la police est chargé
d’établir un registre national électronique des électeurs, à partir
du registre de la population, et de le mettre à jour à intervalles
réguliers. Les listes électorales ont été affichées dans les bureaux
de vote et pouvaient également être téléchargées sur Internet.
21. En dépit de recommandations antérieures de la Commission de
Venise et de l’OSCE/BIDDH invitant les autorités concernées à prendre
les mesures nécessaires, en suivant une approche intégrée, pour
compiler une liste électorale exacte, l’échange de données entre
les institutions de l’Etat n’a pas été suffisamment organisé ou
réglementé. Des inquiétudes au sujet de la qualité de la liste électorale
ont par conséquent été fortement exprimées par tous les partis d’opposition
(nombre d’électeurs artificiellement gonflé, inscription de personnes décédées,
grand nombre d’électeurs inscrits à la même adresse – parfois inexistante).
Il y a eu six cas confirmés de bâtiments démolis ou endommagés au
cours du tremblement de terre de 1988, où des électeurs étaient
toujours inscrits.
22. En fait, contrairement aux différents indicateurs démographiques
qui montrent une diminution de la population arménienne, le nombre
de citoyens inscrits sur la liste électorale a été le seul à augmenter
depuis l’élection présidentielle de 2008 (157 000 personnes de plus).
Cela ne pouvait que contribuer au manque de confiance dans le processus
électoral.
23. Avant le jour du scrutin, 2 484 003 électeurs étaient inscrits.
24. Un grand nombre de passeports ayant été imprimé en 2011 et
2012, le Service des passeports et des visas a expliqué que cela
tenait principalement au remplacement des anciens passeports.
25. Le Code électoral ne permet pas l’accès aux listes électorales,
signées par les électeurs, après le jour du scrutin, pour des raisons
de confidentialité. La constitutionnalité de cette disposition a
été contestée par 28 députés le 28 avril 2012, mais la Cour constitutionnelle
l’a confirmée le 5 mai 2012.
26. Le processus d’inscription des candidats a été ouvert. La
CEC a inscrit les 9 listes de candidats pour la composante proportionnelle
des élections (8 partis politiques et une alliance de partis), pour
un total de 1 016 candidats. Les CET ont inscrit 155 candidats dans
les 41 circonscriptions (89 désignés par 13 partis et 66 indépendants).
Deux candidats indépendants n’ont pas été autorisés à se présenter.
Après l’inscription, 12 candidats se sont retirés du scrutin proportionnel
et 18 du scrutin majoritaire. Un candidat indépendant ayant été
agressé le 6 avril a ensuite retiré sa candidature; les autorités
continuent d’enquêter sur cette affaire.
4. La campagne électorale
et les médias
27. La campagne électorale a été animée, concurrentielle
et globalement pacifique. Les libertés de réunion, d’expression
et de circulation ont été généralement respectées. Des incidents
violents ont cependant été notés, des partisans du PRA ayant agressé
des candidats et des militants du CNA alors qu’ils distribuaient
du matériel de campagne. La police enquête également sur l’agression
au couteau d’un militant de l’opposition dans un village, qui aurait
été commise par le fils du maire affilié au PRA.
28. Tous les partis et l’alliance présentant des candidats au
scrutin proportionnel se sont engagés à tenir les élections dans
le respect des normes internationales. Plusieurs initiatives ont
été prises par les autorités, les candidats en lice et la société
civile en vue de garantir l’intégrité du processus. La campagne
a cependant été marquée par diverses allégations: inexactitude des
listes électorales, achat de voix, délivrance de passeports en vue
de faciliter la fraude et intimidation des électeurs.
29. Les candidats en lice n’ont pas toujours respecté la législation
relative à l’utilisation des affiches et du matériel de campagne.
Des affiches du PRA ont été observées sur les transports publics,
et des affiches du PRA, ainsi que d’Arménie prospère et de la FRA,
sur des bâtiments municipaux.
30. De même, des ressources administratives ont été détournées,
en contradiction directe avec le Code électoral. Le PRA a fait participer
activement des enseignants et des élèves à des événements liés à
la campagne, y compris pendant les heures de cours. Dans un cas,
des enseignants et des autorités locales ont même demandé aux parents
d’assister à une manifestation organisée par le PRA. Du matériel
de campagne du PRA et des drapeaux du parti étaient présents dans
plusieurs bâtiments scolaires.
