1. Introduction
1. Lors de son élection en 2009, le Secrétaire Général
du Conseil de l’Europe, M. Thorbjørn Jagland, avait annoncé sa volonté
de procéder à un vaste train de réformes afin de «revitaliser le
Conseil de l’Europe». Au cours de l’année 2010, un certain nombre
de mesures ont été prises en matière de politique de ressources humaines
afin de maîtriser les dépenses de personnel (doublement de la périodicité
des échelons des agents permanents, rationalisation des indemnités
du personnel) et concernant la présence extérieure du Conseil de l’Europe.
2. L’année 2011, quant à elle, a été marquée par d’autres avancées
dans la réforme, en particulier la refonte de la présentation du
budget et programme incluant une réduction du nombre des comités intergouvernementaux
et une restructuration majeure du Secrétariat général qui a abouti
en 2012 à la mise en œuvre du premier programme et budget biennaux
du Conseil de l’Europe.
3. Alors que nous préparons le deuxième exercice biennal, j’aimerais
obtenir du Secrétaire Général du Conseil de l’Europe un bilan de
l’ensemble de ses réformes en vue d’identifier les défis auxquels
le Conseil de l’Europe devra faire face au cours des deux prochaines
années, dans le contexte de crise que nous connaissons et que le
Secrétaire Général, dans son intervention devant l’Assemblée parlementaire
le 22 janvier 2013, a résumé en parlant d’une situation politique
et économique préoccupante.
4. Lors de la réunion de la commission du Règlement, des immunités
et des affaires institutionnelles à Paris le 18 mars 2013, la Secrétaire
Générale adjointe du Conseil de l’Europe, Mme Gabriella Battaini-Dragoni, ainsi
que l’Ambassadeur de Lituanie, M. Gedeminas Šerkšnys, président
du Groupe de rapporteurs sur le programme, le budget et l’administration
(GR-PBA), ont pu partager avec les membres de la commission les enjeux
et difficultés du prochain exercice biennal.
5. Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aborderai la question
des comptes audités du Conseil de l’Europe pour 2010 et 2011 ainsi
que les principaux faits qui auront marqué les années 2011 et 2012.
2. Audit
des comptes 2010 et 2011
6. La Cour des comptes française a réalisé l’audit externe
des états financiers consolidés du Conseil de l’Europe pour les
années 2010 et 2011 et a conclu que les états financiers consolidés
préparés et présentés conformément aux normes IPSAS
donnaient une image fidèle
de la situation financière du Conseil de l’Europe. En conséquence,
l’auditeur externe a pu formuler une opinion sans réserves sur les
comptes de l’Organisation.
7. Les dépenses de personnel (y compris les juges de la Cour
européenne des droits de l’homme) représentent encore un poids important
(72,6 %) dans les dépenses opérationnelles de 2011, et ont progressé de
moins de 1 % entre 2010 et 2011, ce qui indique que les mesures
prises par le Secrétaire Général pour maîtriser les dépenses de
personnel ont commencé à produire leurs effets. Par ailleurs, l’auditeur
a demandé que des provisions pour charges soient comptabilisées
dès lors qu’il existe un contentieux relatif à l’application de
dispositions statutaires touchant les agents.
8. Enfin, la Cour des comptes a également procédé à des audits
de performance touchant différents secteurs du Secrétariat général.
En 2010, les audits de performance ont porté sur la gestion des
recettes, les ressources humaines, le complexe de restauration snack
et cafétéria, le secrétariat de l’Assemblée parlementaire et les
programmes joints avec l’Union européenne. En 2011, cinq autres
audits de performance ont été réalisés et ont porté sur la gestion
des comptes spéciaux et des ressources humaines, et des secrétariats
de la Banque de développement du Conseil de l’Europe, du Groupe
d’Etats contre la corruption (GRECO) et de la Cour européenne des
droits de l’homme.
9. A l’issue de ces audits de performance, l’auditeur a formulé
tout un ensemble de recommandations relatives à divers aspects de
fonctionnement. Notons simplement que s’agissant de notre Assemblée, l’auditeur
a reconnu la bonne qualité de sa gestion. D’une manière générale,
les recommandations des auditeurs, qui ont pour but d’améliorer
le fonctionnement des différents services, sont prises en compte
et mises en œuvre par le secrétariat.
