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| Doc. 11701 Add.
| 09 avril 2009
Respect des obligations et engagements de la Serbie
Commission pour le respect des obligations et engagements des États membres du Conseil de l'Europe (Commission de suivi)
Corapporteur : M. Charles GOERENS,
Luxembourg, ADLE
Corapporteur : M. Andreas GROSS,
Suisse, SOC
Résumé
Le présent addendum dresse le bilan des principaux développements
intervenus en Serbie entre septembre 2008 et mars 2009 et actualise
ainsi le rapport sur le respect des obligations et engagements de
la Serbie (Doc. 11701)
qui a été adopté par la commission de suivi le 11 septembre 2008.
1. Avant-propos
1. Le rapport sur le respect des obligations et engagements
de la Serbie (
Doc. 11701)
a été adopté par la commission de suivi le 11 septembre 2008 et
devait être débattu lors de la quatrième partie de session de 2008 (29
septembre-3 octobre). Toutefois, en raison de changements de dernière
minute apportés à l’ordre du jour, les discussions ont été reportées
à la deuxième partie de session de 2009. Forte de cela, la commission
nous a chargés de nous rendre une nouvelle fois en Serbie en vue
de préparer un addendum au rapport et de formuler des propositions
d’amendements, afin d’actualiser le projet de résolution à la lumière
des développements récents. La visite d’information s’est déroulée
du 9 au 10 février 2009 (seul M. Gross y a participé, M. Goerens,
retenu par d’autres engagements, ayant été dans l’incapacité de
se joindre à la délégation).
2. Le présent addendum a pour objectif de dresser le bilan des
principaux développements intervenus en Serbie entre septembre 2008
et mars 2009. Il ne vient, en aucune manière, se substituer au projet
de rapport sur le respect des obligations et engagements de la Serbie
(
Doc. 11701),
dont les conclusions restent, selon nous, dans une large mesure
d’actualité. Nous avons rédigé cet addendum sur la base des informations
écrites qui nous sont parvenues, tout en prenant en considération
les conclusions de la visite d’information effectuée en Serbie en
février 2009. Le communiqué de presse publié à l’issue de la visite
figure en annexe II.
3. Pour la préparation de cet addendum, nous avons bénéficié
de l’aide de la délégation serbe auprès de l’Assemblée parlementaire,
qui s’est chargée d’organiser le programme de notre visite. Nous
tenons également à exprimer notre reconnaissance aux représentants
de la communauté diplomatique accréditée à Belgrade pour leur précieuse
contribution à notre analyse, ainsi qu’au représentant spécial du
Conseil de l’Europe à Belgrade, l’ambassadeur Constantin Yerocostopoulos,
et son équipe, pour leur assistance pratique et leurs conseils avisés.
2. Evolution de la situation politique
2.1. Intégration européenne
4. La volonté générale de la coalition en place de poursuivre
l’intégration européenne semble perdurer, comme en témoigne l’adoption
de plusieurs lois essentielles relatives à l’intégration européenne.
Cela s’est traduit, le 30 janvier 2009, par la mise en œuvre unilatérale
de l’Accord intérimaire concernant le commerce, dans l’attente de
sa ratification (parallèlement à l’Accord de stabilisation et d’association)
par les Etats membres de l’Union européenne.
5. Nous nous félicitons également de la poursuite des discussions
entre l’Union européenne et la Serbie au sujet de la libéralisation
du régime des visas, et espérons que toutes les questions techniques
y afférentes seront résolues au cours de l’année 2009 afin de permettre
l’adoption d’une décision politique début 2010. La suppression à
terme des visas marquera un pas décisif et permettra ainsi à tous
les citoyens de la Serbie de profiter des avantages de l’intégration
européenne.
6. Nous avons pris note du rapport de suivi de la Serbie
,
publié par la Commission européenne le 5 novembre 2008, dont les
principales conclusions coïncident avec les lignes générales de
notre rapport. Dans son rapport de suivi, la Commission européenne
note que «les élections présidentielles et parlementaires ont contribué
à renforcer la stabilité gouvernementale et à dégager un consensus
plus large sur l’intégration européenne. (…) La Serbie a réalisé
des progrès importants en matière de coopération avec le Tribunal
pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), notamment par
les arrestations de Radovan Karadžić et Stojan Župljanin. (…) Les
droits civils et politiques sont généralement protégés. (…) La Serbie
dispose de bonnes capacités dans le domaine de l’administration
publique.»
7. Cela étant, la Commission européenne relève également que
«des efforts supplémentaires doivent être faits pour garantir l’indépendance,
la responsabilité et l’efficacité de l’appareil judiciaire. La corruption
reste répandue et constitue un problème grave».
8. Sur un plan général, les conclusions de la Commission européenne
concernant le respect par la Serbie des critères de Copenhague corroborent
pleinement notre évaluation de l’état de développement de la démocratie,
de l’Etat de droit et des droits de l’homme dans le pays. Plusieurs
des problèmes identifiés par la Commission européenne ont directement
trait à la mise en œuvre des engagements et obligations envers le Conseil
de l’Europe. Nous espérons que notre rapport aidera les autorités
serbes à définir une feuille de route concrète en matière de renforcement
des institutions démocratiques, de la primauté du droit et des droits
de l’homme, en vue de mettre en œuvre les engagements restant à
honorer et les obligations statutaires générales du Conseil de l’Europe,
ouvrant ainsi la voie au respect des critères de Copenhague. Parallèlement, nous
appelons les Etats membres et les institutions de l’Union européenne
à poursuivre fermement la politique d’élargissement de l’Union européenne
dans les Balkans de l’Ouest. L’intégration européenne constitue
une motivation importante dans la poursuite des réformes démocratiques.