31. Dans certains cas, de fortes pressions ont été exercées sur
les électeurs, comme le fait d’obliger des employés à assister à
des meetings du PRA et de les décourager de participer à des meetings
de l’opposition.
32. Une société appartenant au dirigeant d’Arménie prospère, Gagik
Tsarukian, a distribué environ 500 tracteurs pendant la campagne,
en contradiction avec le Code électoral, mais la CEC a estimé qu’il
n’y avait pas eu de violation de la loi.
33. Le Bureau du Procureur général et la police ont fait preuve
de transparence en ce qui concerne les activités de suivi des violations
du Code électoral signalées, mais aucune des personnes concernées
n’a été mise en accusation et un grand nombre d’affaires ont été
classées sans suite, certaines à l’issue d’une enquête apparemment
superficielle.
34. Les médias ont assuré une bonne couverture des principaux
candidats politiques en lice et leur ont donné à chacun suffisamment
d’occasions de s’adresser aux électeurs. La radiotélévision publique
a offert aux partis politiques du temps de passage à l’antenne gratuit
et payant, ainsi que le prévoit le Code électoral, ce qui semble
être un progrès par rapport à la période ayant précédé la campagne
officielle. Cependant, dans plusieurs cas, les chaines de télévision,
au lieu de s’appuyer sur leur propre matériel, ont diffusé dans
leurs journaux le même matériel de campagne que celui utilisé dans
les publicités politiques. Cette pratique concernait le PRA et Arménie
prospère.
5. Plaintes et recours
35. La manière dont les commissions électorales et les
tribunaux ont traité les plaintes électorales a souvent laissé les
parties prenantes sans réelle prise en considération de leurs plaintes,
du fait de l’approche excessivement formaliste utilisée.
36. Plusieurs parties prenantes ont exprimé un manque significatif
de confiance dans la capacité de l’administration des élections,
des tribunaux et des organes chargés de l’application des lois de
traiter les plaintes électorales de façon impartiale et efficace.
Il y a eu un manque d’empressement général pour signaler les infractions
électorales. Il est également apparu que les connaissances au sujet
des procédures de traitement des plaintes étaient insuffisantes.
37. Avant le jour du scrutin, la CEC avait reçu 494 plaintes.
La grande majorité (461) de ces plaintes a été déposée par une même
personne physique et concernait la campagne menée par des candidats fonctionnaires
de haut rang et une couverture médiatique non équilibrée. La CEC
a décidé de ne pas examiner ces plaintes, au motif que les personnes
physiques n’ont pas le droit d’en déposer. La CEC a cependant examiné
certains faits allégués dans ces plaintes, sans constater de violations.
La plupart des autres plaintes déposées auprès de la CEC n’ont pas
été examinées pour des raisons techniques ou ont été rejetées, souvent sans
examen du fond ni des éléments de preuve. Certaines décisions étaient
dépourvues de base juridique solide.
38. Environ 30 plaintes ont été déposées devant des CETs avant
le jour du scrutin, principalement au sujet du non-respect des règles
applicables à la campagne, notamment l’achat de voix, le fait de
faire campagne dans les établissements scolaires et des violations
concernant l’affichage. La plupart des cas signalés n’ont pas été
dûment pris en considération.
39. Quatre requêtes concernant l’inscription des candidats ont
été déposées auprès du Tribunal administratif, lequel les a toutes
rejetées. Environ 22 requêtes ont été déposées auprès du Tribunal administratif
avant le jour du scrutin. Dans presque tous les cas, il n'a pas
été procédé à leur examen ou elles ont été rejetées pour des raisons
techniques, sans examen au fond ni base juridique solide.
6. Jour du scrutin
40. Le jour du scrutin, les observateurs de la Mission
internationale d’observation des élections ont pu se rendre dans
près de 1 000 bureaux de vote dans tout le pays, sur un total de
1 982.
41. Dans l'ensemble, le jour du scrutin a été calme et globalement
pacifique. Les procédures d’ouverture ont été évaluées positivement
dans la plupart des bureaux visités. Les électeurs étaient bien
informés des procédures à suivre. Les procédures de vote ont toutefois
été évaluées négativement dans 10 % des bureaux de vote observés,
ce qui est considérable. Selon les statistiques utilisées par le
BIDDH depuis presque 20 ans, un pourcentage de 2 %-3 % signifie
que le scrutin s'est déroulé de manière satisfaisante, un pourcentage
de 5 % révèle déjà des préoccupations et un pourcentage de plus
de 10 % signifie que le scrutin suscite de graves préoccupations.