3. Année 2011, deuxième
phase des réformes
10. Au cours de l’année 2011, le Secrétaire Général du
Conseil de l’Europe a lancé un deuxième train de mesures marqué,
en particulier, par l’introduction du premier programme et budget
biennal (2012-2013) et le passage en revue de la pertinence des
conventions du Conseil de l’Europe. Au cours de cette même période, l’Organisation
a également revu la structure de ses comités intergouvernementaux
et le système de conférences des ministres spécialisés. Enfin, une
restructuration des secteurs opérationnels du Secrétariat a été
menée, pour mieux les adapter aux nouvelles missions et défis de
l’Organisation.
11. Cette restructuration a conduit à la dissolution de deux Directions
générales (Cohésion sociale et Démocratie et Affaires politiques),
dont les activités opérationnelles ont été affectées aux deux Directions générales
restantes rebaptisées Direction générale des Droits de l’homme et
de l’Etat de droit (DG I) et Direction générale de la Démocratie
(DG II). Pour coordonner ce nouvel ensemble, une Direction générale
des Programmes a été mise en place et rattachée en 2012 directement
à la Secrétaire Générale adjointe. Les autres activités plus politiques
(relations extérieures, conseil et planification politique) ont
été placées sous la supervision directe du Secrétaire Général.
12. En matière de personnel, l’année 2011 a été marquée non seulement
par la modification des règles d’attribution des échelons aux agents
avec le doublement de l’intervalle entre les échelons et la suppression de
certaines indemnités, mais également par la suppression de 16 postes
permanents et de 5 fonctions.
13. Par ailleurs, le cadre juridique régissant les conférences
des ministres spécialisés et les comités intergouvernementaux a
été révisé afin de permettre de travailler de manière plus focalisée
et d’améliorer les synergies avec le Comité des Ministres. S’agissant
des conventions, il convient de mentionner que deux traités internationaux
ont été ouverts à la signature: la Convention du Conseil de l’Europe
sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes
et la violence domestique (STCE n° 210), d’une part, et la Convention du
Conseil de l’Europe sur la contrefaçon des produits médicaux et
les infractions similaires menaçant la santé publique (Convention
Médicrime, STCE n° 211), d’autre part.
14. Ces deux conventions ont une importance majeure pour notre
Assemblée. En effet, pour la première, dite «Convention d’Istanbul»,
l’Assemblée a joué un rôle important pour promouvoir la ratification
de cette convention. Quant à la seconde, elle a vu le jour grâce
aux efforts très importants déployés par l’Assemblée et en particulier
par son rapporteur sur cette question, Bernard Marquet (Monaco).
Cette convention est l’aboutissement d’un travail de longue haleine
lancé par l’Assemblée avec sa
Recommandation
1794 (2007) sur la qualité des médicaments en Europe.
15. Quatre autres conventions sont également entrées en vigueur:
- la Convention européenne sur
les fonctions consulaires (STE n° 61);
- la Convention cadre du Conseil de l’Europe sur la valeur
du patrimoine culturel pour la société (STCE n° 199);
- la Convention européenne en matière d’adoption des enfants
(révisée) (STCE n° 202);
- le Protocole d’amendement à la Convention d’entraide administrative
en matière fiscale (STCE n° 208) (pour lequel l’Assemblée a été
consultée et a pu donner un avis circonstancié ).
16. 2011 a également été l’année du lancement de la campagne Un
sur Cinq contre la violence sexuelle à l’égard des enfants, pour
laquelle notre Assemblée s’est fortement mobilisée au travers d’activités
de promotion au niveau parlementaire, et qui a pu être lancée grâce
à une généreuse contribution financière de l’Allemagne de 100 000
€.
17. S’agissant de la situation des Roms en Europe, il convient
de relever la nouvelle approche du Conseil de l'Europe concernant
les questions roms, avec la création d'une équipe transversale qui
sert de trait d’union entre les différents projets qui sont réalisés
au Conseil de l'Europe, ainsi que la création d’un nouveau Comité ad
hoc d’experts sur les questions roms (CAHROM).