A l’heure de la crise économique mondiale, cette motivation ne devrait
pas être affaiblie.
2.2. Développements relatifs au Kosovo
9. Cette question a continué de figurer au cœur des
débats politiques serbes, mais sous un jour nouveau. Nous nous réjouissons
que, conformément aux recommandations formulées dans notre rapport,
les autorités serbes aient continué à défendre leur position sur
le Kosovo par des moyens pacifiques et diplomatiques. La demande
d’avis consultatif soumise à la Cour internationale de justice par
l’Assemblée générale des Nations Unies, sur proposition de la délégation
serbe, vient confirmer ce point.
10. Nous félicitons les autorités serbes pour leur approche constructive
lors des négociations sur le déploiement de la mission «Etat de
droit» menée par l’Union européenne (EULEX) au Kosovo, qui a permis d’aboutir
à la conclusion d’un accord entre les Nations Unies, l’Union européenne
et la Serbie sur les modalités opérationnelles de cette mission.
Le 26 novembre 2008, le Conseil de sécurité des Nations Unies a
adopté à l’unanimité une déclaration de la présidence prenant note
du Rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la reconfiguration
de la présence civile internationale des Nations Unies au Kosovo,
qui incluait cet accord dans sa totalité. La mission EULEX est dotée
d’un statut neutre et travaille sous l’égide des Nations Unies.
11. Selon nous, cette attitude constructive adoptée par l’ensemble
des parties concernées est extrêmement importante dans la mesure
où elle pose les bases nécessaires à l’engagement de mesures concrètes
visant à améliorer la situation des personnes vivant au Kosovo,
indépendamment de leurs origines ethniques et opinions. Tout en
respectant les positions de chacun, nous saluons cette approche
pragmatique et fondons l’espoir qu’elle contribuera au renforcement
de la coopération entre toutes les parties concernées sur les différents
points concrets liés au bien-être de la population au Kosovo, conformément
aux recommandations émises dans notre projet de résolution.
2.3. Politique intérieure
12. Nous tenons à féliciter les membres de la coalition
au pouvoir
pour leur
attitude pragmatique et leur coopération constructive concernant
les priorités essentielles de politique nationale. Le nouveau gouvernement
s’est fixé comme objectifs principaux: l’intégration à l’Union européenne,
la défense de l’intégrité territoriale et la souveraineté de la
Serbie, parallèlement à la consolidation de l’économie nationale, au
développement des responsabilités sociales du gouvernement, au renforcement
de la lutte contre la corruption et au respect du droit international
.
Nous saluons la signature en octobre 2008 d’une Déclaration sur
la réconciliation politique par le Parti démocrate (DS) et le Parti
socialiste de Serbie (SPS), et espérons que cet acte solennel servira
de fondement à l’établissement d’un partenariat fort et durable
entre ces deux forces politiques.
13. Nous tenons également à féliciter l’ensemble des membres de
la coalition au pouvoir pour leur capacité au compromis, à la lumière
des intérêts nationaux, tout en maintenant leur position politique
personnelle, comme en témoigne la durée des négociations sur la
signature de l’Accord énergétique avec la Russie et du contrat sur
la vente de la compagnie pétrolière nationale NIS. Comme nous l’avons
noté dans notre rapport, les coalitions en place en Serbie ont souffert
ces dernières années d’un surcroît de tensions internes qui les ont
empêchées d’agir efficacement et ont conduit parfois à la tenue
d’élections anticipées. Nous estimons que la Serbie a d’ores et
déjà connu un nombre trop important de scrutins. L’heure est désormais
venue de préserver la stabilité politique récemment instaurée et
de poursuivre la réalisation des réformes tant attendues.
14. Cela étant, nous restons préoccupés par le manque d’efficacité
du parlement. Le débat continue notamment de souffrir des manœuvres
obstructionnistes de l’opposition auxquelles la majorité en place
ne paraît pas toujours répondre de manière adéquate. L’une des questions
prêtant à controverse est la retransmission en direct des sessions
parlementaires sur la deuxième chaîne publique de télévision. Alors
que les membres de la majorité se plaignent du fait que l’opposition
monopolise la parole pour s’adresser au public et traiter de questions
générales sans rapport avec l’ordre du jour, ceux de l’opposition
prétendent que l’arrêt des retransmissions en direct des sessions
mettrait en péril le droit démocratique fondamental de tout parlementaire
de faire connaître son point de vue à l’électorat. Nous reconnaissons
l’importance de la retransmission en direct des sessions parlementaires
en Serbie car cela a été historiquement perçu comme un symbole de
l’expression directe de la démocratie, contrairement à la règle
autoritaire imposée du temps de Milošević où le parlement était
tenu d’approuver sans discussion la législation. Nous jugeons néanmoins
aussi élevés les risques d’usage abusif du processus parlementaire
devant les caméras de télévision. Par conséquent, nous appelons
tous les acteurs à adopter une attitude constructive aux fins de
trouver une solution de compromis. Les discussions relatives à la
création d’une chaîne parlementaire, initiées par le président du parlement,
pourraient contribuer au règlement de cette question.
15. L’actuel conflit entre les députés qui ont rejoint le Parti
progressiste serbe (SNS) et le groupe parlementaire du Parti radical
serbe (SRS) nuit également au fonctionnement effectif du parlement.
La scission du SRS a fait suite à la démission, le 6 septembre 2008,
de l’ancien chef de son groupe parlementaire, également candidat
à l’élection présidentielle de 2008, M. Tomislav Nikolić. Cette
démission aurait été motivée par d’importants désaccords avec le
chef du parti SRS, M. Vojislav Šešelj, actuellement détenu au TPIY,
au sujet notamment de la ratification de l’Accord de stabilisation
et d’association.