42. Le principal facteur ayant influencé négativement le processus
de vote a été le manque d’organisation dans les bureaux de vote.
Des disputes ouvertes entre membres des CEBV et/ou entre membres
des CEBV et représentants d’un candidat ou d’un parti, voire avec
les observateurs, ont été fréquentes. Des représentants se sont
immiscés dans le processus de vote ou l’ont même dirigé, ou ont
empêché son bon déroulement, créant ainsi le chaos. En fait, dans
certains cas, ce sont les représentants qui dirigeaient de fait
le processus de vote, le président et les membres de la CEBV étant
réduits à l’état de spectateurs et n’ayant aucune autorité. Les
observateurs ont eu l’impression que les représentants du Parti
républicain et d’Arménie prospère se comportaient comme si le processus
électoral leur appartenait, et qu'ils le dominaient entièrement.
43. Des personnes portant un badge «Maxinfo» ont été observées
en train de filmer en continu avec de petites caméras dans un grand
nombre de bureaux de vote, de façon extrêmement intrusive, ce qui
causait des tensions parmi les électeurs, dont tous les mouvements
étaient filmés à une distance de 0,5 m. Dans un bureau de vote,
la personne représentant «Maxinfo» avait installé sa caméra sur
l’isoloir. Lorsqu'on leur demandait s’ils étaient journalistes,
les personnes de «Maxinfo» donnaient des réponses vagues et contradictoires,
affirmant «représenter les médias», mais sans indiquer s’ils travaillaient
pour une chaîne de télévision ou pour la presse écrite; d’autres
ont indiqué que leur travail était «secret», tandis que d’autres encore
ont reconnu agir pour le compte d’Arménie prospère.
44. Souvent, les personnes de «Maxinfo» conduisaient les électeurs
vers les isoloirs et restaient entre les isoloirs, à moins d’un
mètre d’eux. Interrogé sur ce sujet, le président d’un bureau de
vote où cette situation a été observée a indiqué qu’il leur avait
lui-même demandé d’agir de la sorte. Il était toutefois évident
qu’une telle «assistance» n’était absolument pas nécessaire. Une
équipe a observé un représentant de «Maxinfo» conspuant littéralement
le président d’une CEBV afin de prendre le contrôle du processus
de vote.
45. 45. Dans un bureau de vote, un observateur national affirmant
représenter une ONG appelée «Jeunes diplomates» ne savait visiblement
rien de cette ONG ni de son rôle au sein de dans cette ONG.
46. Des groupes organisés de 10 à 15 jeunes hommes, principalement
vêtus de noir, ont été observés à l’entrée de plusieurs bureaux
de vote, sous le contrôle d’un «superviseur» bien habillé qui montrait
clairement son autorité envers eux. De telles personnes ont été
observées en train d’approcher les électeurs à leur arrivée au bureau
de vote et leur murmurer quelque chose avant qu’ils n’entrent dans
le bureau de vote. S’ils étaient photographiés, ces groupes se dispersaient.
Dans un bureau de vote, à l’arrivée de l’équipe d’observateurs, le
représentant du Parti républicain, qui agissait comme autorité dirigeante
de fait dans le bureau de vote, est sorti pour s’entretenir brièvement
avec le groupe, à la suite de quoi le groupe s’est dispersé. Un
observateur ayant demandé du feu à un groupe s’est vu offrir un
briquet portant le logo du Parti républicain.
47. Les observateurs ont eu le sentiment que l’intimidation généralisée
des électeurs, par tous les moyens décrits ci-dessus, était le résultat
d’une action délibérée et bien orchestrée des parties de la coalition
au pouvoir.
48. D’autres violations ont été signalées, comme le vote familial
et le vote de groupe, le non-respect du secret du vote (en particulier
dans les petits bureaux de vote, où l’affluence a conduit les électeurs
à voter sur des tables, et non dans un isoloir), des personnes assistant
de façon répétée les électeurs âgés, des signatures apparemment
identiques sur les listes électorales. Des représentants des partis
au pouvoir et des représentants de la chaîne de télévision «Ketron»,
propriété d’un leader d’Arménie prospère, ont été observés donnant
des instructions aux électeurs et leur montrant même où mettre la
croix.