18. Enfin, concernant la Cour européenne des droits de l’homme,
le Comité directeur pour les droits de l’homme a été chargé de donner
suite aux mesures décidées lors des Conférences à haut niveau d’Interlaken (février
2010) et d’Izmir (avril 2011), notamment concernant les lignes directrices
pour la sélection des candidats au poste de juge à la Cour et la
préparation de l’adhésion de l’Union européenne à la Convention européenne
des droits de l’homme (STE n° 5, «la Convention»).
4. Année 2012
19. Parmi les nouvelles mesures mises en œuvre en 2012
figure les nouveaux programme et budget biennaux. La programmation
biennale répond aux vœux exprimés par notre Assemblée. Le résultat
est-il à la hauteur de ce que l’Assemblée souhaitait, à savoir que
les crédits non dépensés de l’année N soient entièrement reportés
sur l’année N+1 comme elle l’avait suggéré dans son
Avis 281 (2011) sur les budgets du Conseil de l’Europe pour les exercices
2012-2013? Rien n’est moins sûr.
20. La réalité est différente, car dans les faits le budget-programme
biennal est en réalité un budget qui reste annuel dans son fonctionnement
avec une perspective budgétaire sur deux ans. Ainsi, il y a bien
une clôture du budget 2012 en fin d’exercice annuel avec quelques
activités, dont l’exécution a été retardée, reportées avec leurs
crédits sur 2013 pour un montant total de 255 000 €. Ainsi, le Comité
des Ministres n’a pas souhaité franchir le pas en adoptant un vrai
budget pour deux ans.
21. Néanmoins, le mérite de cet exercice a été pour le secrétariat
d’éviter un travail prenant pour élaborer le budget 2013, puisque
ce dernier avait été pré-adopté avec le budget de l’année 2012,
les discussions budgétaires se limitant aux différents ajustements
à intégrer dans le budget 2013.
22. En matière de ressources humaines, le Secrétaire Général a
poursuivi en 2012 sa politique de réduction des coûts de personnel,
en supprimant du tableau des emplois 24 postes et 2 fonctions. D’autre
part, sous la pression du Comité des Ministres, le Secrétaire Général
a présenté un nouveau projet de 3e régime
de pension pour les nouveaux agents du Conseil de l’Europe. Ce régime
s’ajoute aux deux régimes existants actuellement (le régime de pension
coordonné, le nouveau régime de pension – commun au Conseil de l’Europe
et à l’Organisation de coopération et de développement économiques
(OCDE)). Ce nouveau régime ne concernera que le Conseil de l’Europe
et il sera beaucoup moins favorable aux futurs pensionnés (en termes
de prestations versées notamment). Contrairement aux orientations
principales de la
Résolution
1882 (2012) de l’Assemblée sur une pension décente pour tous, l'âge
de la retraite obligatoire n'a pas augmenté mais la réforme a conduit
à une réduction de 12,5 % du taux d'accumulation. Cela peut avoir
un impact négatif sur la qualité du personnel recruté par l'Organisation.
23. La réforme de la présence extérieure du Conseil de l’Europe
et la nouvelle approche en matière de programmation a facilité une
augmentation du volume général des recettes extraordinaires, notamment
grâce à l’instauration de liens plus étroits avec les capitales
des Etats grands donateurs, la Commission européenne et les délégations
de l’Union européenne sur le terrain. Au total, plus de 37,7 millions
d’euros de contributions volontaires ont été versés au Conseil de
l’Europe durant l’année 2012, contre 32,5 millions en 2011.
24. L’Assemblée a, quant à elle, reçu 164 000 € de contributions
volontaires pour la dimension parlementaire de la campagne pour
la promotion de la Convention d’Istanbul (violence à l’égard des
femmes) et de la campagne Un sur Cinq contre la violence sexuelle
à l’égard des enfants.
25. Concernant les activités du Conseil de l’Europe dans le domaine
de la démocratie participative, il convient de relever en particulier
certains événements importants pour l’Organisation et pour notre
Assemblée: le premier Forum mondial pour la Démocratie, tenu à Strasbourg,
la Conférence des Présidents de Parlement et une Assemblée des jeunes
en marge de la partie de session d’octobre 2012 de l’Assemblée.
26. Cette année a également été marquée par l’élection du nouveau
Commissaire aux droits de l’homme, Nils Muižnieks, et de la nouvelle
Secrétaire Générale adjointe du Conseil de l’Europe, Gabriella Battaini-Dragoni.