16. M. Nikolić, soutenu par 21 députés élus sur la liste du SRS,
a rapidement formé un groupe parlementaire baptisé «Napred, Srbijo»
(«En avant, la Serbie»). Par la suite, le 21 octobre 2008, il fonda
un nouveau parti politique dénommé «Parti progressiste serbe». Le
SRS conteste à présent la légitimité des mandats des membres du
groupe parlementaire «Napred, Srbijo», affirmant que les députés
ayant adhéré à cette formation auraient dû démissionner du parlement,
en vertu des lettres de démission non datées qu’ils avaient remises après
leur élection, conformément à la pratique parlementaire serbe. Le
SRS a intenté une action en justice contre M. Tomislav Nikolić pour
destruction de documents officiels (en l’occurrence, les lettres
de démission non datées des députés).
17. Nous appelons les membres du Parti radical serbe à mettre
un terme au différend et à respecter le choix politique de tous
les députés qui ont décidé de désapprouver la ligne du parti et
de former leur propre groupe parlementaire. L’esprit de pluralisme,
de dialogue et de coopération constructive devrait prévaloir sur
le formalisme et les manœuvres obstructionnistes.
3. Institutions démocratiques
3.1. Fonctionnement du parlement et démocratie pluraliste
18. Il est regrettable que plus de deux ans après l’adoption
de la nouvelle Constitution, le parlement n’ait pas encore adopté
la loi sur l’Assemblée nationale de Serbie. Le règlement de l’Assemblée
nationale de Serbie (ci-après le «règlement») n’a pas non plus été
révisé. Nous avons été informés par le président du parlement de
la création de deux groupes de travail chargés d’élaborer respectivement
le projet de loi sur l’Assemblée nationale et le nouveau règlement.
19. Au cours de notre visite, le parlement était censé débattre
d’un certain nombre d’amendements au règlement existant, nécessaires
pour rationaliser les débats dans l’attente de l’élaboration et
de l’adoption d’un règlement totalement nouveau. Les discussions
sur les amendements ont commencé le 10 février 2009, durant notre
visite à Belgrade. Interrompus à plusieurs reprises en raison d’omissions
procédurales et de l’obstructionnisme des députés de l’opposition,
les débats ont finalement abouti le 17 février 2009 à l’adoption des
amendements au règlement, en l’absence des représentants de l’opposition
(ces derniers n’ont pas assisté à cette session, préférant se rendre
au Kosovo pour soutenir les Serbes kosovars le jour du premier anniversaire
de l’adoption par l’Assemblée du Kosovo de la Déclaration unilatérale
d’indépendance).
20. Si nous saluons les amendements qui ont introduit une limitation
plus rigoureuse du temps de discussion des projets de loi en plénière
et une rationalisation de la procédure parlementaire, nous estimons
cependant que leur adoption sans la participation de l’opposition
n’est pas un bon exemple de processus parlementaire sain. Nous appelons
l’ensemble des forces politiques du parlement à participer de manière
constructive à l’élaboration du nouveau règlement. Nous rappelons
notre recommandation à l’Assemblée nationale de Serbie de faire
pleinement usage du Programme d’assistance parlementaire de l’APCE
au cours du processus d’élaboration. Nous souhaiterions notamment
que le groupe de travail chargé d’élaborer le règlement profite pleinement
du rapport d’experts du Conseil de l’Europe qui a été communiqué
à l’Assemblée nationale durant l’été 2007.
21. Plus fondamentalement, nous estimons qu’un fonctionnement
transparent et efficace des institutions démocratiques, en lesquelles
les citoyens peuvent placer leur confiance, devrait être une priorité
majeure des autorités serbes. L’adoption de la nouvelle législation
sur l’Assemblée nationale et le nouveau règlement ne sont qu’un
des aspects du renforcement de la démocratie pluraliste en Serbie.
Les dispositions constitutionnelles introduisant «un mandat géré
par le parti» pour les députés
et
celles de la législation électorale sur la répartition des mandats,
qui rend les membres du parlement totalement dépendants de la bonne
volonté des dirigeants des partis politiques, doivent être révisées.
Comme nous l’avons noté dans notre rapport, nous sommes d’avis que
les membres du parlement élus par les citoyens devraient agir en
qualité de représentants libres de l’électorat et non servir d’outils
aux partis politiques dont ils sont membres. Une révision de la
Constitution s’avère par conséquent indispensable pour mettre les
institutions démocratiques serbes en conformité avec les normes
du Conseil de l’Europe.
22. Nous sommes bien sûr conscients qu’une réforme constitutionnelle
est un processus long et complexe, qui nécessite de dégager un vaste
consensus entre les principaux acteurs sur les changements proposés. Cependant,
nous pensons qu’il n’est pas possible de siéger et d’occulter le
problème en invoquant comme excuse les dispositions rigoureuses
régissant les amendements constitutionnels. Nous appelons les autorités à
engager les travaux avec la Commission européenne pour la démocratie
par le droit (Commission de Venise) du Conseil de l’Europe, afin
de trouver des moyens concrets de mettre en œuvre les recommandations formulées
par la Commission dans son Avis sur la Constitution (CDL-AD(2007)004),
conformément aux recommandations exprimées dans notre rapport.