49. Le fait d’apposer un tampon sur les passeports avec une encre
spéciale, une méthode choisie par la CEC afin d’éviter le vote multiple,
au lieu de la méthode classique et confirmée du marquage des doigts
des électeurs à l’encre, s’est révélé être un fiasco total en raison
de la mauvaise qualité de l’encre utilisée, qui était censée durer
au moins 12 heures, mais qui, en fait, devenait invisible beaucoup
plus rapidement. Les CEBV ont dû utiliser de l’encre ordinaire pour
tamponner les passeports, ce qui contredit les raisons invoquées
par la CEC pour utiliser une encre spéciale (afin de rendre impossible
l’identification ultérieure des citoyens ayant voté).
50. Des allégations d’achat de voix ont été signalées à la police
le jour du scrutin et plusieurs affaires pénales ont été engagées.
51. Le processus de décompte des voix a été évalué négativement
par les équipes de la MIOE dans près d’un bureau de vote sur cinq
observés. Des étapes essentielles (comme le décompte de signatures
dans les listes électorales) n’ont pas toujours été respectées.
Dans certaines CEBV, le décompte des voix manquait de transparence.
Des personnes non autorisées ont participé à un décompte sur quatre
observés. Des cas isolés de falsification des résultats ou des procès-verbaux
ont été signalés. Il y a eu également des cas isolés de bourrage
d’urnes. Souvent, les chiffres figurant dans les procès-verbaux
ne pouvaient être corroborés. Une CEBV sur trois observées a eu
des problèmes pour remplir les procès-verbaux et une CEBV sur quatre
n’a pas affiché publiquement les copies des procès-verbaux.
52. Le processus d’établissement des résultats électoraux a été
évalué positivement dans la plupart des CETs observées. Les locaux
d’un grand nombre de CET étaient cependant bondés; de nombreux procès-verbaux
des CEBV n’ont pas été bien remplis et, souvent, des erreurs arithmétiques
ont dû être corrigées par la CET.
53. Le 13 mai 2012, les résultats officiels ont été rendus publics
par la CEC:
- Parti républicain:
44,02 % (664 440 voix)
- Parti Arménie prospère: 30,12 % (454 673 voix)
- Alliance Congrès national arménien: 7,08 % (106 903 voix)
- Patrimoine: 5,76 % (86 998 voix)
- Fédération révolutionnaire arménienne: 5,67 % (85 550
voix)
- Etat de droit: 5,51 % (83 123 voix)
- Le parti communiste d’Arménie, le Parti démocratique d’Arménie
et le Parti des Arméniens unis n’ont pas atteint le seuil requis,
avec respectivement 1,5 % (15 899 voix), 0,37 % (5 577 voix) et
0,2 % (2 945 voix).
- Le Parti républicain occupera 69 sièges sur les 131 sièges
de l’Assemblée nationale qui sera convoquée prochainement (40 sièges
attribués sur la base du scrutin de liste et 29 sièges attribués
au scrutin majoritaire). Arménie prospère aura 37 sièges (28 sièges
attribués sur la base du scrutin de liste et 9 sièges attribués
au scrutin majoritaire). Le Congrès national arménien aura 7 sièges
(tous élus sur la base du scrutin de liste). Les partis Fédération
révolutionnaire arménienne et Etat de droit auront 6 sièges chacun
(5 sièges attribués sur la base du scrutin de liste et un siège
attribué au scrutin majoritaire). Patrimoine aura 5 sièges (tous
élus sur la base du scrutin de liste). Un siège sera occupé par
un candidat indépendant élu dans le cadre du scrutin majoritaire.
Selon
les données finales de la CEC, 1 573 053 personnes sur les 2 523 101
électeurs inscrits sur la liste électorale se sont rendus aux urnes
le 6 mai (environ 62,3 %). 53 831 bulletins ont été déclarés nuls.
7. Conclusions
54. La commission ad hoc encourage vivement les autorités
compétentes de l’Arménie à prendre toutes les mesures nécessaires
afin de renforcer la confiance des citoyens dans les élections,
en garantissant le caractère équitable de l’ensemble du processus
électoral.
55. En effet, l’un des principaux problèmes observés par la délégation
avant le jour du scrutin était le manque de confiance dans le processus
électoral dans son ensemble, à la fois des parties prenantes politiques et
du public. L’un des facteurs ayant le plus contribué à ce manque
de confiance était l’inexactitude des listes électorales, qui a
donné lieu à des spéculations au sujet d’une utilisation abusive
des voix des personnes installées à l’étranger qui ont néanmoins
été inscrites sur les listes.
