Proposition de résolution | Doc. 13480 | 08 avril 2014
La phagothérapie, un enjeu de santé publique
La prolifération des infections à bactéries qui ne répondent pas aux antibiotiques, dites multirésistantes, notamment dans les établissements de santé, représente aujourd’hui une grave menace sanitaire. Cette dernière, associée à l’insuffisance des recherches pour de nouveaux antibiotiques, conduit à un regain d’intérêt pour des méthodes alternatives ou complémentaires pour le traitement des maladies d’origine bactérienne, dont la phagothérapie.
La phagothérapie consiste à traiter certaines maladies infectieuses d’origine bactérienne en utilisant des virus bactériophages, ou phages, c’est-à-dire des virus qui n’infectent que des bactéries. C’est une méthode sûre et efficace qui agit rapidement dès que la bactérie à l’origine de la maladie est identifiée et que les phages sont administrés au patient. Ce fut d’ailleurs une méthode utilisée avant la découverte des antibiotiques et elle l’est encore dans certains pays de l’est de l’Europe. Elle présente par ailleurs de nombreux avantages tels que l’absence d’effets indésirables graves, une faible probabilité de nuisance aux bactéries naturelles et utiles et la possibilité de traiter des infections multirésistantes.
L’Assemblée parlementaire constate que l’essor de la phagothérapie est freiné par de nombreux obstacles, non seulement réglementaires, mais aussi financiers. En effet, les autorisations de mise sur le marché requièrent la conduite de programmes de recherche et d’études cliniques nécessitant des fonds substantiels.
Compte tenu de ces enjeux de santé publique, l’Assemblée appelle les Etats membres du Conseil de l’Europe à ériger en priorité le développement de la phagothérapie comme complément à l’antibiothérapie.