3.2. Statut de la Vojvodine
23. Dans notre projet de rapport, nous avions noté que
l’Assemblée de la Province autonome de Vojvodine devait adopter
le nouveau statut de la Vojvodine, conformément à la loi relative
à l’application de la Constitution. Ce statut a été adopté par l’Assemblée
provinciale le 15 octobre 2008 et doit maintenant être entériné
par l’Assemblée nationale de la République de Serbie. Cependant,
le statut de la Vojvodine et la législation associée requise sur
la délimitation des compétences entre les autorités centrales et
la province autonome n’ont pas encore été inscrits à l’ordre du
jour du parlement. L’opposition est fortement hostile au nouveau
statut, affirmant qu’il conférerait à la province autonome certains
attributs de l’Etat. Ce statut ne fait pas non plus l’unanimité
parmi les membres de la coalition au pouvoir: alors que le DS affirme
qu’il n’est nullement en contradiction avec la Constitution de la
Serbie, les membres SPS de la coalition ont pour l’instant émis
de sérieuses réserves quant à la constitutionnalité de la version
actuelle.
24. Nous regrettons que le statut de la Province autonome de Vojvodine
n’ait pas encore été entériné et appelons tous les principaux acteurs
à trouver rapidement une solution, dans un esprit de dialogue constructif. Nous
pensons que la loi sur la délimitation des compétences pourrait
permettre de couper court aux éventuels malentendus et allégations
de violation de l’ordre constitutionnel, dans le respect plein et
entier des principes d’autonomie et des normes constitutionnelles.
4. Prééminence du droit
4.1. Réforme de la justice et du ministère public
25. Nous prenons note que l’Assemblée nationale a finalement
adopté, le 22 décembre 2008, un ensemble de lois sur la réforme
de la justice et du ministère public. La Commission de Venise a
rendu des avis sur la législation régissant le système judiciaire
. Comme évoqué dans
notre rapport, la Commission de Venise a souligné dans ses avis
que «la Constitution de la Serbie met en cause l’indépendance du
pouvoir judiciaire et crée un risque majeur de politisation de ce
dernier en octroyant à l’Assemblée nationale le pouvoir d’élire
les juges et les membres du Conseil supérieur de la magistrature
et en créant une discontinuité entre la magistrature existante et
celle à élire, une fois le Conseil supérieur de la magistrature
établi». La législation récemment adoptée tente de répondre à ces
problèmes. En particulier, la loi sur le Haut Conseil judiciaire confère
aux juges un rôle fort dans l’élection de la majorité au Conseil.
Cela étant, l’Assemblée nationale reste l’organe décisionnaire ultime.
26. La loi sur les juges ne répond pas non plus à l’ensemble de
nos préoccupations, car l’article 50 de cette loi stipule au paragraphe
4 que le «Haut Conseil judiciaire propose à l’Assemblée nationale
un ou plusieurs candidats pour chaque poste de juge». Cela signifie
qu’en définitive l’Assemblée nationale restera en mesure d’exercer
un pouvoir politique discrétionnaire sur la nomination des juges,
mettant ainsi en danger l’indépendance de la magistrature. Par ailleurs,
en dépit des assurances données aux experts du Conseil de l’Europe
au stade de son élaboration, la version finale de la loi sur les
juges n’établit pas de procédure et critères définis pour la réélection
de l’ensemble des juges en place dans le pays. La ministre de la
Justice et son équipe nous ont assuré que les conseils de la Commission
de Venise seraient pris en compte dans l’élaboration des critères
et de la procédure de renomination des juges. Nous appelons les
autorités à faire pleinement usage de l’expertise de la Commission
de Venise afin d’établir des garanties juridiques claires permettant
aux juges en place, en l’absence d’allégation d’incompétence ou
de comportement incompatible avec leur fonction, de rester en poste.
27. Les lois sur le Conseil national des procureurs et sur le
ministère public ne répondent pas non plus de manière adéquate à
nos préoccupations, car l’Assemblée nationale dispose toujours en
final d’un pouvoir discrétionnaire dans l’élection des procureurs.
Cette situation engendre un risque de politisation du processus de
nomination qui n’est pas acceptable dans un pays démocratique régi
par l’Etat de droit. Nous reconnaissons que la résolution de ce
problème implique nécessairement l’adoption d’amendements à la Constitution, processus
long et complexe qui requiert, comme évoqué précédemment, un large
consensus au sein de la société quant aux modifications envisagées.
C’est pourquoi nous réitérons notre recommandation aux autorités
serbes de poursuivre le renforcement de la législation régissant
le système judiciaire et le ministère public, en faisant pleinement
usage de l’expertise du Conseil de l’Europe.
4.2. Lutte contre la corruption
28. Nous prenons note des rapports de premier et deuxième
cycle d’évaluation adoptés par le Groupe d’Etats contre la corruption
(GRECO) en juin 2008. De l’avis du GRECO, près de la moitié des recommandations
formulées ont été mises en œuvre de manière satisfaisante par la
Serbie; les autres l’ont été partiellement. Nous avons appris de
nos interlocuteurs serbes qu’ils travaillent activement à la préparation du
troisième cycle d’évaluation du GRECO.
29. Nous nous réjouissons également de l’adoption, le 23 octobre
2008, de la loi sur l’Agence de lutte contre la corruption, qui
devrait permettre de renforcer la coordination entre les divers
organes impliqués dans cette lutte. Cependant, nous notons que le
fonctionnement efficace d’institutions indépendantes suppose l’adoption d’une
bonne législation, mais aussi l’allocation des ressources matérielles
et financières appropriées à ces institutions. C’est pourquoi nous
espérons que l’Agence de lutte contre la corruption se verra octroyer
les ressources nécessaires lui permettant de devenir prochainement
pleinement opérationnelle.
30. Parmi les éléments positifs, nous saluons l’adoption d’un
train de lois relatives à diverses questions liées à la corruption,
en l’occurrence des amendements à la loi sur le financement des
partis politiques, la loi sur la responsabilité pénale des personnes
morales, la loi sur la saisie/confiscation de biens acquis par des
actes criminels, la loi sur les marchés publics.