56. La commission ad hoc estime que les citoyens arméniens installés
à l’étranger devraient se voir accorder la possibilité de voter
dans des bureaux de vote installés à l’étranger.
57. L’exactitude des listes électorales est une condition indispensable
au bon déroulement des élections, de même que l’absence de toute
pression exercée sur les électeurs, aussi bien pendant la campagne électorale
que le jour du scrutin. Les élections législatives du 6 mai 2012
n’ont pas respecté ces impératifs. La commission ad hoc estime que
ces questions doivent être traitées énergiquement par les autorités arméniennes
dans un avenir proche, notamment dans la perspective de l’élection
présidentielle qui se tiendra en 2013.
Annexe 1 – Composition
de la commission ad hoc
(open)
Sur la
base des propositions faites par les groupes politiques, la commission
ad hoc se composait comme suit:
- Baroness NICHOLSON OF
WINTERBOURNE, Chef de la Délégation
- Groupe du Parti populaire
européen (EPP/DC)
- Lolita
ČIGĀNE, Lettonie
- David DARCHIASHVILI, Géorgie
- Renato FARINA, Italie
- Andres HERKEL, Estonie
- Jan KAŹMIERCZAK, Pologne
- Gebhard NEGELE, Liechtenstein
- Mirosława NYKIEL, Pologne
- Yves POZZO di BORGO, France
- Giuseppe SARO, Italie
- Piotr WACH, Pologne
- Groupe socialiste (SOC)
- Lennart AXELSSON, Suède
- Igor IVANOVSKI, “L’ex-République yougoslave de Macédoine”
- Athina KYRIAKIDOU, Chypre
- Oleksiy PLOTNIKOV, Ukraine
- Stefan SCHENNACH, Autriche
- Groupe démocrate européen
(GDE)
- Alliance des démocrates et
des libéraux pour l’Europe (ADLE)
- André BUGNON, Suisse
- Paolo GIARETTA, Italie
- Dangute MIKUTIENÉ, Lituanie
- Baroness NICHOLSON OF WINTERBOURNE, Royaume-Uni
- Chiora TAKTAKISHVILI, Géorgie
- Commission européenne pour
la démocratie par le droit (Commission de Venise)
- Serhii KALCHENKO, Ukraine
- Secrétariat
- M. Bogdan Torcătoriu, Secrétaire,
Unité de la coopération interparlementaire et de l’observation des élections
- Mme Daniele Gastl, Assistante
- M. Gaël Martin-Micallef, Secrétariat de la Commission
de Venise
La mission
préélectorale se composait de deux membres:
- Alliance
des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE)
- Baroness NICHOLSON OF WINTERBOURNE,
Royaume-Uni
- Groupe du Parti populaire
européen (EPP/DC)
- Secrétariat
- M. Bogdan Torcătoriu, Secrétaire,
Unité de la coopération interparlementaire et de l’observation des élections
- M. Bas Klein, Secrétariat de l'Assemblée
Annexe 2 – Programme de
la mission préélectorale (Erevan, 11-12 mai 2012)
(open)
Mercredi
11 avril 2012
09h30-10h00 Réunion de la délégation
10h30-11h00 Réunion avec Mme Silvia Zehe, Chef du Bureau du
Conseil de l’Europe à Erevan
11h00-12h00 Réunion avec Mme Radmila Shekerinska, Chef de
la mission d’observation des élections de l'OSCE/BIDDH et son secrétariat
12h00-13h00 Réunion avec le corps diplomatique à Erevan:
- Ambassadeur Katherine Leach,
Ambassade britannique, représentant la Présidence du Comité des
Ministres du Conseil de l’Europe
- Ambassadeur Traian Hristea, Chef de la Délégation de l’Union
européenne en Arménie
- Ambassadeur Andrey Sorokin, Chef du Bureau de l’OSCE en
Arménie
- ambassadeurs des pays représentés au sein de la délégation
préélectorale
15h00-16h00 Réunion avec les représentants
de la société civile:
16h00-17h00 Réunion avec les représentants des médias:
- Yerevan Press Club – Boris Navasardyan,
Président
- Caucasus Institute – Nina Iskandaryan, Planning Officer,
responsable du suivi
- RFE/RL – Aghasi Yenokyan, Directeur du Bureau de Erevan
- Public TV – Levon Galstyan, Directeur adjoint
- Public Radio – Nerses Davidyans, Premier directeur adjoint
- ‘A1+’ – Mesrop Movsesyan, Directeur
- Aravot daily – Arpine Simonyan, journaliste spécialisé
en elections
- Azg daily – Aghavni Harutyunyan, journaliste spécialisé
dans les travaux de l'Assemblée parlementaire
17h30-18h30 Réunion
avec M. Samvel Nikoyan, Président de l’Assemblée nationale, avec