27. Par ailleurs, il convient également de noter que le Centre
européen pour l’interdépendance et la solidarité mondiales (Centre
Nord-Sud), que notre Assemblée a soutenu depuis son origine, a vécu
une année 2012 très difficile suite au retrait de plusieurs Etats
membres. Je rappellerai que notre Assemblée avait adopté en 2009
la
Recommandation 1893
(2009) appelant le Comité des Ministres à ouvrir ce Centre à
tous les Etats membres du Conseil de l’Europe. Je reste convaincu
que le Centre Nord-Sud a toute sa place dans le cadre du dialogue
de coopération avec les pays voisins.
28. En matière d’Etat de droit, j’aimerais souligner en particulier
la finalisation de la convention sur le trafic d’organes humains,
un sujet sur lequel notre Assemblée s’est mobilisée, et un projet
qu’elle a appelé de ses vœux dans sa
Résolution 1782 (2011) sur l’enquête sur les allégations de traitement inhumain
de personnes et de trafic illicite d’organes humains au Kosovo*
.
29. En ce qui concerne le pilier droits de l’homme, il convient
de souligner le succès de la Conférence de Brighton chargée d’établir
un programme précis de travaux relatif à l’efficacité du système
de la Convention européenne des droits de l’homme aux niveaux européen
et national, dont les premiers résultats sont l’adoption d’un projet
de Protocole no 15 portant amendement à la Convention, sur lequel
l’Assemblée a adopté un avis en avril 2013
. Par ailleurs, les négociations
entre le Conseil de l’Europe et l’Union européenne pour finaliser
l’accord d’adhésion à la Convention de cette dernière ont repris
mi-juin 2012, pour arriver en avril 2013 à un accord préliminaire
global sur les modalités d’adhésion.
5. Priorités 2014-2015
30. Le Conseil de l’Europe se prépare à son deuxième
exercice biennal. Toutefois, d’une part, la situation financière
actuelle d’un nombre important d’Etats membres engagés dans des
politiques contraignantes d’austérité budgétaire, et d’autre part,
la décision récente du Conseil européen de réduire le budget de
l’Union européenne pour la période 2014-2020 – même si cette mesure
a été retoquée par le Parlement européen – ne militent pas pour
une attitude très positive vis-à-vis du budget de notre Organisation.
31. En effet, la volonté d’un grand nombre d’Etats membres est
de stabiliser voire, pour certains, de réduire le montant de leur
contribution, et donc d’imposer une croissance zéro en terme nominal
(pas d’inflation) à l’Organisation. Avec un tel scénario appliqué
au budget ordinaire, le manque à gagner pour l’Organisation peut être
évalué à une somme située entre 5 et 6 millions d’euros pour 2014
et un montant similaire pour 2015 (sur la base d’un taux d’inflation
de 2 % appliqué sur 300 millions d’euros de budgets).
32. Le Conseil de l’Europe devra trouver en interne les ressources
nécessaires pour absorber les différents ajustements obligatoires
et autres coûts induits liés aux différentes augmentations des prix,
tout en continuant à réduire le ratio actuel de dépenses de personnel
par rapport aux dépenses d’activités.
33. Compte tenu de ces difficultés, je pense que le Comité des
Ministres devrait modifier la règle actuelle concernant le solde
non dépensé en fin d’exercice qui, selon l’article 70 du Règlement
financier, doit être rendu aux Etats membres. Ce solde devrait être
plutôt laissé à la disposition de l’Organisation. Cette mesure pourrait en
tout cas être appliquée sur le reliquat de la première année du
cycle biennal.
34. Dans une période de restrictions budgétaires affectant la
plupart des Etats membres, notre Organisation doit également faire
des efforts afin d’économiser et mieux gérer ses ressources. Les
réformes et les orientations du Secrétaire Général du Conseil de
l’Europe s’inscrivent dans cette logique. Mais il faut garder à l’esprit
que, dans une période troublée par la crise, les Etats ont d’autant
plus besoin de coopérer, de concerter leurs efforts pour maintenir
la stabilité démocratique du continent européen et d’aider les pays
où les tensions sont les plus vives. Pour cela le Conseil de l’Europe
a besoin de ressources et il ne faudrait pas franchir la ligne rouge
en touchant aux missions statutaires de notre Organisation.