5. Droits de l’homme
5.1. Société civile
31. Nous relevons que la coopération entre les autorités
et le secteur des ONG s’est sensiblement améliorée depuis la mise
en place du nouveau gouvernement, et saluons cette évolution. Nous
avons tout particulièrement apprécié d’apprendre que les ONG avaient
activement participé au débat public sur la Stratégie nationale
de défense, à la fin 2008, prolongé à leur demande pour permettre
à tous de faire entendre leur voix.
32. Cela étant, nous avons appris avec déception que, le 19 décembre
2008, le gouvernement avait retiré de l’ordre du jour du parlement
le projet de loi sur les associations, afin de consacrer davantage
de temps au débat sur la loi budgétaire et garantir son adoption
avant le début du nouvel exercice financier. L’adoption de la loi
sur les associations est l’un des engagements de longue date de
la Serbie, non encore satisfaits à ce jour. Nous comprenons qu’en
période de crise les impératifs des intérêts nationaux puissent
justifier des modifications à l’ordre du jour législatif, mais nous
regrettons que le secteur des ONG pâtisse encore une fois du changement
des priorités immédiates du gouvernement. Nous espérons que les
autorités remettront très prochainement à l’ordre du jour le projet
de loi sur les associations et l’adopteront au plus vite.
5.2. Lutte contre la discrimination
33. Nous saluons l’adoption, le 26 mars 2009, de la loi
antidiscrimination. Cependant, la discussion au sujet de cette loi
a été affectée par la forte opposition des communautés religieuses
à son adoption. Les dirigeants des communautés religieuses auraient
exprimé des réserves quant aux dispositions de la loi concernant
la liberté de religion et l’interdiction de discrimination pour
des motifs d’identité de genre ou d’orientation sexuelle. Tout en
saluant le fait que les autorités ont bien résisté à la pression
des communautés religieuses et ont adopté la loi, sans modifications
substantielles, nous sommes préoccupés par le fait que les questions
liées à la liberté de religion, l’identité de genre et l’orientation
sexuelle continuent à être un facteur de division dans la société,
les partis d’opposition ayant proposé quelque 450 amendements au
projet de loi pendant la procédure parlementaire.
34. A cet égard, nous réitérons notre appel aux autorités pour
qu’elles mettent en œuvre l’intégralité des recommandations de la
Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI)
contenues dans son rapport adopté en août 2008. Nous recommandons,
en particulier, l’élaboration d’une politique antidiscrimination
complète qui aidera la société à développer une culture de respect
de la diversité.
35. De plus, des représentants d’organisations LGBT (lesbien,
gay, bisexuel et transgenre) nous ont informés que leurs militants
étaient souvent victimes de harcèlement, d’intimidations, de menaces
et de violence. En dépit de la condamnation constante par les autorités
des actes de violence à l’encontre des personnes LGBT, certains
sont d’avis que les agences d’application de la loi et les tribunaux
sont réticents à traiter ces affaires et que rares sont les auteurs
d’agressions ayant réellement été déférés devant la justice et punis.
La communauté LGBT estime que les autorités et notamment la police
devraient prendre des mesures plus concrètes pour les protéger.
Les cas de discours de haine dans les médias électroniques et la
presse doivent également être condamnés publiquement et sanctionnés.
Par ailleurs, selon les organisations LGBT, il convient d’adopter
une loi générale sur l’égalité des genres.
36. Plus récemment, nous avons appris que, le 24 février 2009,
l’administration du centre de conférence «Sava-Centar» avait interdit
la tenue d’une conférence de presse par l’organisation LGBT «Gay
Straight Alliance», prévue à l’occasion de la projection d’un film
concernant des défenseurs des droits des gays dans le cadre du Festival
du film de Belgrade FEST. La «Gay Straight Alliance» envisageait
de présenter son rapport annuel 2008 lors de cette conférence de
presse. Bien que le secrétaire d’Etat des Droits de l’homme et des Droits
des minorités, Marko Karažić, ait publiquement dénoncé la décision
de l’administration du «Sava-Centar», nous sommes extrêmement préoccupés
par cet acte flagrant de discrimination à l’encontre des militants
LGBT, qui ne saurait être toléré dans un Etat membre du Conseil
de l’Europe.
37. Nous réitérons notre appel aux autorités pour qu’elles condamnent
et enquêtent sur toutes les agressions commises à l’encontre de
défenseurs des droits de l’homme, y compris des militants LGBT,
et qu’elles élaborent une politique antidiscrimination complète
pour éradiquer toute forme de discrimination, y compris envers les
minorités sexuelles.
5.3. Droits des minorités nationales
38. Nous prenons note du rapport de M. Herrmann sur la
situation des minorités nationales en Vojvodine et de la minorité
ethnique roumaine en Serbie (
Doc. 11528)
et de la
Résolution 1632
(2008), adoptée par l’Assemblée le 1er octobre
2008. Nous souscrivons pleinement à l’ensemble des recommandations
qui y sont formulées.
39. Il apparaît que, depuis l’adoption de la
Résolution 1632 (2008), aucun développement
majeur n’est intervenu en termes de consolidation du cadre législatif
relatif aux droits des minorités nationales. C’est pourquoi nous
appelons une nouvelle fois les autorités à mettre en œuvre les recommandations
formulées par l’Assemblée dans la
Résolution 1632 (2008), ainsi que
celles énoncées dans notre projet de rapport.