la participation de la délégation de l’Arménie auprès de l’Assemblée
parlementaire
Jeudi 12 Avril
2012
09h00-11h30 Réunion avec les chefs et représentants des partis
participant aux élections:
- Fédération
révolutionnaire arménienne (M. Vahan Hovhannesyan, Mme Lilit Galstyan,
M. Astsvik Minasyan)
- Patrimoine (M. Styopa Safaryan, M. Armen Martirossyan)
et Démocrates libres (M. Armen Arakelian, Mme Anush Sedrakyan)
- Arménie prospère (Mme Naira Zohrabyan, M. Vahe Enfiajyan)
- Parti Républicain d’Arménie (M. Galust Sahakyan, Mme Eduard
Sharmazanov, M. Davit Harutunyan, M. Gagik Melikyan, M. Artak Zakaryan)
- Etat de droit (Mme Heghine Bisharyan)
12h00-13h00 Réunion avec M. Tigran Mukuchyan, Président de
la Commission électorale centrale
15h00-15h45 Réunion avec M. Levon Zourabian, Coordinateur
des coalitions des partis extra-parlementaires «Alliance Congrès
national arménien»
16h00-16h45 Réunion avec M. Serzh Sargsyan, Président de l’Arménie
17h00-17h45 Réunion avec M. Hunan Poghosyan, Chef adjoint
de la Police nationale d’Arménie et de M. Hovhannes Kocharyan, Chef
du Département des visas et passeports
18h00 Réunion avec M. Ashot Hovakimyan, ministre adjoint des
Affaires étrangères et de M. Zorab Mnatsakanian, ministre adjoint
des Affaires étrangères responsable de l’intégration européenne
19h30 Conférence de presse
Annexe 3 – Déclaration
de la mission préélectorale
(open)
Arménie:
un environnement électoral concurrentiel, mais des inquiétudes sur
des risques de vote multiple
Strasbourg, 13.04.2012 – A la veille de ses élections législatives,
l'Arménie s'est dotée d'un environnement électoral concurrentiel
encadré par une législation améliorée, notamment grâce au nouveau
Code électoral, chaleureusement salué par la délégation pré-électorale
de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) qui s’est
rendue à Erevan les 11 et 12 avril 2012.
Il est important que le Code électoral soit appliqué complètement
et en toute bonne foi. La délégation a écouté avec une grande attention
les vives inquiétudes exprimées à propos d'une possibilité de double
vote, qui pourrait notamment résulter de l'inscription sur les listes
électorales des citoyens arméniens installés à l'étranger. La délégation
estime qu'il convient de répondre à ces inquiétudes avant le scrutin.
Le manque de confiance dans le processus électoral est un
autre problème souligné par les interlocuteurs de la délégation.
Diverses initiatives menées en parallèle ont été lancées par les
différentes parties prenantes aux élections afin d’améliorer la
confiance du public dans ce processus. Il est important de veiller
à la synergie entre ces initiatives afin qu'elles puissent atteindre
leur objectif commun.
La campagne électorale qui vient de débuter devrait permettre
à tous les candidats et partis politiques de faire connaître leur
programme politique en faveur du développement de l'Arménie, afin
d'offrir aux électeurs la possibilité de faire un choix éclairé.
La délégation préélectorale de l'Assemblée se trouvait à Erevan
à l'invitation du Président de l'Assemblée nationale d'Arménie.
Elle a rencontré le Président de l'Arménie, le Vice-ministre des
Affaires étrangères, le Président de l'Assemblée nationale, le Président
de la Commission électorale centrale, le Directeur adjoint de la
Police nationale, des représentants des principaux partis politiques
se présentant à ces élections, des représentants d’ONG et des médias,
le Chef de la mission d’observation des élections de l'OSCE/BIDDH
et des diplomates en poste à Erevan.
Une délégation complète de 28 observateurs de l’APCE arrivera
à Erevan début mai pour observer le scrutin en étroite coopération
avec les équipes de l'OSCE/BIDDH, de l'Assemblée parlementaire de
l'OSCE et du Parlement européen. La délégation de l'Assemblée présentera
ses conclusions et recommandations devant la Commission permanente
de l'Assemblée le 25 mai à Tirana.
