Proposition de résolution | Doc. 14597 | 28 juin 2018
Autonomiser les femmes: promouvoir l'accès à la contraception en Europe
Les femmes européennes sont confrontées à de graves inégalités dans le domaine des droits reproductifs. Les femmes à faible revenu sont environ cinq fois plus susceptibles que les femmes aisées d'avoir une grossesse involontaire. Des études montrent que les femmes ayant des revenus plus élevés réussissent beaucoup mieux à éviter les grossesses non désirées, notamment grâce à l’accès plus facile à la contraception et à l'information. Cela accentue encore les écarts entre les revenus, la stabilité familiale et le développement des enfants. Il y a un besoin urgent de mesures pour aider à combler ce fossé d'inégalités.
Selon l'Atlas de la contraception publié par le Forum parlementaire européen sur la population et le développement (EPF) en 2018, l'utilisation de la contraception en Europe est plus faible qu'en Amérique du Nord et dans la région Amérique latine / Caraïbes. Plus de 43% des grossesses en Europe ne sont pas planifiées.
Seuls trois pays européens, à savoir la Belgique, la France et le Royaume-Uni, offrent des systèmes généraux de remboursement pour la contraception et fournissent des informations facilement accessibles à travers des sites Internet soutenus par le gouvernement. Compte tenu des coûts que représentent les grossesses non désirées pour les États et des montants relativement faibles des systèmes de remboursement des moyens de contraception, il est surprenant que seuls quelques États fournissent ces services.
Cela signifie également que la plupart des États membres du Conseil de l'Europe sont loin d'atteindre l'objectif 5 des Nations Unies pour le développement durable: «Assurer l'égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles» et son objectif spécifique 5.6 «Assurer un accès universel à la santé sexuelle et reproductive».
Garantir le respect des droits reproductifs devrait être une préoccupation majeure des gouvernements car ils contribuent à autonomiser les femmes et, par conséquent, à lutter contre la discrimination fondée sur le sexe et à promouvoir l'égalité de tous les citoyens. Il est temps que l'Assemblée parlementaire analyse les mesures et les bonnes pratiques permettant de définir et promouvoir les mesures nécessaires pour assurer l'accès à la santé et aux droits reproductifs pour toutes les femmes, quel que soit leur revenu, leur éducation, ou leur statut social.