35. Dans ce contexte, notre Assemblée ne peut pas rester à l’écart
de l’effort qui est demandé à tous et refuser de réduire ses dépenses.
Cette réduction est rendue nécessaire en raison d’ajustements obligatoires (liés
au passage d’échelons d’un certain nombre d’agents et les effets
en année pleine de l’ajustement salarial de 2013) que l’Organisation
doit assumer. Le projet de résolution concernant les dépenses de
l’Assemblée
donne plus de détail sur l’effort
demandé à l’Assemblée (à savoir une réduction de 145 000 € et 80 000
€ de notre budget pour 2013 et 50 000 € de plus pour 2015 dont 70 %
concernant les dépenses de personnel du Secrétariat de l’Assemblée).
36. S’agissant des réformes, je m’étonne qu’aucun bilan n’ait
été encore soumis. Il serait utile de pouvoir disposer d’un tel
document afin de voir si les réformes mises en œuvre ont bien permis
de revitaliser le Conseil de l’Europe.
37. A propos des choix stratégiques définis par le Secrétaire
Général pour 2014 et 2015, je peux les partager car ils sont également
couverts par le programme de travail de notre Assemblée. Un certain
nombre de thèmes me semblent importants à relever du fait de l’intérêt
marqué par notre Assemble, comme par exemple la lutte contre la
violence à l’égard des femmes ou la protection des enfants contre
l’exploitation et les abus sexuels ainsi que les activités liées
à la lutte contre le trafic de médicaments contrefaits ou d’organes humains.
38. Sur les synergies à trouver en interne, j’y suis favorable
à condition qu’elles respectent pleinement les spécificités statutaires
des organes qui composent le Conseil de l’Europe. Je vois une certaine
logique à rapprocher du Congrès les activités de gouvernance aux
niveaux local et régional et d’avoir une coopération renforcée entre,
d’une part, la Commission européenne pour la démocratie par le droit
(Commission de Venise) et notre Assemblée et, d’autre part, les
autres structures de l’Organisation actives dans le domaine de l’assistance
électorale.
39. Concernant les aspects financiers, je constate que le Conseil
de l’Europe bénéficie d’un soutien constant à la fois de l’Union
européenne (de l’ordre de 25 millions d’euros par an, depuis plusieurs
années), et d’Etats membres ou non membres (s’ajoutant aux contributions
obligatoires et qui sont estimées à entre 10 et 12 millions d’euros).
La part des ressources extrabudgétaires ayant tendance à augmenter,
il y a là une voie à explorer et j’aimerais signaler l’initiative
prise par la Secrétaire Générale adjointe visant à faire intégrer
le Conseil de l’Europe dans la liste des organisations éligibles
au système d’assistance publique au développement (APD) de l’OCDE.
Cette liste est ouverte à toutes les organisations dont tout ou
une partie du budget peut être considéré comme une aide au développement.
Intégrer cette liste permettrait à l’Organisation de recevoir beaucoup
plus de contributions extrabudgétaires.
40. Enfin, je souhaite mentionner la politique du personnel, qui
fait l’objet de beaucoup de réformes, plus ou moins bien acceptées.
J’aimerais simplement rappeler que l’intérêt de l’Organisation est
de permettre aux personnes les plus compétentes de rejoindre le
Conseil de l’Europe afin qu’il dispose du personnel le mieux qualifié
pour ses besoins tout en préservant le personnel existant, qui constitue
sa mémoire institutionnelle, et la qualité de ses travaux dans le
respect de son bilinguisme.
41. Pour finir, j’aimerais préciser que, le Secrétaire Général
n’ayant soumis ses priorités pour le cycle biennal 2014-2015 que
tardivement, le 22 avril, je n’ai guère eu de temps pour préparer
un avis plus complet et plus détaillé. Je souhaiterais à l’avenir
qu’un document d’une telle importance – il doit marquer la vie de l’Organisation
pour les deux prochaines années – soit soumis plus tôt afin de permettre
au rapporteur de l’Assemblée sur le budget et à la commission du
Règlement de disposer de plus de temps pour l’étudier et préparer
leur avis. Je noterai simplement la décision prise par le Secrétaire
Général du Conseil de l’Europe de ne plus inviter de journalistes
lors des parties de session de notre Assemblée.