Annexe 4 – Programme de
la mission d’observation des élections en Arménie (Erevan, 4-7 mai
2012)
(open)
Vendredi
4 mai 2012
09h00-10h00 Réunion de la commission ad hoc
10h00-10h30 Ouverture des briefings parlementaires joints
- Déclaration par M. François-Xavier
de Donnea, Chef de la délégation de l’AP OSCE
- Déclaration par Baroness Emma Nicholson, Chef de la délégation
de l’APCE
- Déclaration par M. Krzysztof Lisek, Chef de la délégation
du Parlement européen
10h30-11h00 Discussion sur
le contexte de cette élection
11h00-12h30 Briefing par la mission d’observation des élections
de l'OSCE/BIDDH
Introduction et vues d’ensemble à ce jour:
- Mme Radmila Šekerinska, Chef
de Mission
Procédures électorales et formulaires
d’observation:
Campagne politique et candidats:
- Mme Monika Izydorczyk, Analyste politique
Environnement
médiatique:
Plaintes et recours:
- Mme
Marla Morry, Analyste juridique
Questions et
réponses:
12h30-13h30 Administration électorale
- Commission électorale centrale, M. Tigran Mukuchyan, Président
15h00-18h00 Réunion
avec les partis politiques
15h00-15h30 - Parti républicain d’Arménie, M. Davit Harutyunyan,
membre du bureau exécutif du parti
15h30-16h00 - Arménie prospère, Mme Naira Zohrabian, Présidente
de la Commission permanente de l’intégration européenne de l’Assemblée
nationale, et M. Aram Safaryan, Président de la Commission permanente
de la protection des droits de l’homme et des affaires publiques
de l’Assemblée nationale
16h00-16h30 - Fédération Révolutionnaire arménienne, Mme Lilit
Galstyan, membre du Parlement
16h30-17h00 - Etat de droit, M. Davit Karapetyan, candidat
liste proportionelle
17h00-17h30 - Patrimoine, M. Raffi Hovannisian, Président,
et Démocrates libres, M. Khachatur Kokobelyan, Président
17h30-18h00 - Alliance Congrès national arménien, M. Levon
Ter-Petrossyan, Président
Samedi 5 mai
2012
10h00-11h15 Réunion avec les représentants de la société civile
- Armenian Helsinki Committee
– M. Robert Revazyan, Juriste
- Helsinki Citizens’ Assembly – M. Artur Sakunts, Président
- Transparency International – M. Varuzhan Hoktanyan, Directeur
- It’s Your Choice – M. Harutyun Hambardzumyan, Directeur
- Open Society Foundations – Mme Larisa Minasyan, Directice
exécutive
- Regional Studies Center – M. Richard Giragosian, Directeur
- Counterpart International – M. Alex Sardar, Chef de Parti
- Caucasus Institute – Mme Nina Iskandaryan, Chef du Département
du Planning
11h15–12h30 Réunion avec les représentants des médias:
- Yerevan Press Club – M. Boris
Navasardyan, Président
- RFE/RL – M. Aghasi Yenokyan, Chef du Bureau de Erevan
- Public TC – M. Arthur Grigoryan, Journaliste
- Public Radio – M. Nerses Davidyans, Directeur adjoint
- A1+ – Mme Karine Asatryan
- Azg Daily – Mme Aghavni Harutyunyan, Ecrivain
- Armenian Times – M. Vahagn Hovakimyan, Journaliste
- Jamanak Daily – Mme Lusine Khachatryan, Journaliste
- Aravot daily newspaper – M. Aram Abrahamyan, Editeur en
chef
- http://kornelij.livejournal.com – M. Samvel Martirosyan,
blogger
A partir de 12h30 Réunion avec les interprètes
et chauffeurs pour les équipes déployées en-dehors d’Erevan
12h30-13h30 Arrangements techniques et déploiement des parlementaires
déployés à Erevan
- Distribution
des briefings régionaux par les équipes de parlementaires
- Briefings spécifiques par région par les observateurs
de longue durée de l'OSCE/ BIDDH pour les équipes parlementaires
déployés à Erevan
A partir de 13h30 Réunion
avec les interprètes et chauffeurs pour les équipes déployées à
Erevan
Dimanche 6 mai
2012
Toute la journée Observation de l’ouverture des bureaux de
vote et des opérations de vote et de décompte
Lundi 7 mai 2012
9h00-10h00 Debriefing de la commission ad hoc
14h00 Conférence de presse conjointe
Annexe 5 – Déclaration
de la mission internationale d’observation des élections
(open)
Les élections
en Arménie se sont déroulées dans un climat concurrentiel et globalement
pacifique, mais certaines irrégularités ont mis à mal la confiance
dans le processus électoral, selon les observateurs
Strasbourg, 07.05.2012 – Les élections législatives qui se
sont déroulées dimanche en Arménie ont donné lieu à une campagne
dynamique et globalement pacifique, avec une couverture médiatique
équilibrée dans l'ensemble, mais des pressions exercées sur les
électeurs et une procédure de traitement des réclamations défaillante
n'ont pas permis d'offrir des conditions équitables pour tous, ont
déclaré aujourd’hui les observateurs internationaux de l'élection.