6. Coopération avec le Tribunal pénal international
pour l’ex-Yougoslavie
40. Nous avons salué dans notre rapport l’amélioration
indéniable de la coopération avec le TPIY, qui a mené en 2008 à
l’arrestation et l’extradition de deux des inculpés les plus recherchés,
Radovan Karadžić et Stojan Župljanin. Cette évolution a été confirmée
par le rapport du procureur général du TPIY, Serge Brammertz, transmis
au Conseil de sécurité des Nations Unies le 12 décembre 2008.
41. Sur la base de nos récentes discussions à Belgrade, nous estimons
que la coopération avec le TPIY s’est nettement améliorée et qu’elle
fait désormais l’objet d’un engagement politique fort. Cela étant,
la coopération avec le Tribunal ne pourra être menée à bien qu’avec
l’arrestation et l’extradition des deux derniers inculpés, Ratko
Mladić et Goran Hadžić. Nous avons eu le sentiment que nos collègues
serbes en étaient conscients et qu’ils déploient beaucoup d’énergie
pour parvenir à des résultats concrets. Nous les encourageons à
intensifier encore leurs efforts.
7. Conclusions
42. Comme nous l’avons mentionné dans notre projet de
rapport, nous sommes d’avis que la Serbie progresse sur la voie
des réformes démocratiques et de l’intégration européenne. Une bonne
part des engagements formels souscrits lors de l’adhésion sont désormais
satisfaits. Plusieurs questions demeurent toutefois en suspens,
notamment la ratification de la Charte sociale européenne révisée,
la signature et la ratification de la Convention-cadre européenne
sur la coopération transfrontalière des collectivités ou autorités territoriales
et son protocole additionnel, l’adoption de la loi sur les associations
ainsi que celle de la loi sur le service alternatif et les objecteurs
de conscience. Nous sommes convaincus de la capacité et de la volonté
des autorités de remplir ces engagements dans les meilleurs délais
et attendons d’elles qu’elles prennent prochainement des mesures
concrètes en ce sens.
43. Nous avons relevé le ferme engagement politique des autorités
en matière de coopération avec le Tribunal pénal international pour
l’ex-Yougoslavie et les améliorations notables enregistrées récemment
dans ce domaine. Nous estimons cependant que cet engagement spécifique
souscrit lors de l’adhésion ne pourra être considéré comme satisfait
qu’une fois arrêtés et déférés devant le tribunal les deux inculpés
toujours en liberté, Ratko Mladić et Goran Hadžić. C’est pourquoi
nous encourageons les autorités à intensifier leurs efforts visant
à mener à bien la coopération avec le TPIY.
44. Cela étant, bien qu’importante, la mise en œuvre des engagements
formels n’est qu’un aspect du processus de construction d’une société
démocratique répondant aux normes européennes. Le fonctionnement
démocratique des institutions, le respect des principes de l’Etat
de droit et l’exercice effectif des droits de l’homme par tous les
citoyens de la Serbie sont des facteurs essentiels dans la mise
en œuvre par les Etats membres du Conseil de l’Europe de leurs obligations
et engagements. A cet égard, il convient de noter que les institutions
démocratiques serbes ne fonctionnent toujours pas conformément aux
normes de notre Organisation. La démocratie parlementaire doit notamment
être consolidée, les membres du parlement doivent agir en tant que
représentants libres des citoyens et non des partis politiques,
la pratique de répartition des mandats parlementaires doit être
mise en conformité avec les normes européennes, les garanties d’indépendance
des juges et procureurs doivent être renforcées et des actions concrètes
doivent être prises pour améliorer l’exercice des droits de l’homme
et des minorités nationales.
45. L’annexe I du présent addendum contient un certain nombre
d’amendements que nous proposons d’apporter au projet de résolution
du
Doc. 11701,
afin de l’actualiser au vu des développements récents. Si ces amendements
sont approuvés par la commission, ils seront proposés en son nom.
Fort de cela, le projet de résolution adressera un certain nombre
de recommandations détaillées aux autorités serbes quant au fonctionnement
des institutions démocratiques, à l’Etat de droit et aux droits
de l’homme. Sur la base de ces recommandations, nous invitons nos
collègues serbes à élaborer une feuille de route concrète pour mener
à bien la mise en œuvre des obligations et engagements que le pays
doit encore honorer à l’égard du Conseil de l’Europe. Nous sommes
d’avis que la mise en œuvre de cette feuille de route aidera les
autorités serbes et notre Assemblée à préparer le terrain pour la
clôture de la procédure de suivi et l’ouverture du dialogue postsuivi
pour la Serbie.
Annexe 1 – Amendements au projet de résolution sur le
respect des obligations et engagements de la Serbie (contenu dans
le Doc. 11701)
adoptés à l’unanimité par la commission de suivi
(open)
Amendement no 1
Au paragraphe 2, à l’avant-dernière ligne, supprimer les mots
«plus récemment».
Amendement no 2
Après la troisième phrase du paragraphe 5, insérer la phrase
suivante:
«Par ailleurs, l’Assemblée
prend note de la décision des autorités serbes d’appliquer unilatéralement l’Accord
intérimaire concernant le commerce, en attendant la fin du processus
de ratification de l’Accord de stabilisation et d’association par
l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne.»
Amendement no 3
Remplacer le paragraphe 7 par le texte suivant:
«L’Assemblée comprend la frustration
du peuple serbe quant aux développements au Kosovo. Elle salue le
fait que les autorités serbes défendent leur position par des moyens
pacifiques et diplomatiques, conformément au droit international,
comme l’a démontré la demande d’un avis consultatif adressé à la Cour
internationale de justice par l’Assemblée générale des Nations Unies,
sur proposition de la délégation serbe. De plus, l’Assemblée félicite
les autorités serbes pour leur approche constructive concernant
le déploiement de la mission «Etat de droit» menée par l’Union européenne
(EULEX), étape essentielle pour garantir le respect des droits de
l’homme et l’Etat de droit au Kosovo.»
Amendement no 4
Remplacer l’alinéa 9.1 par le texte suivant:
«à continuer de défendre leur position
vis-à-vis du Kosovo uniquement par des moyens pacifiques et diplomatiques;».
Amendement no 5
Dans la première phrase du paragraphe 10, après l’expression
«mise en place», ajouter les mots «, en juin 2008,».
Amendement no 6
Dans la première phrase du paragraphe 11, remplacer le mot
«clairs» par le mot «notables».
Amendement no 7
Remplacer l’alinéa 12.1 par le texte suivant:
«à arrêter et extrader au plus
vite les deux personnes accusées toujours en liberté, Ratko Mladić
et Goran Hadžić;».
Amendement no 8
Supprimer l’alinéa 12.4.
Amendement no 9
Après l’alinéa 13.1, insérer le nouvel alinéa suivant:
«estime que les problèmes auxquels
est confrontée l’Assemblée nationale de Serbie sont en grande partie
liés au cadre constitutionnel en place, établissant “un mandat géré
par le parti” des députés, ainsi qu’aux modalités de répartition
des sièges au parlement, soumettant les députés aux décisions des responsables
de leurs partis et les empêchant d’exprimer librement leurs opinions,
en leur qualité de représentants démocratiquement élus des citoyens
de Serbie;».
Amendement no 10
A l’alinéa 13.3, supprimer les mots «nouvellement nommé».
Amendement no 11
A l’alinéa 13.4.2, remplacer les mots «le mandat impératif»
par «un mandat géré par le parti».
Amendement no 12
Supprimer l’alinéa 14.1.
Amendement no 13
Après l’alinéa 14.3, insérer le nouvel alinéa suivant:
«prend note de l’adoption, en décembre
2008, de l’ensemble des lois sur la réforme du système judiciaire
et du ministère public; l’Assemblée regrette que toutes les recommandations
de la Commission de Venise et des experts du Conseil de l’Europe
concernant lesdites lois n’aient pas été prises en compte;».
Amendement no 14
Après l’alinéa 14.3, insérer le nouvel alinéa suivant:
«note, par ailleurs, que l’ordre
constitutionnel et juridique serbe n’établit pas de garanties suffisantes contre
la politisation du système judiciaire et du ministère public;».
Amendement no 15
A l’alinéa 14.5, remplacer les mots «en particulier» par les
mots «par conséquent».
Amendement no 16
Remplacer l’alinéa 14.5.1 par le texte suivant:
«à poursuivre les travaux avec
la Commission de Venise sur l’établissement de garanties juridiques claires
permettant aux juges en place, en l’absence d’allégation d’incompétence
ou de comportement incompatible avec leur fonction, de rester en
poste;».
Amendement no 17
Après l’alinéa 14.5.1, insérer le nouvel alinéa suivant:
«à poursuivre leurs travaux sur
l’amélioration du cadre constitutionnel et juridique du système
judiciaire et du ministère public afin de mettre en place des garanties
suffisantes contre toute ingérence politique dans leurs activités;».
Amendement no 18
A la fin de l’alinéa 15.3, insérer les mots «, tout en regrettant
que ce projet de loi ait, une nouvelle fois, été retiré de l’ordre
du jour du parlement en décembre 2008;».
Amendement no 19
Après l’alinéa 15.3, ajouter le nouvel alinéa suivant:
«salue l’adoption récente de la
loi antidiscrimination».
Amendement no 20
Au début de l’alinéa 15.5.1, après «à adopter», ajouter les
mots «de manière urgente».
Amendement no 21
A l’alinéa 15.5.3, supprimer les mots «adopter une loi relative
à la lutte contre la discrimination et».
Amendement no 22
A l’alinéa 15.5.7, après l’expression «à l’encontre de», ajouter
les mots «tous les».
Amendement no 23
A l’alinéa 15.5.7, après les mots «défenseurs des droits de
l’homme», insérer les mots «, y compris ceux défendant les droits
des personnes gays, lesbiennes, bisexuelles et transgenres,».
Amendement no 24
A l’alinéa 15.5.8, supprimer «publier le rapport du Comité
européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements
inhumains ou dégradants (CPT) et».
Amendement no 25
A la fin de l’alinéa 15.5.8, remplacer le mot «CPT» par «Comité
pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains
ou dégradants».
Amendement no 26
A l’alinéa 16.1, remplacer le nombre «58» par «59».
Amendement no 27
Remplacer le paragraphe 17 par le texte suivant:
«Sur la base des recommandations
ci-dessus, l’Assemblée invite les autorités serbes à élaborer une feuille
de route pour la mise en œuvre des engagements et obligations que
le pays doit encore honorer en matière de coopération avec le TPIY,
de fonctionnement des institutions démocratiques, d’Etat de droit
et de droits de l’homme. Cette feuille de route devrait aider les
autorités serbes et l’Assemblée à préparer le terrain pour la clôture
de la procédure de suivi et l’ouverture du dialogue postsuivi.»
Amendement no 28
Après le paragraphe 17, ajouter le nouveau paragraphe suivant:
«Dans l’attente de progrès dans
la mise en œuvre des recommandations susmentionnées, l’Assemblée décide
de poursuivre la procédure de suivi à l’égard de la Serbie.»