Les observateurs ont constaté que les conditions de campagne
ont, dans l'ensemble, respecté les libertés de réunion et d'expression,
et que les candidats ont pu, pour l'essentiel, faire campagne en
toute liberté. Mais le manque de confiance général des partis politiques
et du public dans l'intégrité du processus électoral suscite de
vives préoccupations.
Les élections ont été organisées conformément au nouveau Code
électoral, qui apporte un cadre juridique solide pour la conduite
d'élections démocratiques, mais les parties prenantes n'ont pas
mis en œuvre plusieurs aspects importants de la nouvelle législation
et la façon dont les réclamations ont été traitées a fragilisé le
droit à un recours juridique efficace.
«L'Arménie mérite d'être saluée pour avoir mis en œuvre des
réformes électorales et créé les conditions d'une campagne ouverte
et pacifique. Mais trop souvent, dans cette élection, plusieurs
parties prenantes n'ont pas respecté la législation, qui, trop souvent
aussi, n’a pas été correctement appliquée par les commissions électorales»,
a déclaré Francois-Xavier de Donnea, Coordonnateur spécial chargé
de piloter la mission d'observation de courte durée de l'OSCE et
Chef de la délégation de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE. «De
ce fait, les engagements internationaux auxquels l’Arménie a librement
souscrit n’ont pas toujours été respectés».
De façon générale, l'inscription des candidats a été ouverte
à tous. Mais s’agissant de l'inscription des électeurs, malgré les
améliorations apportées à la législation, les observateurs ont indiqué
que l'inexactitude des listes électorales et leur possible utilisation
à des fins de fraude ont contribué au manque de confiance dans le
déroulement des élections.
«Le taux élevé de participation (de plus de 60 %), la large
tranche d'âge des électeurs et le fait que le processus électoral
ait été bien compris par les jeunes comme par les personnes âgées
sont autant d’aspects remarquables de ce scrutin. Mais les très
nombreux cas signalés d'ingérence dans le fonctionnement des bureaux
de vote, dans le déplacement des électeurs et dans le vote lui-même
tout au long de la journée de la part de certains partis politiques
ont suscité de graves inquiétudes», a déclaré la Baronne Nicholson
of Winterbourne, Chef de la délégation de l'Assemblée parlementaire
du Conseil de l'Europe (APCE). «Les autorités doivent absolument
apporter des réponses à ce comportement inacceptable avant l'élection présidentielle
de l'an prochain».
«Je ne saurais trop souligner combien il importe d'envisager
ces élections et nos conclusions préliminaires dans un contexte
plus large et d’y voir non la fin mais le commencement d'un processus»,
a déclaré Krzysztof Lisek, Chef de la délégation du Parlement européen.
«Les conclusions préliminaires que nous formulons aujourd'hui et
les recommandations finales du Bureau des institutions démocratiques
et des droits de l'homme de l'OSCE, une fois publiées, devraient
être considérées comme l'objectif à atteindre en vue de l’élection présidentielle
à venir».
Le jour de l'élection a été globalement calme et pacifique,
mais marqué par des problèmes d'organisation et une ingérence excessive
dans le processus électoral, essentiellement de la part de représentants
de partis politiques.
«La campagne électorale a été ouverte et respectueuse des
libertés fondamentales, et la couverture médiatique large et équilibrée
pendant la campagne officielle», a indiqué Radmila Šekerinska, Chef
de la mission d'observation des élections du Bureau des institutions
démocratiques et des droits de l'homme de l'OSCE. «Malheureusement,
ce constat positif a été assombri par les inquiétudes concernant
l’exactitude des listes électorales et les violations du Code électoral,
qui n'ont pas permis d'offrir des conditions de vote équitables».