Annexe 2 – Communiqué de presse sur les résultats de la
visite d’information à Belgrade les 9 et 10 février 2009
(open)
Serbie: la transparence et l’efficacité
des institutions démocratiques, fiables pour les citoyens, préalables
essentiels à la clôture de la procédure de suivi
Strasbourg, 11.02.2009 – «La transparence et l’efficacité
des institutions démocratiques, auxquelles les citoyens doivent
pouvoir se fier, sont un préalable indispensable à la clôture du
suivi de la Serbie», a déclaré hier Andreas Gross (Suisse, SOC),
corapporteur de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe
(APCE) sur la Serbie, à l’issue d’une visite de deux jours dans
ce pays.
«Depuis les dernières élections législatives, en mai 2008,
la Serbie a fait des progrès notables dans plusieurs domaines de
réforme», a-t-il poursuivi, saluant la stabilité politique qui règne
actuellement ainsi que l’adoption de plusieurs lois essentielles
relatives à l’intégration européenne, à la réforme de la justice
et à la lutte contre la corruption.
«Toutefois, dans une véritable démocratie, ce n’est pas aux
chefs des partis politiques de décider à eux seuls de l’avenir du
pays et les parlementaires doivent engager un dialogue constructif
sur les différentes options politiques, en tant que représentants
des citoyens et non en tant que simples «instruments» des partis politiques.
Garantir les droits de l’opposition est un élément essentiel de
la démocratie, mais l’opposition ne devrait pas pouvoir bloquer
le processus parlementaire», a-t-il souligné.
«La révision de la procédure parlementaire n’est qu’une partie
de la solution. Il est essentiel que le système électoral soit réformé
de manière à garantir que les vues de tous les citoyens de Serbie
soient représentées au Parlement, par exemple grâce à l’introduction
de listes régionales ouvertes», a noté M. Gross.
Concernant la coopération avec le TPIY, je pense vraiment
que les autorités font tout leur possible pour appréhender les personnes
encore recherchées par le TPIY, Ratko Mladic et Goran Hadzic, et
j’espère que ce chapitre de la procédure de suivi pourra être clos
le plus rapidement possible», a-t-il souligné.
Le respect des obligations et engagements de la Serbie sera
débattu pendant la partie de session d’avril de l’Assemblée. A cet
égard, les corapporteurs Andreas Gross (Suisse, SOC) et Charles
Goerens (Luxembourg, ADLE) prépareront un addendum à leur dernier
rapport datant de septembre 2008. Ils sont prêts à se rendre à nouveau
à Belgrade, si nécessaire, pour y rencontrer les dirigeants du pays
au plus haut niveau, afin de convenir d’une feuille de route visant
la clôture de la procédure de suivi.
Commission chargée
du rapport: commission pour le respect des obligations
et engagements des Etats membres du Conseil de l’Europe (commission
de suivi)
Renvoi en commission: Résolution 1115 (1997) et Avis 239 (2002)
Approuvé par la commission le 31 mars 2009
Membres de la commission: M. Serhiy Holovaty (Président), M. György
Frunda (1er Vice-Président), M. Konstantin
Kosachev (2e Vice-Président), M. Leonid Slutsky (3e Vice-Président),
M. Aydin Abbasov, M. Avet Adonts, M. Pedro Agramunt,
M. Miloš Aligrudić, Mme Meritxell
Batet Lamaña, M. Ryszard Bender, M. József Berényi, M. Luc Van den Brande, M. Mevlüt Çavuşoğlu, M. Sergej Chelemendik,
Mme Lise Christoffersen,
M. Boriss Cilevičs, M. Georges Colombier,
M. Telmo Correia, Mme Herta Däubler-Gmelin, M. Joseph Debono Grech, M. Juris Dobelis,
Mme Josette Durrieu, M. Mátyás Eörsi, Mme Mirjana Ferić-Vac, M. GiuseppeGalati,
M. Jean-Charles Gardetto, M. József Gedei, M. Marcel Glesener, M. Charles
Goerens, M. Andreas Gross,
M. Michael Hagberg, M. Holger
Haibach, Mme Gultakin Hajibayli, M. Michael Hancock, M. Davit Harutyunyan, Mme Olha Herasym’yuk, M. Andres Herkel, M. Raffi Hovannisian, M. Kastriot Islami, M. Mladen Ivanić, M. Miloš Jevtić, Mme Evguenia Jivkova, M. Emmanouil Kefaloyiannis, M. Hakki Keskin, Mme Katerina Konečná, M. Andros Kyprianou, M. Jaakko Laakso, Mme Sabine
Leutheusser-Schnarrenberger, M. Göran Lindblad,
M. René van der Linden, M. Eduard Lintner, M. Pietro Marcenaro, M. Bernard
Marquet, M. Dick Marty, M. Miloš Melčák,
M. Jean-Claude Mignon, M. João Bosco Mota Amaral, Mme Yuliya Novikova, M. Theodoros Pangalos,
M. Alexander Pochinok, M. Ivan Popescu, Mme Maria Postoico,
M. Christos Pourgourides, M. John Prescott, Mme Mailis
Reps, M. Andrea Rigoni, M. Ilir Rusmali, M. Armen Rustamyan, M. Indrek Saar, M. Oliver Sambevski, M. Kimmo Sasi, M. Samad Seyidov, M. Christoph Strässer, Mme Chiora Taktakishvili, M. Mihai Tudose, Mme Özlem Türköne, M. Egidijus Vareikis, M. José Vera Jardim,
M. Piotr Wach, M. Robert Walter, M. David Wilshire, Mme Renate
Wohlwend, Mme Karin S. Woldseth, Mme Gisela
Wurm, M. Boris Zala, M. Andrej Zernovski
N.B. Les noms des membres présents à la réunion sont indiqués
en gras
Secrétariat de la commission: Mme Chatzivassiliou,
M. Klein, Mme Trévisan, M. Karpenko